La naissance du Monde demeure une énigme pour beaucoup. Mais il m’est difficile de vous dire si ce monde fut créé par les Dieux ou trouvé par eux. Depuis ma longue existence, je n’ai pu qu’émettre alors que des hypothèses mêlées aux légendes d'autrefois, sans pouvoir être capable de démêler le vrai du faux.


Toutefois, pendant ces longues recherches où je suis devenu qu’un simple être spirituel éthéré, j’ai pu découvrir des choses étonnantes dans ce monde. A quel point il répond à un équilibre, autant aux démons qu’aux êtres divins, que dans la nature et dans l’évolution de l’Homme.
Ce qui m’étonna le plus ce fut un équilibre inconnu au monde, un équilibre que certaines personnes se sont gardés de nous partager. Je vous en ai parlé un peu plus tôt : Les Limbes.
Qui aurait cru que l’une des énergies de notre monde résidait dans l’esprit laissé par les défuntes créatures ? Après tout, peut-on croire dans quelque chose qu’on ne voit pas ? Dont on ne nous parle pas ? C’était quelque chose de frustrant quand j’ai entendu parler des Morrigans et de leur nature. Bien évidemment, c’était des informations superflues à cette époque, et je ne comprenais pas pourquoi ils refusaient de s’exposer au monde et pourquoi ils s’imposaient neutre dans le conflit entre le Bien et le Mal.
Toutes ces questions ont eu une réponse lors de ma rencontre avec Arawn Kernul.

Vous vous demandez bien de qui il s’agit, n’est-ce pas ? Je vous présente la véritable identité de Nilam O’Byrn, un héros oublié d’un monde oublié…

Ce récit commence par un beau matin d’été, il y a cela plusieurs siècles, dans un paisible village, au nom effacé et contredit par les années. Ce petit bourg était situé au sud de la belle et froide ville d’Oban, qui demeurait du haut de sa terre glaciale. Muni d’un port modeste à cette époque, et d’une belle situation par rapport à l’océan, il profitait d’une position parfaite pour accueillir flottes, voyageurs et pêcheurs, y posant couramment leurs bateaux. Il était sous la juridiction d’un grand homme, riche, et plein de charisme, le seigneur Théodore Castiel. On ne ventait jamais assez au sein du hameau ses vertus et sa bonté. C’était un terrain de bonne taille, qui méritait amplement son titre de comte selon son peuple, après avoir fait la fortune de ce petit port, et de ses habitants. Ce que ses habitants ne se doutaient pas, c’était que leur seigneur n’était qu’un vulgaire neveu d’une famille bien plus prestigieuse et royale, mais surtout… divine. En effet, Theodore faisait d’une famille noble de Fée. Du moins, il en fait partie, mais ne répond pas à leurs caractéristiques, seul le sang de son père Kelpie et de sa mère Banshee circule dans ses veines.
Quoiqu’il en soit, ne répondant aux traits divins que la nature lui avait attribués, on lui avait donné la responsabilité d’Oban, une terre reculée, afin que personne ne puisse associer la noble famille, à ce moins-que-rien. Toutefois, c’était un brave homme qui, malgré dans la honte, avait décidé de faire prospérer et offrir une magnifique vie à ses terres afin de leur faire honneur. Il n’en fut pas plus aimé par sa famille, mais ce ne fut pas le cas de son peuple qui l’adorait.

Néanmoins, face à de si longues attentes à une reconnaissance de sa famille, le seigneur Théodore partait en déclin, et abandonna progressivement ses responsabilités. Perdu dans le plaisir des breuvages et des femmes, il disparut comme un simple clin d’œil. Ce fut alors qu’il chercha à retourner à Oban, qu’il fit sa rencontre : Katelyn.
C’était une jeune fermière, vivant seule avec son cheval et survenant à ses propres besoins. Elle n’était pas très bavarde, et semblait froide comme la glace des collines d’hiver de ces contrées. Elle avait toutefois un cœur généreux et ne pouvait pas laisser Théodore, qui n’était que de passage, abandonné à son sort de vieil ivrogne.
Elle l’accueillit dans son modeste et petit foyer et le traita avec respect. Theodore quant à lui, lui rendait la pareille et vint à aider cette jeune et agréable inconnue dans ses tâches quotidiennes. Le temps passa et Theodore s’était habitué à cette vie et s’était même attaché, ainsi qu’à Katelyn. Ainsi, sans s’en rendre compte,  ces deux personnes devinrent un couple amoureux. Cet amour se poursuivit avec la naissance d’une jeune et adorable fille aux cheveux noirs comme la nuit. On lui donna le nom de Aífé (ph. Yfa). Malheureusement, la constitution physique de leur fille était très fragile et cela inquiétait beaucoup ses parents. Théodore était alors retourné à Oban pour trouver un médecin compétent dans le monde surnaturel, qu’il conduisit au domicile de sa bien-aimée Katelyn. Ce fut alors à ce moment que ce jeune couple découvrit qu’ils ne se connaissaient pas autant que cela.
Leur jeune fille était une Néphilim. Une créature née d’un être démoniaque et d’un être divin. Théodore savait qu’il était à l’origine de la part divine, cela signifiait donc que sa femme était à l’origine démoniaque.

Ce qui se passa cette nuit semblait n’avoir été que des courtes secondes. Théodore avait pensé à beaucoup de choses : La trahison de son épouse, son erreur de ne pas s’être renseignée sur elle, puis à sa famille, sa famille noble et divine qui ne lui pardonnerait jamais d’avoir engendré une telle créature.
Ce fut le regard entre Katelyn et Theodore qui lui permit de se décider et qu’il jugea alors ce monde comme un monde en tort. Il mit fin aux jours du docteur qui aurait pu fournir ces informations à des membres de sa famille. Puis, ils poursuivirent leur vie dans leur petit foyer, tout en s’occupant de leur jeune fille malade.

Quand elle eut deux ans, sa santé semblait être stable, et ce ne fut qu’à ce moment que Katelyn et Theodore furent honnêtes l’un envers l’autre. Nous connaissons déjà l’histoire de Theodore, sa jeune femme était peinée de ce qu’il avait dû vivre et elle lui révéla alors ce qu’elle était : Une Morrigan.
Theodore fut effectivement choqué et n’avait pas osé trop l’exprimer pour vexer celle qu’il aime. En effet, il connaissait déjà la légende courante des Morrigan. Les maîtres de la Mort. Il fut toutefois surpris que ce soit une démone, alors qu’ils étaient connus comme des créatures divines. Mais il eut rapidement ses réponses.
Katelyn était l’une des dernières Morrigans. Sûrement la dernière d’ailleurs. Elle lui avait expliqué le rôle des Morrigans, et leur devoir de récupérer les esprits laissés par les vivants et de les renvoyer aux Limbes afin de faire vivre la nature. Elle n’avait pas reçu le don des Morrigans, son corps n’était pas apte, et on se demandait s’il restait encore des Premiers, les êtres éthérés des Morrigans qui élisent ceux qui peuvent recevoir ce don.
La raison pour laquelle elle était l’une des dernières, c’était parce que les Morrigans avaient été massacré par les créatures divines. Ces créatures jugeaient les Morrigans dangereux car ils pouvaient avoir accès à un pouvoir quasi-illimité et dont la puissance pouvait tellement être puissante, qu’on l’avait comparé à une bombe atomique magique. Bien que les Morrigans étaient des créatures neutres, elles n’ont pu trouver refuges que chez les Démons, mais ceux-ci s’étaient amusés à torturer, disséquer et analyser les Morrigans afin d’essayer d’accéder à leur puissance par eux-mêmes. Katelyn était né dans un camp des démons en Italie, et sa famille avait réussi à l’aider à s’enfuir.
De leurs jours, ils n’y avaient donc plus le moindre Morrigan de vivant et la voilà, ayant mis au monde une jeune fille qui pourrait vivre ou échapper à sa malédiction. Il était difficile de savoir si elle était plus une fée ou si elle était plus une morrigan. Ce n’était pas quelque chose que ses parents, qui n’avaient aucun don de créature, pouvaient savoir.

Les années passèrent et leur vie continuait. Aifé montra des signes de don assez étranges, une sorte de maîtrisé des éléments mais dont il fallait se méfier pour ne pas être blessé. Son père avait aujourd’hui une balafre sur le visage après avoir reçu une flamme noir qu’avait utilisée sa petite fille, émerveillée par son don. Ils comprirent rapidement que Aifé avait des traits démoniaques, bien plus présent qu’un Nihphelim normal. C’était rassurant, car c’était ce même don qui soignait progressivement la santé de leur jeune fille.
Une petite vie tranquille qui s’installait donc… Jusqu’à une nuit d’été du 24 Juin… Arawn était venu au monde.

Vous l’avez compris, cet Arawn, c’est Nilam. Sa naissance était magnifique, Aifé avait participé à l’accouchement, et ce petit bébé vint au monde. Enfin, si nous pouviez appeler naissance cette sensation d’apparaître soudain, d’émerger du néant, cette impression étrange d’exister subitement, de se savoir être, sans comprendre ni comment, ni pourquoi. En ignorant complètement qui on est, ce que l’on est, où on se trouve. En ne sachant même pas ce que signifient nos pensées. Qu’étaient-ce que la pensée et la conscience, d’ailleurs ?...
Oui, Arawn se souvient parfaitement de sa naissance, de son absence d’entendement, mais du savoir qu’il avait besoin de suivre l’instinct qui le poussait à se dépêcher dans une direction précise, vers un lieu précis. Il s’était abandonné à cette attirance, parcouru un monde flou qui lui semblait alors sans intérêt, et se retrouva finalement dans les bras de Katelyn Morrigan, sa mère. Sans trop savoir comment, mais en éprouvant ce sentiment étrange et rassurant qui était nommé familiarité sans trop savoir ce que cela signifiait.
Suivirent sa découverte émerveillée du Temple sacré et des Premiers, puis son premier contact avec un Premier,  celui qui fournissait toutes ces informations, tous ces sentiments, tout ce savoir sur le monde et son devoir. Son état dans cette enveloppe corporelle lui paraissait si limitée, si réductrice comparée à cette forme libre et éthérée qu’il ressentait à travers le Premier, mais qui lui permettrait  d’interagir avec ce monde matériel que les Premiers n’avaient auparavant pu que parcourir.

Les années s’étaient écoulées alors qu’il murissait plus rapidement que la moyenne. A peine avait-il pris conscience de ces nouveaux faits, qu’il rencontra d’autres êtres, dont il se sentit soudain si proche, dont un nommé Ygmin. Il lui apprit  concrètement ce qu’il était, qui il était, où il devait se trouvé, ainsi qu’il était une race qui surveillait les Morrigans et que si ils ne remplissaient pas leur devoir, ils devaient se charger d’eux.
Ce qu’il était capable de faire et tout ce qui lui restait à découvrir de part ce vaste monde. Monde qui avait été offert aux Morrigans, le plus pur et noble des peuples.
Son peuple. Son fier et exterminé peuple.

Il lui était étrange de pouvoir se remémorer avec tant de précision les premiers moments de son existence, de se rappeler sa naïveté et son émerveillent d’alors, de pouvoir revivre tous ces sentiments tout en sachant pertinemment qu’ils n’étaient que les illusions d’un nouveau-né.
D’autant plus que, paradoxalement, ses souvenirs postérieurs à sa naissance, qui étaient les souvenirs du Premier qui l’habitait, étaient flous, tellement nombreux qu’ils avaient fini par se fondre les uns dans les autres, tant et si bien qu’il lui arrivait parfois de se rappeler d’évènements précis et marquants sans savoir avec précision quand ils s’étaient produits. De la vie du Premier, il ne se souvient guère que ce Premier habitait autrefois une apparence féminine.

Néanmoins, il y eut un point de rupture dans sa vie. Un basculement qui a mis fin à cette période de son existence que je pourrais qualifier d’enfance, malgré le fait que son corps ne vieillissait pas si vite et qu’il était alors âgé d’une cinquantaine d’années. Un retournement bien peu original, puisqu’il le partageait avec nombre d’individus, vivants comme disparus, et peut-être même avec le monde dans son ensemble : cet événement inconnu et oublié que l’on a appelé "la guerre des Limbes".

Avant l’éclatement du conflit, Arawn était persuadé que tout lui était acquis. Les affaires du monde étaient d’un ennui total, tout ce qui comptait était qu’il remplisse son rôle et que ses compagnons demeurent à ses côtés. Il vivait souvent dans une île reculée de la civilisation, au Nord de Sygridh. Elle était magnifique, prospère et apaisante. Taraheim était la plus belle cité jamais bâtie pour Arawn, et son existence la plus palpitante qui soit. La particularité de ces terres étaient qu’elle reposait sur un portail fin mais puissant des Limbes, rendant le peuple en bonne santé et également avec des récoltes fructueuses. Certaines personnes avaient présentés même des améliorations à leurs dons. Il voyageait en permanence, se battait souvent pour des causes qu’il avait lui-même oubliées, tissait des liens avec des êtres dont il n’avait aujourd’hui plus que quelques ombres de souvenirs. La paix et l’harmonie qui régnaient dans les contrées qu’ils traversaient lui semblaient parfaites et justifiées – il était incapable de voir l’évolution du monde et de se projeter hors de son petit univers personnel.
Alors éclata la guerre.

Il n’aurait jamais pu se douter d’un tel tournant d’événement. Son père Theodore avait parcouru le monde à la recherche de son fils, lorsqu’il le retrouva, il lui révéla qu’il avait un jeune frère du nom d’Erenn. Il présentait des liens également avec les esprits, du moins… il les ressentait, mais n’en était pas un pour autant. C’était un être à part et son père voulait qu’Arawn veille sur lui. Ilen était bien sûr ravis, mais il ne se serait jamais douté que les recherches don père l’auraient amené à dévoiler au monde qu’il était le dernier Morrigan connus, donc… une menace et un allié potentiel.

Rappelons quelques détails. Taraheim était une cité florissante qui accueillait en son sein tous les peuples. Riche, grandissante, bien que peu connue, elle était enviée de tous, enviée au point d'attirer la jalousie d'un grand nombre. Au-delà de sa beauté, elle était également un symbole de puissance, une réunification qui ne plut pas à un grand nombre. Tout commença par de simples petits tumultes entre habitants, à qui mieux pouvaient prétendre que cela était son dû, puis d'autres menues larcins, des vols, des bagarres, la suspicion et le doute naissaient dans les cœurs, entre voisins, envers les autres cités. Est-ce que les dieux les avaient alors quittés? C'était ce que l'on disait... plus d'amour, plus d'harmonie jusqu'à ce que ceux que l'on nommait les Gardiens d’Eos n'apparaissent.

Troublant la population et leurs dirigeants, ces derniers insinuèrent qu'une bataille viendrait bientôt à les frapper, que des démons viendraient leur voler leur cité pour en faire leur empire. Mensonges. Mais leur incrédulité allait avoir raison de leur existence. Ils se seraient investis de la même mission auprès d’autres cités dangereuses pour les divins.
Mais qui étaient vraiment ces fameux Gardiens? Pourquoi jouaient-ils les messies? Certains prétendent que derrière le masque se serait caché une organisation de divins à Sygridh. Toutefois, ils ne se trompèrent guère sur l’avancée d’une bataille. Les Démons ayant appris que les Divins s’appropriaient une terre neutre, s’était lancé automatiquement dans la bataille, prétendant être les sauveurs de Taraheim, alors qu’ils n’étaient qu’ils étaient dans cette même idée d’envahir. Ainsi, les Divins pensaient avoir acquis les habitants de Taraheim dans leur camp, mais Arawn n’en laissa rien. Il avait convaincu son peuple de s’enfermer dans la cité et renvoya les Gardiens hors de leurs terres. Ce fut ainsi que la guerre commença.

Il y avait trois grands groupes, l’armée d’Arawn –dit les Gardiens des Limbes, les Démons et les Divins qui se battaient les uns contre les autres, et les festivités se firent au cœur de la cité de Taraheim. On dit que beaucoup des habitants étaient assez faciles à corrompre et que ce fut ainsi que les armées des Divins pénétrèrent dans la ville. Ce fut un bain de sang et d'horreur. Les Gardiens d’Eos qui formaient la majorité des armées des Divins se montrèrent sans pitié, combattant dans leur toute puissance. Les habitants de Taraheim usaient de leur magie et de leurs épées avec acharnement, les Gardiens des Limbes en faisaient de même. Les pertes étaient énormes, les morts se comptaient en dizaine de milliers dès les premiers jours. Pendant des mois et des mois, les assauts ne cessèrent. C'était la première guerre sanglante qui fut caché au reste du monde, malgré l’investissement de tous les camps connus. Cercle vicieux, plus les Hommes tombaient, plus la violence s'accrut. Des êtres chers, des familles, des femmes et des enfants... la douleur que la mort faisait naître amenait à la déraison... jusqu'à l'épuisement.

Ce ne fut pas la paix qui conduisit à la fin de la bataille, mais le manque d'hommes et l'ultime question : pourquoi. Les derniers soldats qui survécurent se réveillèrent épées à la main, le visage ensanglanté, exténués de corps et d'esprit parmi des milliers de cadavres meurtris et démembrés. Une barbarie aussi sauvage n'avait jamais été constatée auparavant depuis des siècles. Des regards hagards vers les uns et vers les autres, une incompréhension sans précédent. Les habitants de Taraheim ne voyaient plus la moindre raison de combattre. Elle n'était plus cette belle cité d'une blancheur immaculée, elle n'était que le cercueil de la folie du destin. Tout ce qui avait fait sa gloire avait été envolé, sa beauté n'était plus que ruine et désastre... et plus jamais la vie ne pourrait apparaître dans ces lieux...

Ce fut ainsi qu’Arawn, qui s’était juré de protéger les Limbes et de ne laisser jamais cette pure énergie être perturbé, se rendit. Lui qui voulait protéger la nature, n’arrivait plus à justifier cette bataille, face à ces milliers de morts, dont les cris de désespoirs des esprits laissé par les défunts de la bataille, résonnaient dans sa tête. Suivant la logique, il se rendit aux Gardiens d’Eos, mais il ne se serait jamais douté que quoiqu’il aurait fait, le choix aurait été pire que sa propre mort.

Ce qui se passa à ce moment fut un événement tragique, un jeune homme aimé de tous s’était révélé être un Morrigan. Une personne brave et chère à tous. Arawn l’avait toujours considéré comme le vrai héros de ses aventures, car il avait un cœur qui le menait toujours à sa propre et unique justice, affrontant la folie de ce monde. Il fut triste de ce dire que cet être fut utilisé, pour un sacrifice que personne ne put se douter. Grâce à un rituel ancien, que seuls les Morrigans pouvaient connaître, la porte des Limbes fut ouverte par la mort de ce jeune homme. Ce qui en suivit… Est une erreur que les Divins et Démons renieront à jamais.
La porte qui s’était ouverte prit une dimension gigantesque, alimenté par les esprits des soldats tombés durant la bataille. Les Divins pensaient y récolter l’énergie de la nature, leur leader y était presque d’ailleurs. Mais personne ne s’était douté que quoique ce soit puisse sortir des Limbes… Des créatures énormes comme des lions, mélangés à l’apparence d’un félin et d’un taureau. C’était les Chimères. Seul Arawn savait de quoi il s’agissait, ces créatures étaient des protecteurs des Limbes. Si les Morrigans avaient apparus dans les mondes des Hommes, les Chimères avaient apparus dans le monde des Limbes. Malheureusement, vivre dans un tel monde ne peut permettre à ces créatures de garder une raison propre et ils sortirent des Limbes, chassant tous les esprits qu’ils pouvaient rencontrer. Egalement, ceux qui étaient attachés aux vivants.

Si la bataille pour Taraheim était affreuse, la bataille face aux créatures des Limbes étaient comparé à l’enfer même. Le peu de survivant de la bataille précédente tombait comme un simple clin d’œil. C’était une mort effroyable, car aucun sang ne coulait, seul les corps tombaient, après avoir vu leur esprit dévoré par les Chimères. Ce fut peut être l’un des rares moments, où on vit les Démons, Divins et Gardiens des Limbes, travaillés main dans la main pour lutter contre cette menace. Ils étaient néanmoins face à un désavantage certains, les créatures ne cessaient de sortir et eux ne cessaient pas de perdre des Hommes. La fin de cette bataille ne put se faire que grâce à l’acte héroïque de Arawn.
Bien sûr, il n’était pas tant que cela enchanté par ce qu’il devait faire, mais il sentait et savait qu’il devait le faire. Certains mondes ne devraient jamais se rencontrer. Surtout quand on sait que dans les Limbes, il existe des créatures… non, une créature bien plus terrible que les Chimères. Il confia ainsi le reste des Chimères présentes au monde des humains, et s’excusa de leur affligé un tel fardeau. Il devait ferme les Limbes, et pour respecter le rituel. Il devait le fermer, de l’intérieur.

Après avoir fait ses adieux, il expédia toutes les personnes présentes hors de l’île, à l’aide de son don et de l’énergie venant des Limbes. Ensuite, il y rentra, dans ce monde vide et pourtant plein d’émotions, s’y engouffra lentement, au fur et à mesure que le portail s’enferma, et il disparut…  à jamais.
Ce qui était advenu de cette guerre fut oublié, d’une part car il y avait peu de survivants et d’une autre part car personne n’osait vraiment en parler. Quelques anciens des deux camps en furent informés, mais personne n’osa en parler de nouveau.

Les Limbes, Taraheim et Arawn furent ainsi oubliés. Un monde, une île et un héros.

Bien évidemment, vous vous doutez qu’Arawn n’est pas mort. Il n’en était pas pour autant tout à fait vivant. Un être vivant demeurant dans les Limbes voit son esprit sans cesse attaquer, presque dévoré face aux Chimères présentes qui le voyaient comme un intrus. Comment il a pu survivre ? Arawn savait ce qui lui attendait, il s’était préparé. Il affronta alors les Limbes, les Chimères présentes, résista ainsi pendant trente longues années.
Durant ces longues années, il mit son savoir et celui du Premier en pratique afin de sauver une partie de lui. Une meilleure partie, une partie qui aura une volonté propre, qui ne sera pas influencé. Il créa donc un esprit, un être qui n’aura aucune idée du monde surnaturel, de celui des Limbes ainsi même de sa propre identité.
Cet esprit porta le nom de : Nilam O’byrn.

Les années passèrent et on avait complétement oublié le nom d’Arawn. Tout le monde sauf une personne. Je ne peux pas vous dire le nom encore c’est beaucoup trop tôt, mais cette personne avait permise au corps de Arawn de sortir des Limbes, avec ses esprits évidemment.
Quand il revint dans le monde des Hommes, il se retrouva dans les décombres de Taraheim et il ne saurait expliquer vraiment comment, il se retrouva à Boston, aux Etats-Unis.
Aussi, il sentait que son corps avait rajeuni mais aussi que sa constitution physique ressemblait plus à celle d’un être humain de 17 ans, que celle d’un Nyphelim de 87 ans. Il sentait pourtant toute sa force physique, c’était plus… une sensation de vieillir plus vite. Oui. Il vieillissait comme un être humain.
Plus que cela, les dégâts sur son esprit avait été plus violent qu’il ne le croyait, mais pour y remédier à cela, le Premier avait décidé de prendre en lui tous ces effets néfastes. Malheureusement, toute cette douleur avait tourné le Premier en un esprit pessimiste, vindicatif à la limite de… "Mal".
Ce fut alors au moment où Arawn reprit pleine conscience de lui-même qu’il mit en place l’esprit de Nilam. Lui, il restera suffisamment longtemps pour pouvoir prendre soin de l’esprit qu’il avait créé avec le Premier. C’était un sentiment étrange pour lui, comme si il prenait soin de son propre fils, alors qu’il s’agissait de lui-même. Un être qui évoluerait d’une manière différente qu’il ne l’a fait. Nilam.


Voilà, vous savez tout. Enfin non, du moins, vous ne savez pas ce que croit être Nilam. Je serais brève sur ce sujet. Il arrive et je vais devoir bientôt agir.

Pour Nilam, tout avait commencé au printemps, le 31 Mai. Un couple, d'apparence jeune, rentrai aux urgences à l'hôpital. La femme, vraisemblablement enceinte, avait perdu ses eaux et était sur le point d'accoucher. Elle mit au monde un jeune petit garçon qu’elle nomma Nilam. Suite à cela, ses parents l’auraient amené à l’orphelinat East Hope. Encore une fois, ils étaient jeunes, pauvres et pour survivre dans ce monde, ils ne pouvaient pas lui donner meilleure chance que celle-ci.
Durant toutes ces années, il fut un enfant joviale et serviable auprès des responsables de l’orphelinat. Il paraissait déjà mature pour ses 7 ans, et sa curiosité sur tout avait doucement nourris son rêve de voyage. Oui, Nilam avait décidé de voyager dans le monde entier. Il voulait découvrir ce monde, et paradoxalement à sa personnalité, il devint fourbe, farouche et extrêmement vicieux.

Ainsi, il parvint à s’échapper d’East Hope à ses 14 ans, après avoir escroqué, extorqué et voler tout ce qu’il pouvait obtenir pour pouvoir survivre dans ce monde. Il partit alors de New York et se retrouva à Chicago, là-bas il poursuivit son souhait à réaliser son rêve. On pouvait directement le ressentir encore aujourd’hui, ce jeune voyou…

Vous avez besoin de quelque chose ? Légal ou pas, quoi que ce soit, demandez à Nilam et il vous le trouvera, moyennant finance cela va de soi. Mais après avoir demandé via lettre certainement pas anonyme, il faut venir chercher le colis ... Et là, ça se complique. Vous recevrez un message vous indiquant le lieu de rendez-vous.... Que vous vous y rendiez ou pas n'est pas son problème, mais si vous y allez ... N'essayez pas de le doubler. Car sur cette silhouette, ces petits lueurs brillantes sont loin d'être des étoiles ... Il vous surveille, vous traque. Essayez de fuir, il est déjà trop tard ...

Ce fut à son éveil que les choses se compliquèrent. Nilam s’était retrouvé à Boston et ne savait pas vraiment comment il était arrivé là. Il s’était juré que c’était dû à une soirée trop arrosé ou qu’il avait fuis des personnes qui lui en voulait. Il avait 17 ans à ce moment-là et il poursuit alors ce qu’il croyait être sa propre volonté qu’il avait construite durant 17 années.
Il poursuivit ses larcins, avec un  esprit rebelle et taquin. Il se laissa perdre dans les jeux de poker pour vivre et voyager. Mais il ne s’était jamais rendu compte que son instinct à détecter les auras des êtres et de savoir leurs humeurs par conséquent, était dû à son don naturel. Il pensait que cela était à la portée de tous, et que c’était ce qu’on appelait vraiment "l’instinct".
Ce à quoi Arawn ne s’attendait pas vraiment, c’était lorsque Nilam entendit parler de Sygridh. Une île fantastique, fructueuse où le commerce fonctionnait parfaitement. De nombreux mystères qui avaient attisés la curiosité du jeune garçon.  
Ce fut ainsi que son rêve de se rendre à Sygridh lui vint, mais il lui fallait découvrir cette fameuse cité aimé de tous, apprécié et envié de tous.

C’était pour cela qu’il jouait aujourd’hui, la fortune qu’il gagnera lui permettra de conclure son marché avec une personne qu’il a rencontré et qui l’amènera clandestinement à Sygridh. Il avait apparemment des "techniques spéciale" pour y parvenir.
C’est donc sa chance.