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 « Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour. » [ Lou & Lola ]

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Tom Floyd

Tom Floyd
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MessageSujet: « Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour. » [ Lou & Lola ]   « Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour. » [ Lou & Lola ] EmptyDim 15 Juin - 19:57

« Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour. » [ Lou & Lola ] Head_211
Il attend, dans l'ombre.




« Quiconque lutte contre des monstres devrait prendre garde, dans le combat, à ne pas devenir monstre lui-même. Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour. »
_Nietzsche


Elle était moche cette soirée. Elle était laide comme une eschare sur une peau de cadavre. Elle était malade, elle était repoussante comme une lèpre collante. Elle avait le gout âcre, le gout de la bile acide et des remords. L’air moite et orageux n’avait rien d’agréable, tant celui-ci refusait d’éclater. Oui… C’était comme si cette soirée retenait son souffle d’orage, de peur de dévaster, d’éclater, d’éclaircir en un éclair toutes ses ombres fantomatiques tapies dans des angles sales et poussiéreux, dans les cornures des murs.
Était-ce le sifflement du vent que l’on entendait ? Léchant les murs ? Rappant le sol ? Entrainant dans sa lente valse des sacs plastiques jonchant le sol, de vieux mégots, des papiers. Ou alors étaient-ce les ombres qui d’elles même s’échangeaient moult bassesses dans leur bouche édentée, persiffleuse et malfaisante ?
De toutes les ombres médisantes, une se détachait du lot. Elle se trainait contre un mur et sa noirceur n’avait d’égale que le silence autour d’elle, comme si la lumière se trouvait perdue en elle, comme si le son lui-même se trouvait aspiré par cet obscur être de brume.

Un pas se détachait lentement sur les pavés, un pas clame, lent. Le pas de celui qui marche sans savoir où il va, pour le simple plaisir de marcher ou dans la détresse d’oublier au fil de ses pas. Le pas bien sûr ne sortait pas du néant, il était causé par une longue silhouette, si fine quelle semblait cassante, et de cette fine silhouette ne se détachait qu’un point rougeâtre, la braise scintillante d’une cigarette dans la nuit. C’est vrai qu’il faisait sombre. La nuit était épaisse en plus d’être lourde, à couper au couteau, écrasante presque. Même la lumière tremblotante des lampadaires n’y faisait rien, tout semblait lumineusement obscur. Et puis, il n’y avait pas foule, ça non. Qu’elle heure était-il ? Bonne question, sûrement une heure assez avancée, aussi était-ce sûrement pour cela que les gens se faisaient rares dans les rues, à part quelques ivrognes ou sans abris contraints de se servir des pavés comme paillasse.
Tom tira une longue latte sur sa cigarette, la tête baissée il marchait lentement, suivant une fissure dans le béton, s’amusant à poser ses pieds dessus avec application, comme un équilibriste le ferait sur son fil suspendu. Il se demanda un instant ce qu’il faisait dehors à cette heure-ci.
Oh rien de bien extraordinaire, il sortait, il prenait l’air. Et justement la nuit l’attirait, l’enveloppait tendrement. Bien souvent il sortait la nuit, justement pour ne croiser personne, pour ne sentir personne à côté de lui, pour ne pas être toujours sur le qui-vive .
Mais ce soir était une mauvaise soirée, il ne savait pourquoi mais la pesanteur de celle-ci l’écrasait, et une sorte de mauvaise impression était logée au coin de sa tête.

« Homaj ... sola, delikata ... »

Il frissonna comme pris d’une fièvre étrange et violente pendant une demi seconde. Il avait entendu une voix, mais celle-ci semblait sortir de nulle part… et non, ce n’était pas une voix qui venait de sa tête, celle-ci était différente… Il regarda autour de lui, mal à l’aise. Rien. Néant. vide.
Il soupira, en fin de compte c’était peut être juste son imagination.
La lune, ce disque opale et frêle, comme un œil, comme un cyclope qui veille sur les nuits et guide les humains perdus, mena les pas de ce si lucide somnambule jusqu’au parc de la ville.
Le brun observa cet endroit si quiet, ou l’herbe fraîche à cette heure avancée de la nuit se parait déjà de perles de rosée. Il finit par s’assoir sur une balançoire, son long corps se pliant, sur ce jouet pour enfant, ses longues jambes repliées, touchant le sol. Il avait sûrement l’air d’un géant dans un royaume trop petit pour lui.
Le vent si perfide balançait la balançoire conjointe, lui conférant ce va et vient sinistre qui rappelle un peu le remous rébarbatif des vagues sur la plage. L’odeur d’écume et le sable en moins bien sûr.

« Malgranda homa homaj ... vi estas tute sola ... vangoj ... ludi kun mi »

Encore une fois la voix, sembla sortir de nulle part et vint faire ses griffes contre ses tympans, agressant sa cervelle à nue. Le junkie tomba à genoux tenant sa tête qui menaçait d’exploser, la voix devenant plus forte.

« Rigardi, vi estas tiel delikataj. Mi povus rompi vin en du partojn.»

Un pression violente s’exerça sur son dos, lui coupa le souffle. Il fut cloué au sol pendant quelques instants, alors que la voix semblait se muer en un horrible grincement, un grincement inhumain qui sonnait comme un rire. BORDEL. Mais qu’est ce qui se passait ? La panique commença à s’emparer du petit humain, son dos le faisait souffrir, mais il était incapable de se relever, comme un papillon dans une vitrine, accroché au mur par une aiguille. Et ses mains avaient beau râper le sol, briser les ongles contre le plastique de l’aire pour enfants, rien n’y faisait. Il restait en la possession de cette force invisible.

« Wriggles vin kiel ĝi estas amuza ... vidas, estas iom nun. »


Et soudain la pression sur son dos se relâcha d’un coup, il n’attendit pas de reprendre son souffle, et bondit sur ses jambes pour courir. L’air lui manquait, mais la fuite était plus importante, alors que la voix semblait le poursuivre sans effort.
Réveille-toi Tom ! Réveille-toi ! Tu rêves, ou tu as pris quelque chose, tout ça c’est dans ta tête. Tout ça c’est…

Il essayait de se persuader, de se faire croire que rien n’était réel et se concentrait sur la porte du parc qui se dessinait plus nettement au fur et à mesure que sa course boitillante l’en rapprochait.
Soudain, il sentit quelque chose s’enrouler autour de sa cheville, rompant son équilibre précaire, il tomba durement sur les graviers, la puissance de sa course le clouant au sol, alors que déjà il était tiré en arrière par une force surhumaine, l’attirant à l’endroit qu’il venait de quitter. Il essaya de se débattre et planta une fois de plus ses pauvres mains déjà meurtries dans le sol, essayant de trouver une échappatoire, laissant au sol des marques de sang, mais tout était vint.
Il tenta à nouveau de se relever, mais les ombres dansèrent autour de lui, elles se moquèrent de lui, et lui sautèrent dessus une à une, parfois à plusieurs, l’écorchant, le rappant. Et il avait beau essayer de se protéger de ses bras, de s’échapper, chaque fois les ombres arrivaient à le toucher, parfois même à plusieurs elle s’engouffraient dans sa bouche et son nez, l’empêchant de respirer de crier, se retirant vite et douloureusement, lui donnant envie de vomir le contenu de son estomac. Souvent elles attrapaient un de ses membres, pour le tirer pour le faire, tomber, puis le relever l’instant d’après pour recommencer à s’amuser avec lui, comme s’il n’était qu’une vulgaire poupée de chiffon. Cela dura-t-il quelques minutes, quelques heures ? Il ne pouvait savoir. Les ombres avaient obscurcies les alentours, l’empêchant de voir, il ne ressentait plus que la douleur et la rapidité des coups. Ils lui laissaient tous des marques, elles étaient nombreuses, mais superficielles. Ce qui faisait vraiment mal c’était le sadisme, l’amusement profond qu’elles avaient à lui assener ces coups, avec rapidi et sans répit, pour le faire saigner et gémir.
Soudain tout se stoppa, toutes les ombres furent rappelées à une plus grande, plus imposante, la source de cette voix qui depuis le début tournait dans la tête du brun, écorchant de ses sonorités caverneuses l’intérieur de sa boite crânienne. Il la sentait s’immiscer dans sa tête, décaper son cerveau, triturer ses globes oculaires de l’intérieur.
Major Tom ne tenait plus, à peine debout sur ses jambes, tremblant, un goût de sang sur la bouche et l’impression que ce liquide vital lui coulait d’à peu près partout. Mais il était tétanisé par la peur, incapable de fuir, comme un rat pris au piège. L’ombre s’approcha, lentement,  deux gerbes d’ombres, qui se détachaient d’elle, comme des bras vinrent enserrer le cou du junkie, l’empêchant une nouvelle fois de crier, de respirer, de réfléchir, Il sentit l’autre enserrer son corps, il sentit ses côtes être malmenées puis un craquement lui fit écarquiller les yeux, un goût de sang remontant dans sa bouche. Il lui en avait brisées ? Foulées ? Combien ? Ou était-ce sa colonne vertébrale elle-même ? La panique redoubla en lui, et sans savoir pourquoi il balança un coup de pied plus fort que les autres. Cela ne dû pas plaire à l’ombre autour de lui.

« La ludo ne plu amuzas min… tu m’a assez amusé… »

Et de nouveau il se retrouva plaqué au sol… mais cette fois, cette fois la douleur dans son flanc était horrible, insoutenable ? Pourquoi ? Il releva avec difficulté la tête, et comprit l’horreur de la situation. Son flanc droit était transpercé par ce bras d’ombre, il était littéralement coulé au sol. Bien sur l’autre avait fait attention à ne pas le tuer, pour faire durer son jeu, mais la blessure suintait de ce liquide aux odeurs de fer. Sa tête se retrouva de nouveau plaquée au sol, son coup enserré.
La tête lui tournait, la douleur le faisant arriver au point ou ses yeux se révulsèrent, aux portes de l’inconscience. De sa bouche, il ne pouvait faire s’échapper qu’un borborygme, un gémissement de douleur, quasi silencieux, s’étouffant à moitié dans son propre sang.

«  Alors ? Jusqu’où tiendras tu ? Tu es si maigre, si cassant. »

Et c’est en entendant  le bruit d’une épaule qu’on disloque qu’il comprit.
Qu’il comprit qu’il était entre les mains d’un enfant s’amusant avec un sadisme non refoulé.
Qu’il comprit que le jeu n’était pas terminé.
Qu’il comprit que c’était juste le début et qu’il ne tiendrait pas longtemps.

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Lou Kelen

Lou Kelen
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« Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour. » [ Lou & Lola ] Empty
MessageSujet: Re: « Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour. » [ Lou & Lola ]   « Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour. » [ Lou & Lola ] EmptyLun 16 Juin - 22:11

Quand la mort approche, que voyez-vous ?

~ Votre vie défiler devant vos yeux ? ~
~  Tout ce que vous auriez aimer faire avant de mourir ? ~
~  Ou tout simplement le visage des gens qui vous tiennent à cœur ? ~


Lou marchait d'un pas nonchalant le long du parc. Elle prenait son temps, écoutant les bruits de la nuit. Pas ceux de la nature, malheureusement, car elle se trouvait en plein milieu de la ville. Ce centre si bouillonnant de vie. Elle entendait des klaxons, des sirènes, des pneus qui dérapent et même au loin une télévision qui  hurlait à travers une fenêtre ouverte par cette douce nuit de printemps. C'était tel qu'elle ne pouvait presque pas entendre la belle musique produite par les animaux nocturnes qui s'étaient installés dans ce petit coin de verdure coincé entre les immeubles.  Elle avait décidé de prendre l'air avant de rentrer chez elle.

Elle sortait en fait d'une rude soirée d’investigation auprès du service des archives de la ville. Elle avait passé des heures à éplucher des vieux registres, des documents officiels et des lettres administratives. Rien. Pas une seule information fiable. Que dalle. Tout ce temps passé à fouiner n'avait servi à rien.  Bon il faut dire que sans connaître le nom de famille – ni même le prénom – de son paternel, cela était de toute façon une enquête difficile à mener. A un moment elle était tombée sur un extrait de naissance indiquant la venue au monde d'un enfant aux cheveux roses. L'euphorie qu'elle avait ressentie s'était vite dissipée lorsqu'elle avait compris qu'ici, à Sigridh, ce genre de chose était monnaie courante. Ils auraient même pu créer un dossier entier rien que pour les individus partageant cette caractéristique. Au bout d'un moment, comme elle n'avait toujours pas quitté les lieux et que le service avait déjà fermé depuis plusieurs heures, on l'avait mise à la porte. Et encore elle avait de la chance, ils auraient pu la virer beaucoup plus tôt. Les derniers documentalistes avaient fermé le bâtiment en l'oubliant au sous-sol. C'était le gardien de nuit qui, en voyant de la lumière, l'avait trouvée assise au milieu de la paperasse une lampe de bureau posée à terre pour pouvoir lire. Oui, elle s'était procurée cette lampe auprès du personnel car elle trouvait la lumière trop blafarde. Allez savoir pourquoi... Bref, il avait failli appeler les flics. Heureusement pour elle, elle avait su argumenter en disant que c'était de leur faute puisqu'ils n'étaient pas venus la chercher au moment de la fermeture. Elle s'en était finalement bien sortie. Si ce n'était le fait qu'elle avait l'impression d'avoir perdu son temps.

Elle tourna à l'angle de la rue, longeant toujours le parc. Elle avait pris soin de ne pas le traverser. La dernière fois qu'elle avait fait cette erreur, elle s'était retrouvée en face d'un barge qui jouait avec des macchabées comme avec des poupées de chiffon. Elle ne voulait plus prendre de risque. Elle avait aussi pris soin de sortir de chez elle avec son arme. Sait-on jamais... Elle savait qu'elle allait traîner tard pour ses recherches. C'était certes avant tout une arme de déco bien jolie avec sa forme gothique mais elle s'était dit que ça ne ferait pas de mal de la sortir un peu. Elle l'avait dissimulé sous sa veste, histoire de ne pas trop attirer l'attention. Son plan B en cas de contrôle ? Évidemment, ouvrir sa veste en donnant l'illusion au bonhomme qu'il n'y avait absolument rien. Elle n'avait pas eu besoin de recourir à cette astuce, tant mieux. Elle la gardait quand même en réserve pour les prochaines fois.

Après avoir parcouru quelques mètres de plus elle entendit un bruit anormal provenant du parc. Elle tendit l'oreille, aux aguets. Rien. Sûrement une chouette ou quelque chose comme ça. Elle haussa les épaules et continua sa route. Elle ne fit pas trois pas que, cette fois-ci, elle entendit vraiment quelque chose de suspect. Une personne qui court, affolée, en haletant. Une personne qui tombe, qui laisse échapper un gémissement. Une personne qui se fait traîner à terre et qui tente d’échapper à son agresseur. Aucun doute, cette personne était brutalisée. Par qui ? Par quoi ? Elle ne prit pas le temps de réfléchir. Elle courut jusqu'à l'entrée la plus proche, entra dans le parc et se précipita vers le lieu de l'agression. Vous vous demandez sans doute pourquoi ? Étant donné qu'elle avait bien pris soin de contourner le dit parc pour éviter les emmerdes. Et bien parce que notre chère Lou, elle est comme ça ! Elle ne peut s'empêcher d'accourir lorsqu'elle voit quelqu'un en danger. Même si l'agresseur est beaucoup plus balèze. Lorsqu'elle arriva sur les lieux du crime - enfin ce n'était pas encore un crime mais ça pouvait le devenir très prochainement - il n'y avait plus personne. Elle baissa son regard vers le sol et vit les traces laissées par les ongles de la victime. Elle les suivit et n'eut pas besoin d'aller bien loin pour trouver ce qu'elle cherchait. Ce qu'elle vit alors la laissa bouche bée un instant. Elle voyait un homme à terre, plaqué par … de la fumée noire ? Oui c'était cela, de la fumée. Et la fumée parla. Si si ! Elle ne comprit pas le début de la phrase.

« La ludo ne plu amuzas min… tu m’as assez amusé… »

Mince, ça s'annonçait mal pour le type. La bestiole - oui parce qu'elle n'arrivait pas à mettre un nom convenable sur cette chose – commençait à se lasser de son jouet. Que pouvait-elle faire à de la fumée ? Sortir un ventillo géant de sa poche et lui balancer du vent dans la tronche pour qu'elle se dissipe ? Elle n'avait pas de prise pour brancher un appareil électrique … et encore moins un appareil de ce genre dans la poche. Elle sortit ça dague. Oui super Lou ! Tu comptes faire quoi avec ça ? Tu vas lui passer au travers et tomber de l'autre côté comme une gourde. Non mais réfléchit un peu !

Elle était en proie avec ses pensées quand la « chose » transperça le flanc droit de l'homme avec son bras. Oui parce qu'elle avait maintenant un bras …. Mais c'est quoi ce bordel ?

« Alors ? Jusqu’où tiendras-tu ? Tu es si maigre, si cassant. »

Elle ne pouvait pas réfléchir plus longtemps, il fallait qu'elle agisse ! Et vite ! Ce truc s’apprêtait à l'achever. Elle ferma les yeux pour se concentrer et créa une illusion qui faisait effet dans les alentours immédiats. Sur un rayon de plusieurs dizaines de mètres. Cela devait suffire. Elle ne savait pas comment elle pouvait malmener l'esprit de cet adversaire alors elle choisit une autre option. Meilleure que l'offensive : la distraction. Oui il fallait détourner son attention. Dans un premier temps, elle fit en sorte qu'elle ne voie plus sa victime. Ensuite, elle créa une réplique identique du mec à terre mais un peu plus loin afin qu'elle aille s'acharner dans le vide à bonne distance. Quand la bestiole arriva au niveau de l'illusion, elle la fit disparaître et réapparaître à quelques mètres pour l'éloigner. Et elle continua jusqu'à ce qu'elle soit en mesure de porter secours à l'homme gisant maintenant dans une marre de sang. On aurait dit un chat qui tentait d'attraper le faisceau d'une lampe torche. Cela aurait pu la faire rire si la situation n'avait pas été pas aussi dramatique. Elle se précipita sur le blessé et tourna son visage pour mieux le voir. Elle le reconnut aussitôt.

  « Tom …. »

Elle ne s'attendait vraiment pas à voir cette frimousse ici. Et certainement pas dans cet état qui plus est. Son cœur s'accéléra. Il était vraiment mal en point. Elle ne voulait pas perdre un ami. Pas encore ! Elle prit son pouls. Il était faible. Elle ne savait pas si elle pouvait le bouger. Cela pouvait lui faire plus de mal que de bien. En même temps, le truc de fumée allait revenir, il fallait qu'elle fasse vite. Elle attrapa donc le brun maigrichon par les épaules et commença à le traîner sur le sol. Malgré sa maigreur, il était tout de même pas facile à transporter. D'autant qu'elle n'était pas une bête de course non plus.

« T'inquiète pas, ça va aller. J'vais t'emmener loin d'ici... enfin je vais essayer.... bordel tu pèses un âne mort ! C'est fou, vu ton gabarit, je pensais pas que …. »

Elle fut interrompue. Le machin venait de la chopper par la taille et la fit valser contre un arbre. Merde. Elle n'avait pas été distraite assez longtemps. Le choc de l'atterrissage lui coupa le souffle. Elle resta sonnée un moment et peina pour se relever. Elle ne put que s'agenouiller car son assaillant ne mit pas longtemps avant de la plaquer au sol à son tour. Elle ne pouvait plus bouger.

« Je vais m'amuser avec toi avant d'aller achever ton ami. Tu es une si petite chose. Je vais bien m'amuser. »

Tant mieux, cela allait laisser un petit répit à Tom et, avec un peu de chance, la cavalerie arriverait avant que l'autre barge n'aille l'achever. Elle ferma les yeux, consciente qu'elle était en très mauvaise posture. Elle se mit à penser à toutes ces choses qu'elle avait encore envie de faire. Battre enfin le big boss aux cartes, foutre une sacrée raclée à ce taré de nécromancien, ou tout simplement fumer une cigarette en écoutant un vieux vinyle chez son junkie préféré. Qui avait dit qu'on voyait sa vie défiler devant ses yeux avant de mourir ? Des conneries tout ça !
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Lola S. Johns

Lola S. Johns
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MessageSujet: Re: « Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour. » [ Lou & Lola ]   « Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour. » [ Lou & Lola ] EmptyMar 17 Juin - 18:46

Au beau milieu d'une nuit, une migraine vint violemment la réveiller, à un tel point qu'elle en suffoqua. La douleur fut telle qu'elle ne put maintenir son blocage, et qu'elle dut faire preuve de patience et de respirations profondes pour que sa souffrance passe. Cela avait tout de même un mérite, celui de dormir d'un sommeil de plomb et également celui de remplir sa jauge d'énergie physique, psychique et mentale. Ce qui, dans son cas, ne pouvait qu'être bénéfique, étant donné la fatigue mentale que lui apportait une simple journée de travail. Lorsqu'elle se réveilla, ce fut pour prendre sa douche et s'habiller de son pantalon de cuir souple noir et de son corset-bustier blanc habituels. Après avoir enfilé ses Opera Length Fingerless Gloves, elle se dirigea vers la salle à manger. Une journée banale en perspective s'annonçait...

Sauf que, la nuit suivante, la même étrange migraine la prit. Elle ne s'en formalisa pas, après tout, travailler dans un hôpital avec un don comme le sien était loin d'être de tout repos. Là où elle commença à se poser des questions, c'est lorsqu'une troisième nuit, puis une quatrième, puis une cinquième, ce fut la même chose. La douleur se faisait de plus en plus intense à chaque nouvelle migraine. C'est après la torture de la sixième nuit que Lola remarqua l'anormalité de ces migraines-céphalées qui l'assaillaient. C'était bien tout son corps qui souffrait. Corps qui s'écharpait... Lola comprit enfin ce qui lui arrivait. Ce n'était pas sa souffrance qu'elle ressentait. Et cela ne pouvait signifier qu'une seule chose, si cela devenait une céphalée ; quelqu'un venait de mourir. Ou bien plusieurs personnes étaient mortes durant le début de cette nuit-là. Ce qu'elle ne comprenait en revanche pas, c'était bien pourquoi cela l'atteignait autant.

Mais elle ferma les yeux, son calme contagieux refit surface, et elle choisit de laisser couler. Ne surtout pas y penser, elle allait frôler la paranoïa. S'habiller de sa tenue habituelle après sa douche, petit-déjeuner, partir à l'hôpital pour travailler, entre les blocs opératoires, les chambres des patients, son bureau et son éternel paperasse. Début de journée normale. Normale. Tout allait bien.

C'est lors d'une petite réunion des sous-directeurs que, bon sang, du nouveau arriva. Une nouvelle demande de médecin traitant, rapidement prise en charge. Lola fut prévenue qu'elle devra commencer des séances de rééducation avec un patient, et autres éveils du corps. Enfin, sa bête noire ; tout ce qui revenait aux comptes, dépenses, et nous nous passerons du reste. Les questions financières et économiques, en somme. Pourquoi fallait-il que l'argent existe, bon sang ? En sortant plus tard de cette réunion matinale, aux alentours de dix heures et demi, tous s'attelèrent à la tâche, et notre Néphilim ne fit pas exception. Elle ne se sentait absolument pas fatiguée, et n'avait que son léger mal de crâne habituel. Son filtrage était posé, tenu par Koizu et Nana – elle remerciera un jour Tom de cette découverte bien utile – et elle était dans une humeur tout à fait normal. A ce moment-là, elle ne pouvait pas se douter de ce qui allait se passer.

Elle venait de plus en plus fréquemment à pied sur son lieu de travail, relativement proche de son chez elle. Il est donc évident qu'elle retourna à pied au manoir des Johns, et que la nuit était tombée depuis longtemps. Pourtant, lorsqu'elle avait contourné l'hôpital, ses maux de tête commencèrent à grimper lentement. Elle fronça les sourcils et s'arrêta. ... Vous savez ce qu'on dit ? Que nous nous focalisons sur les personnes ayant de l'importance pour nous, surtout quand nous ne savons pas ce qu'elles font et que la peur qu'elles soient blessées nous envahit ? C'est exactement ce qu'il arriva à Lola. BORDEL. Mais qu'est-ce qu'il se passait ? La voix de Tom résonna dans sa tête. Plutôt violemment d'ailleurs. Où diable était-il ? Que lui arrivait-il ? Sans réfléchir une seule seconde, elle se mit à courir. Incapable de s'orienter quant à la provenance de la voix de son ami, vu qu'il s'agissait de pensées gringos, et que des milliards d'autres se bousculaient dans sa tête et se rangeaient au fur et à mesure dans le territoire adéquat grâce à son filtrage.

Farce de tomate, sang de carotte. Sygridh était une ville suffisamment développée pour qu'il puisse être à l'autre bout de là où elle se trouvait actuellement. Et vu qu'elle ne savait pas où il habitait... Inconsciemment, elle se focalisa peu à peu sur Tom. Tom Floyd. Lorsqu'une douleur lui lacéra la jambe, le pied puis les mains, elle remit de suite son filtrage et s'arrêta. Elle n'allait pas pouvoir fouiller toute la ville. Où diable était-il ? ... Sa douceur et sa tendresse habituelles revinrent, renforcées. Et sa face calme reforma l'expression de son visage. A ce stade, la question était plutôt où diable était-elle. Elle ferma les yeux. Se calmer. Se calmer. Rester calme. Caaalme. Caaaaaaaalmeee. Elle rouvrit ses iris... Sur une femme aux cheveux roses en train de courir vers le parc, une mine préoccupée sur le visage. Cette personne était brutalisée fut la seule pensée qui se démarqua des autres, avant d'être filtrée comme les autres. Personne brutalisée... Ce n'était pas...  Elle respira profondément. Surtout, rester calme. Ne pas paniquer. Puis son portable vint l'enfoncer davantage dans son cauchemar. Un sms de Zuma.

« Lola, où es-tu ? Daniel s'inquiète pour toi et Audrey se ronge les sangs. Je le sens aussi, tu es en danger. Reviens au manoir, je t'en prie. Et vite ! »

Elle ferma les yeux et éteignit son portable alors qu'elle recevait un appel d'Audrey. La secte Johns allait se recevoir une belle frayeur. Elle devait en avoir le cœur net. Ce ne pouvait pas être Tom. Ce n'était pas possible. Pas le seul humain qu'elle respectait et considérait comme un ami. Pas... Elle se mit à courir vers l'entrée du parc la plus proche, et continua de courir le plus vite qu'elle put, sans s'essouffler pour autant. Elle s'arrêta lorsqu'une noirceur immense déferla sur elle. Manquant de briser son filtrage tellement elle était si forte. Lola se recroquevilla contre un arbre. D'où venait cette noirceur si ténébreuse que cela lui évoquait de la... brume noire ? Lorsqu'elle releva ses abysses océaniques, ce fut pour voir... De la brume noire. De la brume noire qui avait un bras. Un bras qui lacéra le flanc droit de l'humain à terre. Lola fut incapable de bouger tant la douleur qu'elle ressentit était poignante. Pas assez pour qu'elle se transforme, mais elle n'en était pas loin du tout. La voix noire de cette créature sortie de ses cauchemars ne parvint même pas à ses oreilles tant elle fut sous le choc.

Partir. Elle devait partir. Elle ne pouvait décemment pas rester ici. Sauf que quelque chose l'en empêcha. De une la noirceur-sur-pattes était en train de voguer vers d'autres horizons. La femme aux cheveux roses se précipita sur le blessé et, aussitôt, son état de choc partit et elle commença à se mouvoir également. Se diriger vers le blessé, l'amener à l'hôpital, se claquemurer quelque part loin de ce truc ténébreux dont elle n'approcherait plus jamais. La jeune femme fut plus rapide qu'elle, et releva le visage du blessé pour mieux le voir. De deux... Le blessé s'avérait être Tom. Bon.Sang.De.Zut... Elle sentit la colère de Koizu monter en elle et le désir de soin du blessé de Nana, tout deux particulièrement forts.

- « Tom …. »


Oui, plus tôt dans la journée, elle ne s'attendait certainement pas à voir Tom agoniser. Elle ne s'attendait pas du tout à voir une brume noire avec un bras brutaliser le junkie. Une flamme alluma ses yeux sérieux, tandis que son visage calme et serein laissa ses lèvres s'étirer en un sourire doux et tendre. Alors qu'elle allait prendre son pouls, Dame-Chevelure-Barbe-à-Papa la devança et elle laissa couler, se contentant de l'observer. Lorsqu'elle vit que l'intention de Chevelure-Barbe-à-Papa était de le porter le plus vite possible quelque part où il serait en sécurité, chose qu'elle approuva, elle murmura simplement un doux  « Je vous aide... ». Non, son intention à elle n'était pas de faire tapisserie, pas pour Tom. Alors qu'elle le transportait, Lola, quant à elle du côté droit, aida en le portant à moitié, le bras de Tom qu'elle avait passé autour de ses épaules. Elle en profita pour inspecter la blessure la plus sanguinolente, gardant l'expression calme et sereine qui lui collait toujours au visage. Reins épargnés. Par contre, pour le reste... Sacrément amoché. Une voix la sortit de ses pensées, celle de Barbe-à-Papa qui, visiblement, connaissait Tom aussi.

- « T'inquiète pas, ça va aller. J'vais t'emmener loin d'ici... enfin je vais essayer.... bordel tu pèses un âne mort ! C'est fou, vu ton gabarit, je pensais pas que …. »


Lorsque Brume-Noire-Bizarre emmena valser sa camarade contre un arbre, griffant au passage le flanc gauche de Lola qui ne cilla pas mais sentit de suite l'odeur du sang, son premier réflexe fut de se retourner. Et de regarder la blessure. Elle pressa sa main dessus et haussa les épaules. Ce haut-là était fichu, et le bas en lambeaux, autant que cela serve à quelque chose d'utile. Elle arracha donc la bande de soie soigneusement mais d'un coup vif, et s'en fit un bandage de fortune. Comme quoi, cela servait d'avoir l'habitude de faire ce genre de choses. Et posa Tom dans l'herbe fraîche, seule chose bénéfique qu'elle pouvait faire. Une idée lui vint en tête, sans doute la plus rapide. Elle se concentra fortement, ne prêtant plus attention aux alentours, et se transforma en un pégase doré à la crinière rousse. Et à la corne d'or. Avec des ailes dorées repliées contre les flancs. Elle savait que sa collègue (appelons-la ainsi, voulez-vous) était en mauvaise posture, mais se soucia de Tom en premier lieu. Elle ne put que le guérir sommairement, uniquement stopper l'hémorragie et prévenir des éventuelles infections.

Son aide fut bien rapide car Brume-Noire-Bizarre la projeta à son tour plus loin, et elle se transforma instantanément sous sa forme humaine. San José, porqué su transformacion se para ?!  Elle releva la tête... Pour voir un sourire diabolique sur les lèvres de Brume-Noire-Bizarre et... Attendez. Ce truc avait un visage maintenant ? Ben génial. Enfin, un visage... Des yeux qui brillaient d'un éclat malsain, et ce qui se rapprochait à une tête. Aïe. Maintenant c'était elle qui était en mauvaise posture pour avoir voulu aider Tom, ce qu'elle n'avait même pas fait. Arrêter une hémorragie était fichtrement insuffisant, surtout qu'elle n'avait pas eu le temps de le faire correctement. Elle avait même sans le vouloir aidé la demoiselle. Pétrin de pain trop liquide et éparse. Et ce fut pile ce moment-là que choisit la chose pour parler.

- « Tu m'as l'air aussi désirable à déchiqueter... Et bien, j'ai le choix ce soir ! », lança-t-il en fermant son poing sur le cou de Lola qui ne sentit rien. Juste que l'oxygène lui manquait de plus en plus.  « Oh et puis mieux vaut s'amuser sur vous deux, l'humain passera après. »

La Néphilim ne parlait pas se bornant au silence. Un silence assez erratique et essoufflée, mais bon, dans sa position, vous ne serez pas loin non plus. C'était déjà un miracle qu'elle ne hurlait pas. Mais la chose avait décidé que la tournure des événements lui convienne le mieux possible et jeta la jeune rousse au sol, brutalement, entre Tom et Chevelure-Barbe-à-Papa. Ce fut la hanche de ladite rousse qui se prit toute l'onde de choc, ce dont elle ne sentit absolument pas. L'avantage d'avoir du sang de Waynë. L'inconvénient, aussi, elle allait devoir passer des examens après cela. Dans quel pétrin s'était-elle fourrée ? Un sacré beau pétrin, en tous cas. Très liquide et éparse, exactement. Lorsque la chose se dirigea vers Tom, le premier réflexe de notre Néphilim fut d'essayer de se transformer. Échec. Essaya une deuxième fois. Échec. Le truc se rapprochait. Et bien tant pis. Son anneau se changea en une magnifique lance au manche métallique orange, la hampe métallique était couleur or, tout comme la lame de la lance entourée de deux arcs-de-cercle métalliques. Elle s'empara de son arme et la fit tournoyer pour planter la hampe métallique dans le sol. Lola n'allait pas servir à grand chose, vu son pouvoir.

Mais Tom ne souffrira pas plus qu'il ne devait déjà souffrir. Sauf qu'il n'en fut rien. Le sourire diabolique de cette chose la fit plisser ses yeux sérieux, et son expression ne bougea pas. Il ne fallait cependant pas être devin pour savoir que Lola n'avait de calme que l'apparence. Elle s'inquiétait. Surtout pour le junkie. Et pour Chevelure-Barbe-à-Papa également, bien qu'elle ne la connaissait pas. Vous avez déjà été traversé par les Ténèbres ? Ne tentez jamais l'expérience. Lola ferma ses paupières, ne pouvant pas supporter la vue de ce sourire et se fia à son ouïe remarquable. Frappa. Sauf que le machin choisit ce moment pour redevenir Brume-Noire-Bizarre. Bon sang, elle était si confuse qu'elle n'en menait pas large. Ne pas paniquer. Elle s'extorqua de la Brume-Noire-Bizarre, et son premier geste fut de placer ses bras en croix et sa lance redevint anneau, passé à son annulaire gauche. Inutile. Se calmer. Ils allaient s'en sortir voyons, l'évidence même. Ne pas paniquer. Joke. A nouveau, elle fut soulevée pour être jetée contre une grosse racine. Main du machin qui appuyait sa tête. Sang qui coulait. Elle regarda son corps. Blessure au flanc rouverte, vêtement tâché. Le machin la souleva et la projeta contre Barbe-à-Papa. Elle se sentait devenir un avion qui, même en s'étant déjà crashé se crashait encore.

- « C'est quoi cette Brume-Noire-Bizarre-Humanoïde ? », elle tourna sa tête vers le junkie et se releva tant bien que mal.  « Je dois amener Tom... à l'hôpital... »

Elle proposa une main pour aider la demoiselle de se lever et regarda la Brume-Noire-Bizarre qui l'affaiblissait considérablement par sa noirceur. Ah, c'était pour ça qu'elle n'arrivait pas à se transformer, parce que son pouvoir très faible sur la lumière était plus utile...
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Tom Floyd

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MessageSujet: Re: « Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour. » [ Lou & Lola ]   « Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour. » [ Lou & Lola ] EmptyVen 20 Juin - 17:50

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Deux étoiles dans une nuit noire



Il aurait fait n’importe quoi, il aurait prié n’importe quel dieu. Il aurait été prêt, si le sang dans sa gorge et cette poigne lui en avait laissé l’occasion, à supplier cette chose pour qu’elle daigne enfin abréger cette torture. Mais c’était sûrement trop bon pour lui, c’était certainement trop jouissif de le voir se tortiller, se débattre avec l’énergie de la peur et du désespoir. C’était sûrement trop amusant, de le voir souffrir. Douleur. Douleur. Douleur. Douleur. Il n’y avait plus que ce mot, cette sensation dans la tête de Tom, qui tournait entre ses deux oreilles accompagnée de la voix, l’horrible voix de ce monstre de brume. Son énergie noire était en train de l’envahir tout entier, de le transcender, de le transpercer, comme s’il était invisible, l’obligeant à s’effacer complétement sous le poids de cette noirceur oppressante.
Puis, soudain une énergie se fit sentir, une toute petite énergie, puis une autre. Deux petites flammèches, deux petites Étoiles. Deux toutes petites braises perdues au milieu du grand rien, noir. Le monstre se retira. Il retira son bras de brume de la chaire lacérée sans aucune délicatesse, provoquant un torrent de douleur dans tout le corps maigre du brun. Il aurait voulu crier de rage, de douleur, de mort, mais aucun son ne sortit de sa bouche, même cette libération là on ne lui accordaient pas.
La douleur était telle, qu’il ne sentit qu’on s’approchait de lui, c’est à peine s’il sentit la main se poser sur son visage. Mais elle semblait tellement irréelle cette caresse. Après tant de malheur elle semblait impensable. Pourtant elle était là cette main, et même s’il ne reconnaissait pas ce visage, il le savait penché au-dessus de lui parlant. Il ne sut pas ce qu’il lui dit, il vit ses lèvres s’agiter, mais il était haut, si haut, touchant presque le ciel ce faciès. En tournant les yeux avec difficulté il s‘aperçu que sur la main, entre le pouce et le poignet il pouvait voir un étrange dessin rosé. Un douce et délicate fleur de pavot. Et la plus belle d’entre les fleurs, sa fleur était la seule à la porter : Lou. Sa petite Lou. Tout de suite son cœur se serra, que faisait elle ici ? Il fallait qu’elle s’en aille et tout de suite ! Il voulut le lui dire, lui dire que c’était dangereux ici. Mais ses lèvres ouvertes et fatiguées ne purent s’agiter qu’en silence formant son nom dans le néant : Lou.
Lorsqu’il se senti soulevé, il ne put réprimer un gémissement de douleur, son épaule, la gauche celle que le monstre avait entrepris de lui arracher lui faisait horriblement mal. Elle était déboitée et flottait à côté de l’articulation dans laquelle elle aurait dû être encastrée. Il crut tourner de l’œil, sa tête roulant sur le côté, mais il fut ramené à la réalité par des mèches rousse lui fouettant le visage. Mais ce doux claquement sur sa peau meurtrie semblait caresse, il lui semblait qu’il avait offert son visage tuméfié à une douce bruine printanière. Il reconnaissait cette chevelure douce, odorante, flamboyante, sanglante. La plus belle qui soit, celle de sa douce Lola. Alors le voilà le junkie brisé, entre les bras de ses deux fleurs ? Sa rose rouge et son pavot rosé ?
Si la souffrance ne lui vrillait pas la tête, il les aurait secoué, il leur aurait crié de s’enfuir car il sentait la chose revenir sur eux.  Et se fut trop tard, il vit horrifié Lou se faire éjecter contre un arbre. Quand Lola le déposa par terre, il savoura un instant la caresse de l’herbe fraiche, humide de rosée, dieu qu’il avait mal. Il releva la tête, voulant tant bien que mal lui demander de porter secours à Lou mais… c’est là qu’il vit Lola se…. que…devenir un poney brillant avec des ailes ? Il fronça les sourcils, même ce simple geste lui faisait mal, d’incompréhension, mais après tout ce soir, rien ne pouvait plus lui faire peur ou l’interroger vraiment… Il sentit une énergie fondre sur lui, il sentit un picotement puis ensuite une armée de fourmis qui vint lécher sa blessure au flanc. Lola .. le soignait ? Mais, si Lou était blessée peut être avait elle besoin de soin aussi ? Il voulut reporter son regard sur Lola, mais c’était trop tard, le monstre l’avait elle aussi envoyé valdinguer.
Le brun ne supportait pas la vision de ses deux amies à terre et malmenées par ce truc. Il leva une main, voulant… voulant… Enfin, que pouvait-il faire ? Il leur était complètement inutile.
Mue encore une fois par l’énergie du désespoir il essaya de se relever en prenant appui sur le mur à côté de lui. Grande erreur, une fois debout cela réveilla la douleur de ses côtes cassées et il se plia en deux pris d’une violente nausée. Heureusement pour lui son ventre était vide, il ne recracha que le sang qui lui obstruait les bronches. Misérable, il avait l’air misérable. Se tenant debout affalé contre le mur, son bras flottant et pendant à côté de lui. Il releva son t-shirt en grimaçant, le tissus s’était mélangé à ses blessures. Il passa outre les cicatrices qui lui striaient le ventre, les râpures et la chaire à vif mélangé aux graviers comme sur ses mains, ses coudes et ses genoux. Il observa le trou béant dans son flanc et sentit sa nausée revenir.. mais… il ne saignait plus … comment …magie ?
Il gémit en entendant une nouvelle fois la voix de la chose dans sa tête, s’en prenant cette fois à ses amies. Aussi vite qu’elles étaient venus, ces forces l’abandonnèrent. Tom tomba lourdement à terre, ne pouvant plus bouger, son corps tremblant nerveusement, ses dents claquant. Dieu qu’il avait mal, il ne voulait pas que ses amies se retrouvent dans le même état que lui… voire pire.  
Une goutte de sueur roula de son front jusqu’à sa joue, il était en nage et pourtant il mourrait de froid. Sa vison était déplorable, il essaya de tourner désespérément la tête vers le combat, mais il ne distinguait que les formes, les mouvements, les couleurs.
Tout était noir. Un noir opaque et grondant , un noir affreusement oppressant.
Mais dans ce noir brillait deux tout petits points. Ils étaient de toutes petites étoiles dans la nuit noires. Deux toutes petites lueurs d’espoir. Une rose et une rouge.





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Lou Kelen

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MessageSujet: Re: « Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour. » [ Lou & Lola ]   « Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour. » [ Lou & Lola ] EmptyMar 24 Juin - 11:08

Lorsque nous avons un ami et une initiale en commun, cela crée forcément un lien particulier.

~ Ou comment Lola et Lou unissent leurs forces. ~


Elle avait toujours les yeux fermés, attendant que la bestiole ne l'achève enfin. Mais rien ne se passa. Après plusieurs secondes d'expectative, elle ouvrit finalement les yeux et ne vit que le ciel étoilé sacrément terni par les lueurs de la ville. Que s'était-il passé ? Elle vit du coin de l’œil du mouvement et tourna légèrement le visage pour mieux voir la scène. La brume, qui avait maintenant un visage – oui après tout elle avait eu des bras alors pourquoi pas un visage ? - l'avait laissé tranquille pour aller s'occuper d'une licorne dorée. Elle cligna plusieurs fois des yeux histoire d'être certaine que ce n’était pas là un bug dû au choc qu'elle venait de subir. Non, ses yeux voyaient bien. Il y avait une licorne … qui était maintenant en train de voler. Non, pas avec ses ailes et pas volontairement non plus. Elle atterrit violemment sur le sol et se transforma en une jolie jeune femme rousse. Mais d'où elle sort celle là ? En y réfléchissant bien, c'est vrai qu'elle l'avait aperçu un peu plus tôt. Elle l'avait aidé à porter Tom juste avant qu'elle soit projetée contre cet arbre. L'affolement avait été tel que son cerveau ne l'avait pas enregistré correctement. Mais ce n'était pas bien grave puisqu'il s'agissait d'une créature magique venue l'aider. Et ce genre d'aide était forcément la bienvenue. La preuve, elle était toujours vivante. Sauf que la brume avait retrouvé ses bras et qu'elle était en train d'étrangler sa sauveuse.

- « Tu m'as l'air aussi désirable à déchiqueter... Et bien, j'ai le choix ce soir ! »

La rouquine avait vraiment l'air de manquer d'air mais sur son visage ne transparaissait aucune peur. Elle devait être sacrément balèze cette fille pour garder son calme dans une situation pareille. Elle tenta de se remettre sur ses pieds mais sa tête n'était pas d'accord et se mit à tourner assez violemment, ce qui la fit tituber. A ce train là, elle n'était pas prête d'aller aider la jeune femme.

« Oh et puis mieux vaut s'amuser sur vous deux, l'humain passera après. »

La brume voulait jouer, et un jouet mort c'est moins rigolo. Elle jeta donc de nouveau la jeune rousse à terre pour l'épargner. Lou cru entendre l'un de ses os craquer sous le choc. Aïe, ça devait faire mal. La chose se dirigea finalement vers l'humain allongé sur l'herbe. Merde ! Elle hurla le nom de Tom, toujours en titubant. Heureusement, la rouquine prit les devants. Elle avait réussi à se relever malgré la violence de sa chute, elle. Mais elle ne ressent rien celle là ? Comment   ça se fait ? Elle se retrouva avec une lance dorée dans la main. Après toutes les bizarreries vues au cours de la soirée elle aurait pu s'attendre à n'importe quoi mais cela la surprit tout de même. La nana semblait vraiment puissante, comme ça, avec sa magnifique lance dorée, une vraie guerrière. Sauf que la lance n’atteignit pas son but. La chose redevint brume au même instant et le projectile la traversa. Malgré cet échec cuisant, cela redonna de l'espoir à notre petite Lou. Car oui, une arme tangible telle que celle là ne pouvait rien contre de la brume, mais si la chose reprenait une forme plus « humanoïde » alors peut-être qu'elles pourraient l'atteindre avec une lame classique. C'était une information capitale. Elle avait enfin retrouvé son équilibre et commençait à marcher vers la lancière. Sauf que cette dernière s'était de nouveau fait éjecté et qu'elle la percuta de plein fouet. Aïe. Again.

- « C'est quoi cette Brume-Noire-Bizarre-Humanoïde ? »

Elle n'en avait pas la moindre idée. Mais il était clair que cette chose était démoniaque et en très dangereuse. Elle s'assit en se massant les tempes. Peut-être que cela l'aiderait à ne pas tituber en se relevant cette fois.  

« Je dois amener Tom... à l'hôpital... »

Elle connaissait elle aussi le junkie maigrichon ? Tiens, étrange et douce coïncidence. En même temps cela avait du bon. Au moins elle était à peu près sûre que cette femme ferait tout pour aider l'humain à s'en sortir. Elle accepta la main tendue pour la relever. Une galère de moins en perspective. Elle attendit quelques secondes que ça tête ne tourne plus avant de répondre, les mains plaquées sur ses genoux.

- Je sais pas ce que c'est mais en tout cas, une chose est sûre, ta lance lui a fait peur et elle s'est retransformée en brume à ce moment là. C'est plutôt bon signe, ça montre qu'elle a une faiblesse. Je pense que sous sa forme humanoïde, elle est plus vulnérable. Les coups physiques ne doivent l'atteindre que lorsqu'elle est sous cette forme.

Son regard se porta sur Tom, allongé dans l'herbe. Oui, il fallait vraiment qu'il aille à l’hôpital se faire soigner. Mais cette chose était un vrai obstacle. Elles devaient s'en débarrasser une bonne fois pour toute avant de songer à aller aux urgences. Elles avaient besoin d'un plan. Car la ruse était la meilleure arme dont elles disposaient. La rouquine avait tenté l'affrontement direct et cela n'avait pas marché. Elles devaient faire en sorte que cette chose reprenne sa forme humanoïde avant de retenter une attaque physique.

-  Je suis d'accord, Tom a vraiment besoin d'aller à l'hosto. Il faut faire au plus vite. T'as l'air sacrément balèze avec ta lance là. Moi j'ai qu'une dague. Je peux aussi créer des illusions. Ça a marché sur elle une fois, c'est comme ça que j'ai réussi à l'éloigner de Tom tout à l'heure. Mais elle a vite compris le subterfuge. Je peux la faire halluciner encore une fois de façon à ce qu'elle reprenne sa forme humanoïde mais je ne vois pas ce qui la ferait se transformer totalement et de façon durable.

Alors qu'elle disait cela, la brume se tourna vers elles et retrouva son visage immonde. Elle ne souriait plus. Elle avait même l'air sacrément mécontente. Mince, ça n'annonçait rien de bon tout ça. La Brume sembla grandir, et grandir encore. Elle dut lever la tête pour continuer à la regarder. La brume les regardaient elle aussi et ce regard était tout sauf amical.

- Ouais, et faut pas traîner pour trouver LA solution si tu veux mon avis....  Je crois qu'on l'a mise en colère.
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Lola S. Johns

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MessageSujet: Re: « Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour. » [ Lou & Lola ]   « Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour. » [ Lou & Lola ] EmptyMar 24 Juin - 18:32

- « Je sais pas ce que c'est mais en tout cas, une chose est sûre, ta lance lui a fait peur et elle s'est retransformée en brume à ce moment là. C'est plutôt bon signe, ça montre qu'elle a une faiblesse. Je pense que sous sa forme humanoïde, elle est plus vulnérable. Les coups physiques ne doivent l'atteindre que lorsqu'elle est sous cette forme. »

Tiens donc, notre demoiselle pensait comme Lola ? Elle observa la position de Lou, mais n'arriva pas à prendre cette dernière, préférant rester campée sur ses pieds. Ce fut lorsque Nana lui intima gentiment qu'elle s'était juste déboîté un os et que l'onde de choc, répartie dans tout son corps, risquait de lui restreindre sa possibilité de mouvements que notre jeune directrice plissa les yeux. Oui, dans quel pétrin s'était-elle embarqué ? Elle se le demandait encore. Enfin, l'essentiel était de sauver Tom, quitte à devoir battre ce truc. D'une noirceur telle que ses maux de tête l'assaillaient, dont la force était latente. Cette histoire allait mal finir.

- « Je peux m'occuper de soigner Tom dans un premier temps, car c'est le plus important. Mais pas sous cette forme, en revanche... Quant à ce... machin, il peut aussi bien transformer seulement la partie de son corps qui est en danger en brume. C'est pourquoi je n'ai pas pu l'atteindre, par ailleurs. », rajouta-t-elle, de sa voix calme et douce.

Et bien heureusement, sinon la douleur que Lola aurait ressenti l'aurait littéralement achevée. Elle se mit à penser à toute vitesse, mais la noirceur environnante, couplée à la douleur à s'en broyer le crâne de Tom, l'empêchait de réfléchir correctement. Elle ferma ses yeux, son visage toujours aussi calme qu'à l'accoutumée, tandis que Barbe-à-Papa se remit à parler.

- « Je suis d'accord, Tom a vraiment besoin d'aller à l'hosto. Il faut faire au plus vite. T'as l'air sacrément balèze avec ta lance là. Moi j'ai qu'une dague. »

- « Détrompez-vous, ma force est faible. Et vous pouvez vous servir de ma lance si cela vous arrange. »

Car, soyons francs, sa lance ne lui servait pas à grand chose après les chocs qu'elle avait pris et son bandage de fortune qui stoppait plus ou moins l'hémorragie de son flanc droit.

- « Je peux aussi créer des illusions. Ça a marché sur elle une fois, c'est comme ça que j'ai réussi à l'éloigner de Tom tout à l'heure. Mais elle a vite compris le subterfuge. Je peux la faire halluciner encore une fois de façon à ce qu'elle reprenne sa forme humanoïde mais je ne vois pas ce qui la ferait se transformer totalement et de façon durable. »

Elle pouvait créer des illusions, ou de fortes hallucinations... Brusquement, Lola sentit l'étendue des ténèbres grandir et releva la tête. La Brume-Noire-Bizarre grandissait. Et ses maux de tête augmentèrent. Son visage resta calme et sa respiration se fit lente et profonde. Si elle se mettait à paniquer maintenant, cela n'allait engendrer rien de bon. Une idée germa dans son esprit. Une idée qui se perdit dans le lointain tant la noirceur des lieux l'oppressait. Elle porta une main à sa tempe, lentement, et la massa, calmement. Ne pas paniquer.

- Ouais, et faut pas traîner pour trouver LA solution si tu veux mon avis....  Je crois qu'on l'a mise en colère.

C'est alors que la Brume-Noire-Bizarre eut un geste qui menaça son calme de façade, qui ne partit pas pour autant. Le machin fonça vers elles... Qu'est-ce qu'il voulait à la fin ? Plissant les yeux, son idée resurgit dans son esprit embrumé par la douleur. Et elle ferma les yeux, se concentrant sur l'esprit de ce monstre. ... sous forme de brume... Elle fit abstraction de toute cette noirceur, tenta du moins. ... les traversa sans dégâts... Elle se focalisa sur le monstre pour en découvrir les pensées, les émotions si toutefois il en avait. Il ne ressentait qu'une colère immonde et immense. Elles refusent de jouer avec le grand Ketsueki ? Je vais les forcer en ce cas! ... et prit Tom par le cou à bout de bras. Ce fut à ce moment-là que Lola ouvrit les yeux et des perles de sueur ruisselaient sur ses joues et sa nuque. Elle remit son filtrage. Elle n'avait tenu qu'une dizaine de secondes dans l'esprit de ce machin, en se focalisant sur lui. Alors avec son filtrage, elle tiendrait largement moins d'une heure, et sans doutes moins de trente cinq minutes.

- « Je vais vous détruire mentalement... Ce n'est qu'un jouet déjà cassé, de toute façon. Qu'un humain. N'est-ce pas ? Et ensuite... Je m'amuserai en jouant avec vos entrailles. »

Parce que ce truc était doté d'autant d'intelligence ? Super...

Wouah, balèze le mec. P'tain, la menace sanglante, j'adore...

La ferme Koizu, et parles que si t'as une idée, pas pour que je me ronge encore plus les sangs d'inquiétude.

Déstabilise-le, tu as les moyens d'le faire. C'est pas possible que t'aies besoin de moi pour un truc aussi con, s'teu plaît quoi, j'ai ma fierté aussi et...

Elle panique, elle endure une souffrance pharaonique, évidemment qu'elle a besoin de nous dans ces instances.

Pensez quelque chose et je vous assassine, toutes les deux.

Ah, notre Lola reprend du service, il était temps !

Koizu, maintiens le filtrage. Nana, tu m'aides à retrouver ma forme de néphilim. Ah et Koizu... Tais-toi.

Après cette longue discussion mentale qui avait pourtant pris moins de vingt secondes, une lueur de détermination apparut dans les yeux de Lola qui s'ouvrirent. Lorsque le machin prit la jambe de Tom et qu'un craquement sinistre se fit entendre, notre Rousse se réveilla enfin de sa torpeur.

- « Lâche-le, Ketsueki. », lança-t-elle d'une voix si calme que la menace n'en ressortait que plus.

Alors qu'en réalité, elle était morte de peur pour Tom. Vu la douleur lancinante à la jambe qu'elle venait de ressentir en même temps que lui. Le truc eut un sourire diabolique sur sa face dans une colère totale. Ce qui faisait d'autant plus ressortir les ténèbres qu'il contenait et qu'il déversait autour de lui. Elle fit apparaître sa lance entre ses doigts et planta de nouveau la hampe métallique dans le sol. Lance qui se maintint parfaitement sans l'aide de sa maîtresse. Qui courait. La Brume-Noire-Bizarre venait de lâcher Tom. Juste avant de courir, elle murmura à sa camarade :

- « Je crois que j'ai un plan, mais j'ai besoin de me transformer pour. Inutile de se baser dessus pour l'instant. Par contre, pourriez-vous donner l'illusion que d'autres personnes surnaturelles arrivent et viennent pour l'abattre ? Cela ne pourra que nous faire gagner du temps, mais c'est de temps que nous avons besoin pour réfléchir, sauver Tom et nous sauver nous, accessoirement. Et je suis ouverte à toute autre proposition, je n'ai pas trouvé mieux. », de son éternelle voix calme et douce.

Elle réceptionna le junkie dans ses bras, sans douleur, et l'allongea par terre. Elle sentait que quelque chose n'allait pas. Sans sentir la douleur de sa hanche, en omettant celle de sa tête, elle sentait que son corps n'allait pas bien et qu'elle ne sera bonne à rien sous cette forme. C'est elle-même qui se fit craquer la jambe en remettant l'os en place. Mais bon, sa hanche était fracturée. Et ça, elle ne pouvait rien y faire. C'est alors que le monstre fit apparaître ses deux bras humanoïdes qui plongèrent vers Lou et Lola. Sans réfléchir, cette dernière se mit devant Tom. Elle paraissait calme. Intérieurement, elle bouillait. D'anxiété. Et pas une once pour elle, mais pour Tom et Barbe-à-Papa ( faudrait qu'elle arrive à choper son prénom en passant, c'est pas cool ce surnom... ). Help please, we'll be killed ohterwise.
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Tom Floyd

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« Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour. » [ Lou & Lola ] Head_216
Arrêtez le suplice.



Le brun était toujours aussi mal, bien sûr que sa douleur ne s’était pas calmée. Et pourtant, il essayait de se focaliser sur ses deux amies, tant l’inquiétude lui broyait les tripes. Incorrigible celui-là, toujours à s’inquiéter pour les autres plus que pour lui et ça se vérifiait souvent. C’est vrai qu’il n’avait pas toujours eu la vie facile ce garçon, mais au fond il avait toujours connu ça, la vie un peu merdique. Alors au final il finissait par penser que tout ce qui lui arrivait n’était qu’une relation de cause à effet, et que les autres autour de lui, ses « amis » - puisque maintenant il pouvait à nouveau utiliser ce mot – étaient on ne peut plus tiraillés par leur vie que lui. Raisonnement idiot. Raisonnement de Tom.
Et, effectivement, pour une fois, le junkie aurait dû commencer à s’inquiéter un peu pour lui. C’est ce qu’il se dit en sentant la brume revenir enserrer son cou.  
Il recommença à paniquer, violemment, son corps tremblant de cet excès d’angoisse et de la douleur que lui causait cette prise autour de son cou, soulevant son corps meurtri de terre. Il pouvait sentir chacun de ses os craquer, ses côtes se mouvoir, fêlées, il sentait la poigne d’acier de cette main fantomatique lui enserrer la gorge, l’empêchant de quémander le peu d’air qui avait déjà du mal à franchir la barrière de ses lèvres. Suffoquant, tremblant, il put tout de même entendre la voix du monstre, cette voix qui maintenant était devenue son pire cauchemar.

« Je vais vous détruire mentalement... Ce n'est qu'un jouet déjà cassé, de toute façon. Qu'un humain. N'est-ce pas ? Et ensuite... Je m'amuserai en jouant avec vos entrailles.  »

Alors c’était ça ? En plus d’être totalement inutile, Tom devenait maintenant un moyen de pression.  La panique reprenait le pas sur lui, déjà parce qu’il sentait qu’il aurait du mal à se tirer de là vivant, mais aussi et surtout parce que le monstre promettait de faire subir à ses amies le plus horrible des châtiments. Mais il mourrait de peur actuellement, de douleur aussi…
Puis, comme si son corps n’avait pas déjà été assez martyrisé, un craquement sinistre coupa le silence. Mais ce n’était pas un simple craquement pour Tom, oh non. Il sentit, il entendit sa peau se déchirer en une seconde, il sentit les tendons se tordre, résister tant bien que mal puis se rompre avec l’os comme s’ils n’avaient été que verre, fragile, explosant, implosant en un millier de moreaux. Sa bouche s’ouvrit en grand, le cœur au bord des lèvres, il chercha l’air qui lui manquait mais ne trouva que la force de lâcher un pitoyable gémissement étouffé de douleur.
Le bourdonnement dans ses oreilles, le brouillard dans sa tête, aucun des deux ne put masquer la voix de Lola, qu’il entendit si clame, si froide, témoin de sa colère sous-jacente.

« Lâche-le, Ketsueki. »

Non. Ne pas le lâcher. Pitié non.
Il imaginait déjà la douleur du choc, en plus de celle de son corps entier et de la nouvelle venue qui irradiait de sa jambe. Il imaginait déjà son corps chuter dans le vide, les secondes devenir des minutes, les minutes des heures pour finir par s’écraser par terre. Quoi que.. avec un peu de chance il en mourrait rapidement, ou peut-être même avant de toucher le sol.
Lorsqu’il sentit la poigne autour de son coup se desserrer, il ferma les yeux, serra les dents, enfin avec les forces qui lui restaient, attendant le choc.
Mais choc, il n’y eu pas. Il fut réceptionné en douceur lors de sa chute, pouvant à peine mouvoir ses paupières. Il tenta néanmoins d’ouvrir les yeux. Alors il distingua les mèches rousses voletant autour de lui. Il comprit bien évidement que Lola avait réussi à le rattraper. Lutant pour garder ses mirettes ouvertes il observa son visage. Toujours aussi doux ce visage, mais il sentait tout de même la colère derrière ces traits si aimables. Et puis, cela l’horrifia de voir ces marques et ces contusions sur ce si joli minois, bien qu’elles soient minimes par rapport aux siennes. Il se mordit la lèvre. Effectivement il ne devait pas être joli à regarder avec ses blessures et ses habits complètement déchirés. Et lorsque, dans un dernier effort il releva la tête pour observer sa jambe, cela le conforta dans cette idée. Celle-ci formait à présent un angle improbable, laissant un rendu difficilement regardable. Aussi est-ce pour cela que sa nausée revint au galop.
Encore une fois la rousse l’allongea doucement dans l’herbe. Il lâcha un petit gémissement en sentant le sol dur sous son corps douloureux.  Tiens la voilà cette vieille amie, la souffrance qui revint aussitôt plus forte qu’elle ne l’avait été jusqu’alors. Il y succomba cette fois, ses yeux se révulsant sous cette onde électrique qui lui parcourait tout le corps. Il sombra dans le noir de son esprit, dans l’abime de sa tête.
Mais c’était noir bien trop noir. C’était cette brume ambiante qui avait réussi, de son énergie malfaisante, à contaminer sa tête, tant et si bien qu'il n’était même plus à l’abri dans son propre esprit.
Enfin, l’avait-il déjà été ? Tu es un fou Tom, ne l’oublie pas.
Il se réveilla, rouvrant les yeux, prenant sa respiration comme un fou. Puis une nouvelle onde de choc le fit retomber dans l’inconscience. Pour que la voix du monstre le réveille aussitôt. Puis, à force, il commença à ne plus sentir ses membres, ils étaient froids. Et ce froid le mordait, le griffait de partout. Pourtant son front était trempé de sueur qui perlait à grosses gouttes, collant ses mèches de cheveux encre contre sa peau.
Il tourna la tête avec difficulté vers ses amies, il aperçut deux paires de chaussures en tout et pour tout. Leurs chaussures.
Il releva sa caboche amoché, les voyant ainsi de dos. Il remarqua bien les coups, les bleus et les griffures qu’elles avaient reçues, mais il avait peur que ce machin leur fasse bien plus de mal.
Le brun leva sa main tremblante vers ces dos inaccessibles, et tira, usa de ses cordes vocales, au risque de les voir se briser.

« L-lou….arh.. Lo-lola…Ah.. » Réussi-t-il à souffler entre deux pauvres gémissements. Il voyait les deux bras de la chose grandir, et grandir encore. Elles ne faisaient pas le poids contre ça, contre un truc aussi noir, aussi sombre, aussi malsain. Il fallait qu’elles partent, vite et loin.  «  D-…dégagez d’la… hgn…. » sa respiration était erratique, même articuler trois mots était devenu un calvaire. Dans la fuite il serait un poids, un boulet. Si jamais ça tournait encore plus mal, il devrait les convaincre de le laisser là


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Lou Kelen

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MessageSujet: Re: « Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour. » [ Lou & Lola ]   « Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour. » [ Lou & Lola ] EmptyDim 29 Juin - 16:36

Quand les ténèbres vous poursuivent, votre salut ne peut tenir que du miracle.

~ Il ne vous reste alors plus qu'à espérer dans le noir. ~


A peine eut elle fini de parler que la brume sembla fondre vers elles. Elle retint sa respiration, prête à rendre des coups même si elle ne savait comment. Elle n'eut cependant pas besoin de se défendre car la chose ne s'en prit pas à elles mais à lui, à Tom, ce pauvre Tom. Elle l'attrapa par le cou, comme une vulgaire petite marionnette. Le démon voulait encore jouer et il semblait que la nouvelle règle était de rendre les deux jeunes femmes folles d’inquiétude pour cet humain. Et cela marcha - pour elle en tout cas - car elle en eut le souffle coupé.

- « Je vais vous détruire mentalement... Ce n'est qu'un jouet déjà cassé, de toute façon. Qu'un humain. N'est-ce pas ? Et ensuite... Je m'amuserai en jouant avec vos entrailles. »

Oui, la créature voulait jouer avec leurs nerfs et casser complètement le corps de ce pauvre junkie déjà très mal en point, en même temps que leur esprit. Il fallait qu'elles fassent vite avant que cette chose ne se lasse définitivement d'eux, ne les achève et aille se trouver d'autres joujoux plus intéressants. La voix calme mais autoritaire de Lola résonna soudain dans la nuit noire.

- « Lâche-le, Ketsueki. »

Ketsueki ? « Ça » s'appelait comme cela ? Elle supposa que la rouquine avait fouillé dans l'esprit de leur adversaire pour trouver cette information. C'était plutôt audacieux. Car cette chose était puissante et Lou ne doutait pas un seul instant qu'elle puisse facilement rendre fou quelqu'un qui tenterait d'entrer dans son esprit. Mais la brume sembla surprise que Lola l'ait appelé ainsi. Elle n'avait pas dû se rendre compte de cette intrusion. Et cela sembla la rendre encore plus furieuse.  

Une lumière dorée survint sur sa gauche et faillit l'éblouir. Elle se protégea les yeux avec une main et attendit que la lueur ne se dissipe pour regarder de quoi il s'agissait. Lola avait de nouveau fait apparaître sa lance qu'elle planta dans le sol. Elle était magnifique cette arme. Étant positionnée juste à côté, elle put la détailler plus attentivement. Mais ce n'était pas le moment d'entrer dans une contemplation. Le temps était compté et elle devait rester concentrée.

- « Je crois que j'ai un plan, mais j'ai besoin de me transformer pour. Inutile de se baser dessus pour l'instant. Par contre, pourriez-vous donner l'illusion que d'autres personnes surnaturelles arrivent et viennent pour l'abattre ? Cela ne pourra que nous faire gagner du temps, mais c'est de temps que nous avons besoin pour réfléchir, sauver Tom et nous sauver nous, accessoirement. Et je suis ouverte à toute autre proposition, je n'ai pas trouvé mieux. »

Elle approuva de la tête. Cela était largement dans ces capacités. Elle pouvait même faire plus afin de distraire la chose suffisamment longtemps et permettre ainsi à Lola d'emmener Tom à l’hôpital. Au moment même où son alliée se mit à courir pour réceptionner Tom, elle commença à créer l'illusion qu'elle souhaitait. Elle ferma les yeux pour mieux se concentrer. Elle allait devoir créer une illusion très puissante, quasi parfaite. Elle ne devait omettre aucun détail. L'avantage, c'est que cette bestiole allait en prendre pour son grade et ne pas comprendre ce qui allait lui arriver. L'inconvénient, c'était que ses deux amis allaient eux aussi être victimes de l'illusion car elle ne pouvait cibler les esprits qui en feraient les frais. Toutes les personnes se trouvant dans le périmètre allaient subir son pouvoir et elle ne pourrait rien y faire. Elle n'avait pas pu prévenir Lola avant qu'elle n'aille secourir Tom. Elle espérait simplement que la jeune femme saurait faire la part des choses. Cela ne l'inquiétait pas, elle avait pu observer son comportement depuis le début de l'affrontement et cette Lola semblait avoir des nerfs d'acier. Son calme était impressionnant et il lui semblait que rien ne pourrait l'atteindre psychologiquement.

Vous allez le regretter ! Personne ne s'oppose à Ketsueki.... Personne !

La voix de Ketsueki lui fit rouvrir les yeux. Elle vit Tom se réveiller et tendre ses doigts vers elle.

« L-lou….arh.. Lo-lola…Ah..  D-…dégagez d’la… hgn…. »

Elle referma les yeux et oublia un instant la situation pour se concentrer sur sa tâche. Elle avait envie de lui répondre, de lui dire qu'il ne devait pas s'en faire. Qu'il n'était qu'un simple humain pris malencontreusement dans un conflit entre différentes créatures surnaturelles. Qu'il ne devait pas s'inquiéter pour elles. Ce n'était pas sa bataille, ce n'était pas son combat. Il devait les laisser faire. Après tout, elle lui devait bien cela. Il l'avait accepté, même après avoir aperçu la noirceur se cachant au plus profond de son être. Oui, elle allait tout faire pour le sortir de là et prendre tous les risques qu'il fallait. Elle irait même jusqu'à mettre sa vie en jeu.

Elle se concentra de plus belle et prit sa forme démoniaque. Un duvet rose pâle recouvrit sa peau claire. Son nez devint un petit museau noir. Ses oreilles s'allongèrent. Ses pupilles s'étirèrent pour n'être plus que deux fentes au milieu du vert de ses iris. Trois queues touffues poussèrent et elle se retrouva sur quatre pattes allongées et fines. Le renard rose était prêt à riposter.

La brume ne semblait pas apprécier la simple idée que ses jouets puissent se retourner contre leur maître. Elle sortit deux bras et fonça droit vers ses camarades.

Le moment était venu d'agir, tout était prêt pour la bataille. Elle donna l'illusion que d'autres créatures arrivaient de toutes parts. Comme le lui avait indiqué Lola. Elle imagina des anges, des dragons, des fées, des cyclopes, des trolls, des licornes, des centaures, bref tout ce qui se trouvait dans les contes de fées. Elle n'avait pas rencontré beaucoup de créatures magiques. Aussi elle ne savait pas lesquelles existaient réellement et quelle était leur forme précise. Elle se basa donc sur les mythes et légendes connues de tout le monde, y compris les humains. Elle était sûre que si certaines de ces créatures étaient vraiment présentes, elles l'auraient très mal pris. Mais qu'importe. Le plus important était que cette illusion puisse leur faire gagner du temps.

Elle s’immisça dans l'esprit de Lola afin de lui communiquer que c'était le moment de filer, qu'elle devait vite emmener Tom loin de ce foutoir et ne pas revenir pour l'aider. Elle allait se débrouiller et même emmener cette créature loin de la ville pour éviter qu'elle ne fasse d'autres victimes pour cette nuit.

Ses petits soldats illusoires ne purent pas vraiment blesser l'adversaire vu qu'ils n'existaient pas. Elle fit donc en sorte que plusieurs soient blessés et que les autres sonnent la retraite. Elle les fit tous fuirent dans une seule et même direction : la forêt. Cela lui semblait l'endroit idéal pour semer le démon. De plus, elle pouvait ainsi l’attirer loin de la civilisation et éviter qu'elle ne trouve d'autres jouets avec lesquels s'amuser. Elle précéda le cortège. Elle en tête, suivit de ses bestioles et elles-même poursuivies par un Ketsueki maintenant furieux. Elle sortit du parc et traversa la ville. Elle essaya de n’emprunter que les rues les moins fréquentées à cette heure de la nuit. Elle espérait que les habitants dormaient tous à point fermé. Car s'ils leur prenaient l'envie de regarder par la fenêtre, ils ne verraient pas d'un simple renard rose poursuivi par une brume on ne peut plus menaçante. Ils verraient aussi une multitude de créatures sorties tout droit de l'imaginaire collectif.

Cela lui prit une dizaine de minutes pour sortir de la ville. Elle arriva dans la forêt et s'y engouffra de plus en plus profondément. Il fallait qu'elle perde le démon. Mais comment ? Elle avait peur de deux choses : premièrement qu'il ne la retrouve et l'écharpe sur le champ ; deuxièmement qu'il retourne en ville et s'en prenne à nouveau à ses amis ou bien à d'autres personnes innocentes. Elle ne connaissait pas ses faiblesses et ne pouvait pas le vaincre à elle toute seule. Mais aussi, elle ne pourrait pas courir ainsi indéfiniment. Son souffle commençait à manquer et la fatigue se faire sentir. Courir et maintenir en même temps son illusion lui demandait une énergie considérable. Elle ne pouvait plus tenir. Il fallait qu'elle trouve une solution, et maintenant. Elle aperçut une ouverture dans le tronc d'un arbre. Le trou était trop petit pour qu'un humain ne s'y engouffre mais pas pour un renard. Elle s'y précipita tout en se camouflant de la vision du démon et fit en sorte que l'illusion perdure et continue sans elle. Elle pouvait la faire s’éloigner sur encore plusieurs kilomètres. Elle espérait que cela suffirait à perdre la créature et que celle-ci ne remette plus la main sur elle. Elle la vit passer devant la brèche à toute allure. Elle n'avait pas remarqué le renard rose pétrifié et meurtri qui s'était enfoncé au maximum dans son abri de fortune. Les bruits s'éloignèrent. La fatigue arriva soudainement mais elle se força à rester concentrée sur l'illusion. Il fallait qu'elle éloigne encore plus la créature de sa cachette. Elle garda encore l'illusion active pendant plusieurs minutes jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus du tout tenir. Finalement, elle la rompit d'un coup, n'y pouvant plus. Elle reprit dans un même temps sa forme humaine, vidée de toute son énergie. Elle était essoufflée, épuisée, sale et blessée. Elle tourna rapidement de l’œil et comprit qu'elle allait s'évanouir. Elle était seule et à la merci de la terrible créature. Cette dernière, qui avait dû voir les êtres surnaturels s'évaporer d'un seul coup, avait compris qu'il ne s'agissait en fait que d'une illusion. Aussi elle hurla de rage.

Ce fut la dernière chose qu'elle entendit car elle s'évanouit peu de temps après. Ses dernières pensées allèrent vers Tom et Lola. Elle espérait que la rouquine ait pu emmener le blessé jusqu'à l’hôpital, et à temps. Puis elle pensa à elle même. Elle était on ne peut plus vulnérable et serait à la merci de Ketsueki si ce dernier venait à la trouver. Mais alors qu'elle pensait cela, elle vit les premiers rayons du soleil matinal illuminer l'herbe se trouvant devant l'arbre où elle se cachait et son cœur se gonfla d'espoir. Puis elle sombra dans l'inconscience .



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Dernière édition par Lou Kelen le Mar 1 Juil - 10:44, édité 4 fois
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Lola S. Johns

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- « Vous allez le regretter ! Personne ne s'oppose à Ketsueki.... Personne ! »

Elle sentit Koizu menacer de prendre le dessus tellement cette chose lui tapait sur les nerfs. Et oui, son côté démoniaque avait horreur de perdre, une horreur viscérale, et elle sentait bien que Lola était complètement crevée. La preuve, elle n'arrivait plus à se transformer seule. Nana non plus n'arrivait pas à l'aider dans cette tâche, mais cela n'était pas peine perdue pour autant. Car si elles deux n'y arrivaient pas, c'était bien à cause des Ténèbres environnants. Elles ne pouvaient pas en supporter plus. Une odeur d'if lui picota les narines, alors qu'il n'y en avait pas aux alentours. La jeune femme plissa les yeux et baissa sa tête vers Tom, finissant par s'accroupir pour le soigner du mieux qu'elle le pouvait avec le matériel du bord. Autant dire qu'il avait intérêt à rejoindre vite fait un bloc opératoire, et il n'allait pas seulement une heure ou deux à l'hôpital cette fois. Rien que cette pensée lui jeta un froid dans le dos, et couplé cela aux gémissements de douleurs de son ami... Elle respira lentement et silencieusement, s'exhortant au calme. Stop.

« L-lou….arh.. Lo-lola…Ah..  D-…dégagez d’la… hgn…. »


Elle posa sa main contre la joue de Tom, avec sa douceur et sa tendresse habituelle, mais ne dit rien. Un simple geste, pour faire comprendre au junkie qu'elle... qu'elles n'allaient sûrement pas partir sans lui. Lola demanda à Nana et Koizu d'inverser leur rôle, persuadée que Koizu, elle, réussirait à la re-transformer. C'était tout de même incroyable qu'elle n'y arrivait pas elle-même, et il y avait forcément anguille sous roches. Juste avant de fermer ses yeux, notre Rousse aperçut qu'un renard au pelage rosé avait pris la place de Lou, et un sourire léger s'afficha sur son visage. Puis, elle aussi se concentra, mit toute son âme pour arriver à se transformer dans sa forme de néphilim. Elle entendit les pensées de Lou, et ce n'est qu'ainsi qu'elle parvint à comprendre ce qu'il se passait. Toujours est-il qu'elle n'arrivait pas. Elle n'y arrivait toujours pas. Elle se leva, prit sa lance qui devint une nouvelle fois une bague qu'elle passa à son annulaire gauche.

Ce n'est qu'à ce moment-là qu'elle remarqua qu'elle était seule, avec Tom. Toute son énergie et ses pensées concentrées sur sa transformation aboutèrent et elle prit sa forme de licorne dorée ailée. Crinière rousse, comme ses cheveux sous forme humaine. Elle s'avança vers le caféinoman, et la première chose qu'elle fit fut de le soigner plus sérieusement parlant. En commençant par sa jambe, qu'elle remit en place en la faisant craquer – désolée Tom... – et puis elle en vint à l'abdomen de son ami. Son pouvoir de soin se basait sur la conversion de son énergie en lumière, puis de lumière en aura guérisseuse. Vous comprenez donc qu'elle s'arrêta assez rapidement, quand elle estima qu'elle avait, pour le moins, fait en sorte qu'il tienne plus longtemps et qu'il soit hors de danger. Et, surtout, de façon à ce qu'il lui reste de l'énergie, à elle, pour les tirer de là. Tant bien que mal, elle parvint à le hisser sur son dos, et s'envola dans les airs. Il allait bientôt faire jour, et Lou s'était dirigée vers la forêt. Elle n'allait pas la laisser se battre toute seule. C'est donc vers la forêt qu'elle se dirigea, et qu'elle repéra à grand mal l'illusionniste. Un hurlement de rage retentit à ses oreilles, aussi notre rousse fonça vers l'image de Lou, adossée à un tronc d'arbre. Mais ce qui surprit la néphilim fut de sentir les ténèbres brumeuses disparaître. Elle atterrit en douceur à côté de Barbe-à-Papa.

- « Beau travail, Lou... Vous voyez... La taille de l'arme ne signifie rien... »

Elle la hissa sur son dos également, alors qu'elle sombrait dans l'inconscience. Et, de nouveau, Lola s'envola dans les airs, direction le toit de l'hôpital. Elle sentait qu'elle n'était non pas au bord de l'évanouissement, mais de quelque chose qui ressemblait au coma. Et une violente migraine vint l'assaillir alors qu'elle était chargée, et en plein vol. Et surtout, qu'elle était relativement haut pour passer inaperçue. Elle descendit brusquement en piquet, atterrit comme elle le put sur le toit de son hôpital, remarquant qu'il y avait trois personnes présentes, paraissant mortes d'inquiétude. Elle les reconnut très vite. Zuma, sa nièce, Audrey, sa grand-mère et Daniel, son arrière-grand-père. Lorsque sa nièce vit l'état de ceux qu'elle transportait, surtout de celui, elle courut vers Lola, demanda de l'aide à Audrey pour porter Lou et Tom, et elles filèrent toutes deux en bas. Ah, la rousse avait dû inquiéter toute la famille, dans plusieurs sens du terme en tous cas.

Son arrière-grand-père la fixait, et s'approcha vivement quand Lola se recroquevilla sur elle-même. Crise d'angoisse couplée à une migraine devenant céphalée. Elle aussi était mal en point, et ce qui la rendait folle, c'était bien par le fait qu'elle n'avait absolument rien fait, justement. Et qu'elle ne comprenait toujours pas comment cela se faisait que Ketsueki ait décidé de disparaître aussi brusquement. L'air manquait à ses poumons, cruellement, sa crise d'angoisse devint crise d'épilepsie pure et simple, et Daniel ne fit que la porter dans ses bras et la serrer contre lui, marchant à un rythme lent. Et il fredonna un vieil air qui calma notre rousse, lentement. Mais ce fut les larmes aux yeux, visage contre l'épaule de son ascendant, que sa respiration se calma et que l'air emplit ses poumons.

Elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait plus ce qu'il se passait. Elle comprit seulement qu'elle se trouvait dans un bloc opératoire elle aussi. Ah... Elle avait dû en faire trop, comme toujours. La dernière image qu'elle vit fut celle de Zuma, mais les anesthésiants firent effet et elle s'endormit. Ou bien s'évanouit avant leur effet, impossible à savoir.

H.R.P:
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