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 Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd]

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Lola S. Johns

Lola S. Johns
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MessageSujet: Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd]   Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd] EmptyJeu 1 Mai - 21:11

Le réveil fut un scandale. La veille, Lola avait rencontré l'obscurité en personne et avait eu la bassesse de vouloir l'aider d'une façon... Plus que naïve. De toute façon, elle avait un mouchoir, et lorsqu'elle le lui rendrait, elle allait tout simplement ne pas l'aider. Sa décision prise, un deuxième scandale vint l'assaillir. La tornade de paroles nommée Koizu, suivi de la brise de mots nommée Nana. Il était un peu plus de cinq heures du matin, et notre jeune Néphilim fut prise d'un troisième scandale. Elle relâcha son blocage. ... Sans avoir mis son pouvoir en mode "filtrage" auparavant. Le flot qui l'assaillit manqua de la clouer contre les draps.

Se lever du lit fut un scandale également, après ce passage forcé au filtrage. Son pouvoir l'épuisait plutôt facilement, et lorsqu'elle se leva, elle faillit retomber. Il ne l'épuisait pas physiquement, mais mentalement et érodait son esprit si elle en faisait trop. Lorsqu'elle en faisait trop, elle n'aidait en rien. Elle en avait trop fait, elle en payait les conséquences. Heureusement qu'elle s'était passablement reposée avant... Lola sentit distinctement sa fatigue mentale, et se demanda un court instant s'il était bon qu'elle rejoigne l'hôpital dans cet état. En tant que membre de l'équipe soignante s'entend.

Elle mit sa tenue habituelle, et une fois ses Opera Lenght Fingerless Gloves enfilés, elle fila dans la cuisine de la vaste demeure des Johns et se prépara à manger. Elle irait à l'hôpital, elle s'était déjà trop absentée, et rien qu'en pensant à toutes les tâches administratives qui l'attendaient et qui s'accumulaient... Trouvant divers agrumes, dont du citron, du pamplemousse et de l'orange, elle s'en fit une salade, en rajoutant de la banane et de la pomme. Elle allait vite se requinquer ainsi. Lorsqu'elle posa le tout sur la table, son attention fut retenue par deux mollusques qu'elle connaissait bien. Des violets. Des mollusques si iodés qu'en prendre vous mettait de l'énergie débordante pour toute la journée. Elle prit la feuille qui était à côté et la lut.

Bonjour, Lola.

Excuse-moi avant tout de n'avoir pu partager un repas avec toi, mais je n'ai pu me dérober pour un rendez-vous de dernière minute.

Je t'ai laissé deux violets qui vont, je l'espère, te donner l'énergie qu'il te faut. Et te restaurer. Ménage-toi, ma puce, je pense que tu en as encore trop fait... Mais nous en parlerons ce soir, si tu le souhaites. Je serais là.

Audrey ~


Décidément, sa grand-mère sera toujours aussi préventive... Souriant joyeusement, elle entama son très copieux petit-déjeuner, laissant une partie de la salade de fruits pour Zuma et Jonathan qui devraient se lever dans peu de temps. Elle se prépara sa bouteille de jus de citron vert, si jamais elle sentait qu'elle lâchait, et lava l'assiette où les violets étaient présents. Regarda sa montre digitale. 05:48:23

Allez, elle devait partir maintenant pour boucler tous les papiers administratifs dans la matinée. Décidant qu'elle prendrait la moto, elle enfila un blouson de cuir " de motard ", démarra sa déesse, et partit à vitesse grand V vers l'hôpital. Une fois arrivée, et après avoir sécurisé son moyen de transport, elle fila vers son bureau où elle entreposa son blouson et son casque. A peine cela posé, le téléphone de son bureau, qu'elle nommait businesshp, se mit à sonner. Et c'est parti pour une journée de paperasse...

C'est après avoir pris son repas de midi qu'un imprévu vint chambouler sa journée monotone. Elle reçut un appel alors qu'elle arpentait les couloirs. Elle s'arrêta net, voyant du coin de l'œil une personne qui avait un air absent, mais ne s'y attarda pas plus que cela.

-" Bonjour, ma belle... Que me... ... Comment cela, Isaac Flymel n'est pas là ? ... Oh, je vois... Non, non, ne te déplace pas pour cela Zuma, je m'en charge. ... Mais non, cela ne me dérange pas, ne t'en fais. ... Tom Floyd ? ... Un grand brun tatoué avec le regard ailleurs ? Parfait, je m'en occupe. ... Je t'en prie, c'est normal. "

Elle raccrocha et se rendit compte que le silence " au premier plan " qu'elle ressentait était dû au fait que ce couloir était quasiment désert. Elle s'avança de deux pas et un flot l'assaillit. Une personne était donc là ou plutôt était toujours là, celle qu'elle avait aperçu avant son appel. Brun et tatoué. Oui, il était un brun tatoué, plutôt grand d'ailleurs, et il avait un regard absent juste avant son appel. Quoi que... Ne l'avait-il toujours pas ?

Putain la vache, encore un cheaté maigrichon ! Lola, écoute-moi cette fois, il va encore t'apporter plein d'emmerdes !

Ton langage s'améliore, Koizu, ou c'est juste ma perception qui change... ? Cela mis à part... Je pense que nous en avons assez fait hier...

Foutage de gueule ! J'savais qu'il allait apporter plein de conneries à Lola ! Il était blond, en même temps ! Mais vous ne m'é...

Je vais être plus sèche que hier. Je vous entends ne serait-ce qu'une fois, je vous expulse. Compris ?

Malgré cette discussion et sa dure matinée d'entraînement à l'endurance dorsale, Lola gardait son éternel sourire sincère, son visage calme et serein, et son regard empli d'une profonde humanité. Elle s'avança vers l'inconnu-ayant-des-similitudes-avec-Tom-Floyd en ignorant ses deux formes se disputer "à voix basse". Comme si elle ne les entendait pas, décidément... De son éternelle voix douce, fluide et posée, elle interpella l'homme.

-" Bonjour, cher... Tom si je ne m'abuse ? ", elle s'arrêta pour avoir une confirmation et se résigna. Ils se trouvaient juste à côté de la salle où travaillait Isaac, alors bon... Elle reprit, sans que son expression ou sa voix n'aient changé. " Le docteur Flymel est absent, je le remplace exceptionnellement... C'est pour des contrôles hebdomadaires ? "

Bien joué, miss, si ce n'est pas notre Tomy, t'es vraiment mal. ... Ouais, j'me la fous en veilleuse, ça va putain !

Elle laissa couler la pique de Koizu puis se gratta légèrement les cheveux par réflexe. C'est vrai que si ce n'était pas Tom, elle allait passer pour une idiote, mais tant pis, elle prenait le risque. Elle manqua de relâcher sa concentration, mais se retint de justesse. Plus jamais quelqu'un la verrait en situation de faiblesse. Un seul Sage de Lumen était déjà trop. Elle regarda l'homme puis son regard se remplit d'assurance. Cela ne pouvait être que lui. Elle sentit des maux de tête commencer à montrer leur bout de leur nez, et sut ce que cela signifiait. Elle en avait beaucoup trop fait hier. Cela l'apprendra. Son sourire sincère prit une teinte de légèreté. L'homme qui lui faisait face le calmait car il était... calme par certains aspects. Elle aimait ces journées qui lui prouvaient que rien n'était décidé à l'avance...

H.R.P:


Dernière édition par Lola S. Johns le Sam 28 Juin - 13:31, édité 1 fois
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Tom Floyd

Tom Floyd
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MessageSujet: Re: Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd]   Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd] EmptyVen 2 Mai - 21:33

Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd] Head_112
Redhead.



Une légère brise faisait se froisser les feuilles de papiers, les agitant dans un doux bruissement, calme, serein. Elles se décollaient doucement du sol dans leur petite berceuse, sans jamais quitter leur place pour autant. Leur douce mélodie semblait bercer cet être, ce corps endormi au milieux d’elles. Un œil peu avisé dans la pénombre de la pièce aurait pu confondre les feuilles peintes et ce corps tatoué, ils étaient semblables, ils étaient œuvres, striés d’arabesques d’encres, ils étaient le fruit d’une passion impromptue de leur auteur. Il était une œuvre, un essai, une ébauche dormant au milieu de ses semblables.
Ce grand corps si frêle légèrement recroquevillé, une expression indéchiffrable accrochée au visage, celle du sommeil, la bouche légèrement entre ouverte, un pinceau dans les mains, qui laisse goutter à loisir sa peinture entre les doigts du tatoué.
Son torse se soulève et s’abaisse au même rythme que les feuilles bruissent. Qui voudrait rompre ce moment si unique de symbiose et d’harmonie ? Ce fut pourtant le cas.
Par terre, à côté du corps si étrangement léthargique ce trouvait un verre presque vide contenant une eau légèrement trouble, juste à sa droite, un petit flacon sans aucunes écritures. Voilà là donc où l’artiste avait trouvé son inspiration si psychédélique, et voilà pourquoi, lorsqu’un énorme bruit venant de la rue le sortit à peine de son sommeil, ses paupières s’ouvrirent dévoilant ses yeux ocres dont la pupille été étrangement dilatée.
Il cligna des yeux plusieurs fois, sa tête était vide, et au fur et à mesure que son éveil se faisait, il retrouvait des morceaux de mémoires. Une fois totalement réveillé, toujours allongé n’ayant pas bougé, il se souvint.
Hier soir, il avait fait une crise : une crise de manque.
Une forte, une très forte. Ayant passé quelques heures au-dessus de la cuvette des W.C et à se tordre de douleur, de chaleur puis de frissons, couché sur le carrelage de sa salle de bain, après s’être laissé souffrir longtemps, étouffé dans sa détresse, il avait craqué, il avait pris quelque chose, une dose d’acide monstrueuse. Et après… ah … après il ne se souvenait plus de rien. Oh si, d’idées, de couleurs, de peintures. Mais le Temps ? Combien de temps cela avait-il duré ?
Il se releva dans de sinistres craquements d’os, alors que tout tournait autour de lui. Son corps était horriblement endolori, plein de courbatures. Il en déduit donc qu’il avait dormit par terre pendant assez longtemps. Il se releva, chancela, et il lui fallut bien une heure pour être de nouveau capable de faire quelque chose de son corps.
Il soupira, il était assis sur son canapé avec un grand bol de café et un reste de pain au lait. L’appétit n’y était pas, mais il fallait qu’il mange. Lors de sa crise il avait vomit tout ce que son estomac si souvent vide contenait, et il était d’autant plus alarmant que cette crise datait d’avant-hier soir, dans la nuit. Il avait donc badé une journée entière. Heureusement il allait mieux maintenant, se sentant requinqué par ce frugal repas, évidemment, il était encore un peu dans le gaz, ses pupilles étaient encore clairement dilatées et tout autour de lui semblait multiplié au centuple, les bruits, les couleurs et les ondes qui lui parvenaient des choses l‘entourant. Il regarda distraitement le réveil qui était posé non loin de là et cru qu’il allait s’étouffer avec son café.
Oh mon dieu il allait mourir.
C’était bientôt l’heure de son rendez-vous hebdomadaire à l’hôpital, non seulement il allait sûrement être en retard mais en plus de cela il voyait déjà la tête du docteur Flymel lorsqu’il allait devoir lui expliquer son état. Il soupira d’avance, il allait encore une fois se faire sermonner par l’homme aux cheveux roses, et n’en avait aucune envie. D’ailleurs il n’avait pas beaucoup mangé non plus… Mais il n’avait pas faim, la seule chose qu’il voulait c’était retourner au fond de son lit, ou peindre…
Perdu dans ses réflexions il ne remarqua pas que le temps s’écoulait sans cesse. Voyant l’heure tourner et son retard prendre de plus en plus d’importance il courut s’habiller. Il se lava les dents, enfila le premier T-shirt qui lui tombait sous la main ainsi qu’un jean. Il ne faisait pas mauvais dehors.
Une fois sorti de son magasin, il courut en direction de l’hôpital, ne fermant pas la porte de son magasin, oubliant de le faire, comme toujours.
Une fois arrivé devant les portes blanches du l’hôpital il s’arrêta les mains sur les genoux tentant de reprendre son souffle erratique et saccadé. Stop, c’était fini, définitivement il arrêtait la cigarette. Enfin, c’est ce qu’il disait à chaque fois de passer les portes, et pourtant il ne pouvait s’empêcher de fumer à peine sorti de consultation, sur le chemin du retour.
Un fois de nouveau capable de respirer, il entra dans le bâtiment, appréciant comme à chaque fois les effluves de maladie, de désinfectant et de latex… toujours un bonheur.
Perdu dans ses pensées, il vit passer devant lui une gerbe de couleur rouge, et ressentit comme une onde qui l’électrifia, une onde positive, une énergie qu’il appréciait, une chose rare. L’acide qu’il avait pris tantôt s’estompait doucement, mais encore il décuplait les couleurs devant ses yeux faisant paraître ce rouge royal plus lumineux et fort encore. Il sourit, heureux de garder sur la rétine cette image d’une chevelure sanguine, qui semblait si douce au touché. Tom était un véritable fétichiste des cheveux roux, de toutes les couleurs de cheveux s’était celle qui lui faisait ressentir le plus de chose. Le rouge des cheveux était fort, il était sanguin, oui, il était semblable au sang. Dégoutant pour certains mais magnifique aux yeux du junkie. Oui, qui y avait-il de plus beau qu’un magnifique sang rouge ? Le sang était un liquide souverain, le sang c’était la vie, la beauté de la vie qui pulse dans les veines. Certains voyaient dans le rouge le sang et le démon, lui voyait la vie à l’état pur.
Il s’adossa au mur, près de la salle d’examens du docteur cheveux roses, et attendait patiemment que celui-ci lui ouvre. Par chance, il n’était pas encore là, sûrement avec un patient ou en train de faire des remontrances à un des membres de son équipe. Quoi qu’il en soit, il soupira de soulagement, au moins il n’était pas en retard. Il fut tiré de ses pensées par une douce voix.  

« Bonjour, cher… Tom si je ne m’abuse ? Le docteur Flymel est absent, je le remplace exceptionnellement… C’est pour des contrôles hebdomadaires ? »

Il aima la sonorité de cette voix qui le tirait doucement de sa rêverie, Il tourna donc son regard vers sa source et lentement il afficha un petit sourire lorsqu’il vit que c’était la chevelure sanguine en personne qui lui faisait face. Et d’ailleurs, la face n’avait rien à envier aux cheveux, car la femme en face de lui était très belle. Mais ce ne fut pas pour son physique que Tom ne put s’empêcher d’apprécier la rousse, ce fut pour cette expression si douce qu’elle avait sur le visage, ce sourire qui était adressé rien qu’à lui, et cette douce énergie pourtant si forte qu’elle dégageait. Des sourires comme celui-là, on ne lui en adressait pas souvent, voir jamais, surtout venant d’une femme. D’habitude, on le dévisageait, on était méfiant et haineux à son égard, ou s’il devenait trop absent, si son esprit sortait de nos sphères, il était tout simplement invisible.
Après un silence, il hocha doucement la tête, et de sa voix calme il confirma les dires du médecin.

 « Vous n’m’abusez point, Je suis Tom…. » Il hésita avant d’ajouter  « Hum, oui je viens pour les contrôles »
Alors le docteur était absent ? Et donc la belle rousse le remplaçait. Tom n’était pas très à l’aise, non pas qu’il était méfiant ou n’avait pas confiance en le professionnalisme de la jeune femme, mais… Il se sentait gêné de devoir étaler sa vie et ses déboires, d’être un junkie camé et fou devant une personne de plus. En en plus de cela, parler de ses crises à quelqu’un le rendait toujours nerveux, il ne s’attachait pas trop au jugement des autres, mais ce n’était jamais agréable. Beaucoup de gens pensaient qu’il était fou, à cause de ses crises prophétiques et de ses hallucinations, il ne savait pourquoi,  mais il n’avait pas envie de passer pour un fou de plus, rares étaient les gens qui croyaient à ses crises, encore plus rares chez les médecins. Tout ceux qu’il était allé voir lui avaient conseillé d’aller voir des psy ou avaient voulu l’enfermer dans un asile, les seuls l’ayant soutenu étaient le Docteur Flymel et Jeff’. Il soupira.

 « Ewh… Il vous a mis au courant alors ? … Hum… » Il hocha la tête pensif, après tout elle devait savoir pour lui non ?   «  Et bien, je vous suis docteur… » Conclut-il avec un de ces sourires absents, doux et calmes qui le caractérisaient si bien, faisant apparaitre de petites fossettes dans ses joues creuse, où trainait des vestiges de peintures que dans sa hâte, il avait oublié d’enlever.




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Lola S. Johns

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MessageSujet: Re: Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd]   Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd] EmptyVen 2 Mai - 23:37

Le silence. Ce silence qu'elle chérissait tant s'installa, et son sourire sincère se teinta d'une note d'amusement. Amusement qui plia vite ses bagages, mais son sourire restait là. Malgré son mode "filtrage", elle ne pouvait ignorer les pensées du jeune homme ni l'odeur qu'il dégageait. Une odeur douce, chaleureuse, et surtout, une odeur authentique. Naturelle. Comme le lilas lorsqu'il était en fleurs. Une odeur florale, voilà ce qu'il dégageait. La voix des pensées de Tom retentissait dans sa tête, plus que toutes les autres, et elle ne l'ignora pas. Mais ne s'attarda pas dessus pour autant. Ne pas se focaliser sur quelqu'un, ne pas se bloquer sur quelqu'un, elle ne le savait que trop bien, et la tentation l'avait emportée. Une fois, jamais deux fois. C'est ce silence qui en disait tant sur une personne qu'il rompit d'une voix calme qui acheva de l'apaiser. Après avoir hoché la tête, confirmant son identité.

- « Vous n’m’abusez point, Je suis Tom…. », il hésita avant d’ajouter.« Hum, oui je viens pour les contrôles »

Tom Floyd... Combien de fois Isaac lui avait-il parlé de cet être aussi étrange que fascinant ? Combien de fois avait-elle voulu le rencontrer en personne ? Sa simple personne l'apaisait à un point inimaginable. Des êtres vivants authentiques existaient donc encore... La voix dans sa tête retint son attention, sans qu'elle ne quitte son filtrage. Rare étaient les gens qui croyaient à ses crises, encore plus chez les médecins. Son sourire sincère se teinta de tendresse. Quoi de plus normal... Lorsque l'être vivant ne comprenait pas quelque chose, et, qu'en plus, il ne pouvait l'expliquer, il le rejetait. Mais... Certains l'acceptaient. Cela dépendait de chaque esprit. Bien décidée à ne pas troubler la plénitude ancrée au plus profond d'elle-même, elle décida de ne pas s'attarder sur la voix des pensées de Tom. Lola en savait déjà trop, mais elle oubliait un détail. Son don ne lui permettait pas de savoir, mais de prétendre à une connaissance, de croire savoir. Or... Comme disait un homme de talent, celui qui croit savoir n'apprend plus*. Un soupir lui fit pencher la tête de côté.

-« Ewh… Il vous a mis au courant alors ? … hum… » Il hocha la tête pensif.« Et bien, je vous suis docteur… » Conclut-il avec un de ces sourires absents, doux et calmes.

Lorsqu'elle vit d'adorables fossettes creuser ses joues, le tout accompagné de peinture trônant çà et là, son regard s'emplit de lumière. Une lumière douce qui enveloppait tout dans ses yeux bleu-vert-gris, semblables aux abysses océaniques. Elle tira d'une des poches de son pantalon noir de cuir souple un mouchoir, et laissa ses mains agir. Ne jamais contenir ses gestes, s'il refusait il allait de toutes façons reculer. Elle essuya les joues du jeune homme, et une fois qu'elle s'estima satisfaite, elle hocha la tête. Laissant le chemin accessible pour cette brise de liberté qu'était le silence. Un instant, elle songea à utiliser le bureau d'Isaac. Elle avait le clefs de toutes les portes et endroits inexpliqués de cet hôpital en tant que directrice, mais... Ce serait bafouer le respect qu'elle éprouvait pour cet homme. Lola releva sa tête, et brisa avec légèreté, fluidité et douceur le silence qu'elle avait instauré.

- « Cela risque de changer vos habitudes, et j'en suis navrée, mais nous utiliserons mon cabinet plutôt que celui d'Isaac... »

Ceci dit, elle se mit à revenir sur ses propres pas. Regardant de temps à autre si Tom la suivait bel et bien. Après quelques minutes de marche plutôt rapide dans le dédale de couloirs de l'hôpital, elle ralentit la cadence. Elle savait qu'elle arrivait dans son bureau. Un bruit de battements de cœur affolés parvint à ses oreilles et elle tourna sa tête pour fixer Tom de son regard toujours aussi empli d'une humanité profonde. ... Il ne s'agissait pas de ses battements à lui, beaucoup plus apaisants qu'affolés. Elle jeta un regard circulaire autour d'elle, sans que son visage ne change d'une once, ni ce qui s'en dégageait.

Ils passaient à côté d'un bloc opératoire, avant de prendre un escalier qui menait à l'étage administratif, là où son bureau était. Et une personne proche d'un patient se rongeait visiblement les sangs. Elle s'approcha de la personne et, sans un mot quelconque, posa simplement sa main sur son épaule, un sourire rassurant et toujours aussi sincère aux lèvres. Les battements s'apaisèrent, affolés certes, mais s'apaisèrent. Elle hocha la tête et monta l'escalier, à côté de Tom pour le coup. Elle bifurqua directement sur la droite, vers la porte au fond du couloir. Porte qui était proche, et qui indiquait sa place au sein de l'hôpital, ce qu'elle maudit un instant. Elle poussa la porte et le laissa entrer en premier. Débarrassant le fauteuil face à son bureau de son casque et son manteau, qu'elle mit sur une chaise non loin, elle s'assit dans sa chaise en cuir confortable. Tout comme celle en face d'elle.

- « Mettez-vous à l'aise, je vous en prie. »

Elle jeta un œil à son bureau et l'embarras comme l'amusement étirèrent ses lèvres. Des crayons de papier en tous genres, jamais les mêmes, des feuilles de papier où des dessins abstraits figuraient, des piles de papier ou de dossiers... Quel remue-ménage. Elle ordonna le tout rapidement, le rangeant dans ses tiroirs, mais laissa le vaste dessin de couleurs recouvrant la moitié de la table à sa place. Chacun y voyait ce qu'il avait envie d'y voir. Elle boisa ses pupilles dans les yeux de Tom. Ces yeux dorés irradiant d'authenticité. Cela lui plaisait, et son sourire ne s'accrut que davantage.

- « Je suis désolée, je ne range pas souvent... Je devrais pourtant. Avant tout, cher Tom... Comment vous sentez-vous présentement ? »

Une légère musique flottait dans la pièce, une musique qui renforça la sérénité de notre jeune femme. Personne ne savait quelle valeur elle accordait à la musique...

H.R.P:


Dernière édition par Lola S. Johns le Dim 4 Mai - 0:42, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd]   Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd] EmptyDim 4 Mai - 0:10

Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd] Head_110
La madeleine de Proust.



La jeune femme l’avait simplement écouté, elle l’avait regardé sans jamais changer une fois de regard, laissant emprunt dans sa pupille cette gentillesse et cette chose étrange qui vous assommait de l’envie de vous donner corps et âme à cette demoiselle. Car oui, elle mettait immédiatement en confiance, si bien qu’au fur et à mesure de ses paroles, le brun se sentit un peu rassuré. Et sans qu’il ne sache pourquoi, sûrement pas à cause de ce qu’il avait dit, son regard changea. Pas en mal, loin de là, mais il se fit pour lui indescriptible, teinté d’une autre chose qui le rendait si beau, mais une chose que Tom ne connaissait pas. Des regards il en avait toujours reçus beaucoup, quand les gens se rappelaient de sa présence, mais ce type de regards là pourtant, lui étaient inconnus.
Il chercha un instant et crut dans ses souvenirs, discerner la source de ce regard. Oui… c’était donc cela… c’était donc cela la tendresse ? Ça avait cet éclat alors dans les yeux d’une femme ? Quelque chose se bloqua un instant dans sa gorge. Il avait passé une grande partie de son enfance en quête de cette lueur dans les yeux d’une femme, dans les yeux de sa mère. Et puis un jour, elle était arrivée, comme ça d’un coup : La désillusion.
Alors il avait arrêté de chercher, et s’était rentré dans le crâne que ce genre de choses, la tendresse, n’étaient pas pour lui.
Mais il était loin de penser qu’un simple regard puisse vous faire ce genre de choses, pendant un instant qu’il l’avait croisé, il s’était senti soutenu par une force étrange, presque capable de déplacer des montagnes.
Aussi peu expérimenté en ce genre de sentiments et de démonstration, il fut surpris quand la belle s’approcha de lui doucement, il ne comprit pas son geste jusqu’à ce qu’il sente la caresse d’un linge sur sa joue. Il ferme les yeux. Et d’un coup il se sent comme un enfant. Il se sent retomber en enfance et voit remonter en lui un souvenir si futile qu’il l’avait vite oublié.
Il est petit, peut-être 6 ans ? Il sort de l’école et s’apprête à rentrer chez lui. Les enfants déjà se pressent et se bousculent vers les parents qui les attendent à la sortie, lui sait pertinemment que personne ne viendra.
Un enfant pendant la bousculade, tombe à terre et s’égratigne. Il a mal, le montre et pleure. Puis d’un coup, une ombre fend la foule et se dirige vers le petit : c’est sa mère qui l’entoure de ses bras, le protège de toute sa hauteur.
Il se souvint s’être arrêté, et avoir regardé la scène. Il se souvint que la femme avait séché les larmes de son fils, il se souvint l’avoir vu sortir un mouchoir pour essuyer les larmes salées qui avaient tracé de sinueux sillons sur ses joues. Il se souvint que pendant un instant, un instant pas si futile, il se souvint qu’une jalousie amère et sans borne avait traversé son cœur d’enfant. Pétrissant ce petit être de jalousie, et du désir de ce qu’avait autrui : l’amour maternel, inaccessible.
Puis, une fois le violent sentiment passé, il se souvint avoir été pris de nostalgie, il se souvint avoir essayé d’imaginer la douceur du mouchoir sur sa joue, la chaleur d’une mère, l’odeur de ses vêtements.
Et là, en cet instant, au milieu de l’hôpital, il oublia l’odeur de médicament et d’antiseptique ; il ferma les yeux et se concentra sur la sensation du mouchoir, et peut être l’acide aidant, laissa ses narines s’emplir du parfum discret et pourtant si doux et entêtant de cette femme qui en un instant, lui offrait une chose qui pouvait s’apparenter à ce qu’il avait toujours vainement recherché.

Lorsqu’il rouvrit ses paupières, ses pupilles dilatées se mélangeant à ses iris ocres et argents rencontrèrent celles bleutés et aqueuses de la rousse. Et là il fut totalement ébloui par la lumière de son regard, il garda imprimé sur sa rétine le souvenir des insaisissables iris bleutés et céruléens.

- « Cela risque de changer vos habitudes, et j'en suis navrée, mais nous utiliserons mon cabinet plutôt que celui d'Isaac... »

Il sursaute au son de sa voix, et se décide à la suivre. il se tait et suit sagement, comme un enfant suit sa mère, il suit le balancement régulier de la chevelure sanguine au fil des pas. Marche, marche, gauche, droite, gauche, droite, un pied puis l’autre. La chevelure se retourne un peu de temps à autre, peut-être pour vérifier que Tom est toujours bien présent.
Puis soudain elle s’arrête, et l’observe avec une pointe d’interrogation dans le regard. Elle cherche quelque chose ?
Il sent lui aussi, une atmosphère étrange autour de lui, il la voit s’approcher d’une personne visiblement anxieuse. Il ne sait pas ce qu’il se passe, mais il peut sentir toutes ces ondes qui émanaient de ce pauvre être tiraillé par l’attente. L’acide, toujours dans son sang, décuplait peut être cette sensation qui lui étouffa le cœur, mais d’un coup la sensation s’atténua, les ondes furent remplacées par d’autres, par celles de la jeune docteur.
Il sourit, tendrement à son tour, admirant cette qualité qu’elle avait d’apporter la paix partout et à tous.

« Mettez-vous à l'aise, je vous en prie. »

Il entra à son tour dans le bureau de la belle, il laissa son regard dériver sur chaque objet présent et alla s’assoir sur le fauteuil qu’elle lui présenta. Il soupira et délassa tous ses muscles, autorisant son corps meurtri à relâcher la pression qu’il s’infligeait, il soupira d’aise et ferma les yeux une nouvelle fois, se laissant emporter par la musique douce, calme, et sereine à l’image de sa belle sanguine, il n’avait pas trop l’habitude d’entendre de la musique sans pouvoir se raccrocher au crachotement d’un tourne disque, ce bruit si singulier était devenu pour lui une sorte de berceuse, de moyen immédiat de trouver la paix. Lorsqu’il rouvrit les yeux, le regard du docteur, dont il ne connaissait pas encore le nom, était ancré dans le sien.

- « Je suis désolée, je ne range pas souvent... Je devrais pourtant. Avant tout, cher Tom... Comment vous sentez-vous présentement ? »

Il rit à cette phrase, oui il rit de bon cœur, mais pas un rire tonitruant, non ce n’était pas le rire de Tom :  c’était un rire calme. Si cette pauvre belle trouvait son bureau peu rangé, elle risquerait la crise cardiaque en voyant l’état de son lieu de vie.

«  Oh, ne vous faites pas de soucis. J’suis habitué à bien pire »

Mais il buta sur la seconde partie de sa réponse, oui … comment se sentait-il … Lui-même ne le savait pas trop. Il n’était pas vraiment triste, mais n’était pas heureux non plus. Il était un peu nostalgique d’avoir pensé aux mères mais la rousse lui avait en même temps redonné un brin de foi en l’avenir. Aujourd’hui pourtant, plus que les autres jours, il se sentait absent, il se sentait comme un corps étranger dans un monde qui n’est pas le sien, il se sentait fatigué, non il n’était pas très bien.

«  Je… ça va… » lâcha-il, dans un sourire, un sourire sincère pour une phrase qui sonnait tout de même faux dans la bouche de cet homme si maigre et marqué, avec ses cernes imposantes et ses pupilles dilatées. Si l’on s’approchait légèrement de lui, on pouvait remarquer les légers tremblements qui agitaient ses mains tatouées et fines.
Et pourtant la jeune femme le mettait en confiance, et il savait au fond de lui qu’elle ne le croirait pas. Alors il respira à fond, tenta de se calmer. Il se mit à regarder ses pieds, détournant le regard de cet ange, son ange sanguin, honteux de devoir se confesser de ses péchés devant cette créature divine.

«  J-je…. Je.. » Il se prend la tête entre les mains   «  J’ai fait une crise de manque avant-hier soir et.. j’..j-ai craqué… »

Ce fut tout, la fin de sa phrase dévoilée dans un murmure honteux, oui honteux de devoir avouer qu’il avait succombé à la souffrance, qu’il n’avait pas eu la force de tenir. Mais c’était dur… trop dur, et il était trop tard pour lui.


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Lola S. Johns

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MessageSujet: Re: Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd]   Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd] EmptyLun 5 Mai - 11:48

- « Je suis désolée, je ne range pas souvent... Je devrais pourtant. Avant tout, cher Tom... Comment vous sentez-vous présentement ? »

Le rire... Ce rire. Calme et apaisant. Léger. Même si tactilement elle ne sentait rien, elle avait eu la chance d'avoir une ouïe excellente. Pour entendre ce genre de rire, qui en plus de lui mettre du baume au cœur, lui plaisait tout simplement. Elle était encore capable d'aider, c'était plutôt bon signe. Et son aura sereine se répandait et augmentait à vitesse grand V. Un rire léger sortit de ses lèvres également, voyant qu'il riait de bon cœur. Oui... Enfin un humain à l'aura si apaisante et calme. Douce et chaleureuse. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas entendu cela.

Combien de personnes riaient, s'apaisaient elles-mêmes tout en apaisant tous ceux qui étaient autour d'eux ? Très peu. Trop peu. Son rire se tarit doucement, et laissa la place à un sourire lumineux de la Néphilim. Sa bonne humeur était fichée en elle. Tout comme sa compassion et son humanité irradiait de ses yeux. Et son visage doux, calme et serein ne faisaient qu'agrandir son aura bienveillante. Elle sentait, elle entendait, elle voyait, elle ressentait même. La voix, l'odeur, les douleurs de Tom. Un court instant, elle se demanda s'il était juste de lui demander si il voulait manger quelque chose, ou boire, mais il la devança. Ou plutôt, la coupa dans son élan, ce qui ne fit qu'augmenter la lumière de son sourire.

- « Oh, ne vous faites pas de soucis. J’suis habitué à bien pire. »

De cela, elle n'en doutait pas une seule seconde. L'odeur florale que dégageait Tom fut remplacée par une odeur, légèrement plus odorante, et boisée. Elle avait pu suivre ses divagations sur la tendresse tantôt, mais ne s'était formalisée sur celles-ci. Croire savoir et savoir n'étaient pas la même chose. Faire l'erreur une fois, pas deux. Elle se répéta sa phrase en boucle, tandis que Koizu et Nana se chamaillaient à voix basse. Habitué à bien pire, disait-il... Elle ferma ses yeux un court instant, et les rouvrit. Une fois encore, son expression n'avait pas changé. Une odeur boisée... Quelque chose n'allait visiblement pas.

Et il ne lui avait toujours pas dit s'il allait bien ou non, mais elle allait vite être fixée. Il avait pensé tantôt que Lola était capable d'apporter la paix partout, ce qui voulait dire qu'il avait dû être apaisé... Ou déboussolé qu'elle n'ait pas eu une autre réaction à son égard, peut-être ? Partout... Non, elle ne devait pas penser à ça. William était d'une telle noirceur que l'apaiser était plus complexe. Elle s'y était juste mal prise. Mal prise. Très mal prise... Elle connaissait ses limites, et sa bonne humeur ancrée chassa ces pensées noires. Il fallait voir le bon côté des choses, dorénavant elle pourrait s'entraîner sur la maîtrise d'elle-même, de son don et surtout de sa panique. Vu qu'elle venait d'expérimenter une panique plutôt étrange. Tom vint la couper dans ses réflexions, ce qui apporta une note de légèreté à son sourire lumineux.

- « Je… ça va… », lâcha-t-il.

... Là, elle était plus fixée. Quelque chose n'allait pas. Et au vu du battement rapide de son cœur, qui s'était ensuite doucement stabilisé... Cela devait être un mensonge. Non, plutôt une dissimulation. Quelque chose qu'il avait honte de dire. Elle sourit de bon cœur, mais ne dit rien. Ceux qui aident sont ceux qui écoutent. Pourquoi diable avait-elle paniqué la veille ? Pourquoi diable ne l'avait-elle pas réellement écouté au lieu de jacasser comme une pie ? Pourquoi elle... Sa concentration lâcha et tout vint la happer violemment. Son expression ne changea pas. Inquiéter Tom ne servirait rien. Elle remit son filtrage, et essuya doucement la goutte de sueur qui perlait à son front. Hier, William. Aujourd'hui, Tom. Ne pas mélanger. Remise en question sur William à faire plus tard. Plus tard...

Rien. Rien ni personne n'allait détrôner son bonheur qui ne faisait que s'accroître. Malgré la douleur calme de celui qui était en face de lui. Mais il était si apaisant de sentir les odeurs de la forêt... Elle manqua de se lever, mais ne bougea pas. Pas de contact, pas encore, et pas maintenant. Qui sait quels effets cela pourrait avoir. La voix de Tom résonna dans sa tête et la fit sortir de ses réflexions. Son visage resté inexplicablement inchangé. Créature divine. Il n'était pas si loin du compte, dites donc. Juste omis la part démoniaque résidant en elle et qu'elle était une Néphilim. Elle secoua la tête avec douceur, tant pour se dire à elle-même qu'il n'avait pas dû avoir employé ce terme en ce sens, tant pour demander à Tom de se calmer et d'élider sa question si cela le gênait autant. Beaucoup de tant, tout ça...

- «  J-je…. Je.. », il se prend la tête entre les mains. « J’ai fait une crise de manque avant-hier soir et.. j’..j-ai craqué… »

La honte transparaissait dans son visage. Dans sa voix. Et même dans le peu de ses gestes. Une respiration profonde la prit, et elle ne dit rien, ne fit qu'un seul geste. Celui qui intima à Tom d'en faire de même. Pas facile de déblatérer sa vie, et elle était bien placée pour le savoir. Mais dans un état pareil... Cela ne l'avancerait en et à rien. Et elle aussi, d'ailleurs. Le stress de ne pas pouvoir l'aider était là, malgré son expression sur sa face qui était plus sincère que jamais. Et qui ne bougeait pas. Comme si elle voulait que la lumière irradie d'elle et chasse cette honte qu'elle estimait être une barrière.

Comme son stress en était une pour qu'il soit réellement détendu. Tout en faisant cet exercice de respiration, elle regarda le dessin trônant au beau milieu de la table. Le seul dessin qu'elle avait en couleur. Les courbes venant défier les traits droits. Cela ne cessa de lui rappeler que la vie n'était pas rectiligne. Que les événements qui se succédaient nous faisaient prendre des courbes dans la face pour nous faire intégrer cette leçon de vie. Ce dessin n'était composé que de couleurs froides. Bleu, vert, gris, et toutes leurs nuances. La seule couleur qui résidait était un orange, présent que sur les bords de la feuille. Pour elle, ce dessin la représentait. Elle avait toujours voulu être une barrière à la noirceur, comme ce orange empêchait la froideur de s'échapper. Et elle le sera ; ses échecs ne lui faisaient qu'apprendre davantage pour parvenir à ce but. Apaisée, détendue, sa respiration devenue fluide et posée, elle prit alors la parole. D'une voix douce et légère.

- « Il n'y a pas de honte à avoir, Tom... Cela dit... Avez-vous mangé depuis ? »

Elle se gratta frivolement la nuque. C'est-à-dire que, dans son bureau, si ce n'est des confiseries, pâtisseries et autres gâteaux faits par l'ancêtre paternel, il n'y avait pas grand chose à manger. Un rire doux la prit, comme si elle trouvait elle-même sa question stupide. Ce qui était le cas, par ailleurs. Elle ouvrit souplement des tiroirs de son bureau, regardant ce qu'elle avait et qui pouvait potentiellement lui remplir la panse. Elle tomba nez à nez avec un gâteau chocolat-poire et haussa les sourcils. Certes, la Néphilim adorait tout ce qu'il y avait à manger dans son bureau. Que son grand-père renouvelait tous les deux-trois jours, tant il savait qu'elle en donnait à ses patients, une part généreuse ou le gâteau en entier. Par contre... Est-ce que lui allait aimer ? Là était la question.

Un sourire amusé étira ses lèvres. Voilà qu'elle prenait les devants sans que Tom n'ait eu son mot à dire. Décidément, c'était bien elle cela, se soucier des autres plus que de raison et anticiper un peu trop ses propres mouvements. Bon, au moins elle avait repéré où l'ancêtre avait entreposé ses trésors. Elle releva son regard vers Tom après avoir posé ses mains sur la table pour lui parler à nouveau.

- « Si vous avez faim, je peux vous aider. Oh, et également si vous avez soif. Parler le ventre vide est une tâche souvent ardue... Vous ne croyez pas ? »

Son ton était léger, amusé. Et son intention était claire ; elle ne voulait surtout pas mettre son patient dans l'embarras. Cela ne servait à rien, et cela n'allait faire que compliquer les choses. Compliquer... Tout ce qu'elle ne souhaitait absolument pas. Son filtrage manqua de céder, et elle posa son coude droit sur la table. Sa main droite venant soutenir sa tête penchée. Son visage ne changeait toujours pas, elle attendit la réponse de Tom. Lorsqu'elle sentit une forte odeur lui emplir les narines, qui ne venait absolument pas de celui en face d'elle, elle sortit sa bouteille de jus de citron vert. Et murmura un vague  « Je suis désolée... » en buvant une gorgée de son breuvage et en le remettant à sa place. Une douce odeur de citron flottant temporairement autour d'eux.

Elle sentait. Elle sentait très bien que, malgré sa bonne humeur ancrée, son don maudit s'était décidé à venir lui briser son instance de joie. Ou plutôt, son instance, rare, de joie sereine et apaisante. Et elle commençait à être prise de légers vertiges. Ce qui la conforta sur son état. Elle n'était pas assez concentrée sur son filtrage tellement elle était sur un petit nuage. Quand elle commençait à voir des coins, objets, et la tête de Tom en double, elle ferma ses paupières. Elle était concentrée, mais son esprit était épuisé. Donc, elle devrait se concentrer davantage. Elle écouta sa respiration sereine, et son expression inchangée qui s'était teintée un court instant d'une lueur d'absence. Lueur qui venait de disparaître.

Une idée surgit dans son esprit, et elle sortit son matériel à dessin et à peinture. Ainsi que de l'encre de chine de diverses couleurs. Noire, grise, rouge, bleue, verte et orange. Et sortit ainsi plusieurs feuilles de papier de plusieurs sortes. Et regarda ce qu'elle venait de sortir en arquant un sourcil. Quelle était l'idée qui lui avait fait sortir tout cela ? Une sonnerie vint la perturber dans ses réflexions et elle décrocha son businesshp après avoir vu le numéro, un sourire désolé pour Tom. Tch. Se reprendre vite.

- « Allô, oui ? … Comment cela un... », elle se mordit la lèvre d'une façon aussi douce que frivole. Mierda. « Je suis avec... Oui, voilà. Zuma est avec toi ? Dis-lui de prendre la tête de l'opération. … Et dis-lui que, si, elle peut le faire. … Je viendrais voir le patient moi-même dès que je le pourrais. … Je sais... »

Elle raccrocha, et secoua la tête. Une douce mélancolie s'était peinte sur son visage, et son émotion se lut comme dans un livre ouvert. Une personne avait besoin de son aide, et elle n'était pas là. Et elle savait qu'elle n'avait pas à se le reprocher. L'odeur florale et boisée de Tom vint effacer toute trace de mélancolie, pour que la douceur, le calme et la sérénité irradient de son visage. Elle était occupée, elle l'était, inutile de tergiverser. D'ailleurs... Pourquoi avait-elle sorti son matériel artistique ? Un regard interrogateur se posa sur tous ces pinceaux, crayons à papier, crayons de couleurs, boîtes de différentes peintures, ces... Ah oui. Se reprendre. Elle s'en souvenait maintenant. Compenser fatigue par concentration et penser à autre chose... Son sourire lumineux apparut. L'heure était à repousser une fois de plus ses limites.

- « Nous allons faire tout ceci autrement, si cela ne vous gêne pas bien entendu. … L'Art est un excellent mouvement du corps, de l'âme et de l'esprit... Et il en dit souvent plus que n'importe quel discours. … Comme le silence, par ailleurs... »

Elle se tut, sachant qu'elle voulait aussi dire autre chose. Son expression ne montra pas un petit quelque chose. Elle n'aimait pas parler d'elle. Et hésitait. Une lueur perla dans son regard. Allons bon, si elle commençait à hésiter et n'était pas honnête, ils n'allaient jamais sortir de cette pièce.

- « … Et je pense que dessiner apaise, ce dont... J'ai besoin. Et peut-être que vous aussi, qui sait... ? Ah, et buvez un peu d'eau, cela vous fera du bien. A moins que vous ne préfériez le café... »

La dernière phrase fut dite avec une légère note d'amusement et de malice, tout en gardant douceur et légèreté. Elle était heureuse... Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas été aussi apaisée. En attendant la réponse de Tom, elle trempa une plume dans de l'encre de chine bleue, et commença à calligraphier sur le papier adéquat. Vraiment heureuse...

H.R.P:
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Tom Floyd

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MessageSujet: Re: Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd]   Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd] EmptyJeu 8 Mai - 19:02

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Sucrée et amère.



Pourquoi était-il si honteux ? Il ne le savait pas vraiment lui-même. Il n’était pas du genre à écouter les gens, mais autour de lui il savait bien ce que l’on racontait sur les junkies, sur les gens de la drogue, de la bohème, les gens de la vie au jour le jour dans les basfonds des capitales, la guerre des gangs, le rock, la violence, l’alcool. La drogue, encore la drogue. Et ta tête qui éclate puis l’insensé silence, la transe si fébrile, si proche de la mort.
Les gens parlent, se moquent et crachent sur un monde qu’ils ne connaissent pas, un monde si à part, et qui leur semble si hostile.
Mais hostile semble loin de la vérité pour quelqu’un ayant connu l’enfer d’un squat. La crasse, les rats, la poussière. le froid de l’hiver sans pitié, les gens seuls, si seuls, les litanies de souffrances qui jamais ne s’arrêtent et ne trouvent aucune oreille pour être entendues tant chacun est enfermé dans sa propre détresse. Une piqure, puis deux, puis tellement que les bras en saignent sans arrêt, le sol dur sous ce dos qui déjà ne bouge plus, mais depuis combien de temps… Le temps se mêle à la souffrance et semble ralentir tout en filant comme la vie file de ses corps transis. Des regards éteints, vitreux la vie ayant déserté depuis longtemps les orbes rouges et jaunâtres aux pupilles continuellement dilatées. Tom se souvenait de ces regards, oui, il avait eu le même. Il s’en était sorti, mais à quel prix ? Il se souvenait de ce regard qu’il avait croisé dans le reflet d’une glace de l’hôpital, il se souvenait des cheveux un peu trop longs, de cette légère barbe qui mangeait des joues creuses, si creuses. Un visage mort à la peau blafarde, émacié, sale et vide. Il avait eu peur, il avait eu honte.
Il secoua la tête, non… Il ne fallait pas penser à ça, c’était mauvais de penser à ça. Il ne voulait pas en parler, il ne voulait pas imposer à quelqu’un sa vie si misérable, il ne voulait pas qu’on le voit autrement que Tom Floyd, et ce même s’il portait ses cicatrices à fleur de peau. Il ne voulait plus être un exemple de souffrance même si parfois son esprit s’abandonnait à de noires pensées. Il était écorché vif mais voulait vivre et se battait pour.

Il se passa les mains sur le visage et fit le vide dans son esprit, se concentra sur la musique, et quand il rouvrit les yeux, ses pupilles accueillirent une lumière quasi divine. C’était la lumière du visage de Lola douce et qui en un instant étreignit les idées noires pour les étouffer, il se laissa transpercer, transcender par cette lumière bienfaitrice. Il se mordit la lèvre, soulagé. Le médecin gardait le silence, et ce n’était pas un silence lourd de reproche, ni même le silence de celui qui n’a pas les mots. C’était le silence de celui qui comprend sans avoir besoin du langage, c’était le silence des calmes, celui qui apaise plus qu’un long discours. Et tout sur son visage exprimait cette compréhension, il était un océan de douceur dans lequel Tom se noierait volontiers, tant il était plus charmeur et doux que le chant de milles et unes sirènes.
Mais quelque chose l’intrigua dans l’éclat, oui un instant, un seul et fébrile instant, il sentit la présence en face de lui vaciller, il la sentit palpiter puis ce calmer, en observant quelque chose qu’il n’arrivait pas à voir de là où il était.

« Il n'y a pas de honte à avoir, Tom... Cela dit... Avez-vous mangé depuis ? »

Le brun bénit ces paroles, oui, c’était tout ce qu’il avait envie d’entendre. Pas de reproches, pas de questions sur les doses, et le produit, ni rien , d’ailleurs… Il n’arrivait même plus à se souvenir de ce qu’il avait pris.
Il s’humecta les lèvres, ses joues se plissant en ces fossettes rieuses quand, la vision de la rousse se grattant la nuque lui arracha un sourire. Un geste peut être anodin, et pourtant, il semblait si exquis.

« Si vous avez faim, je peux vous aider. Oh, et également si vous avez soif. Parler le ventre vide est une tâche souvent ardue... Vous ne croyez pas ? »

La demoiselle, se souciait à ce point de son bienêtre qu’il n’eut pas le temps de répondre qu’elle enchaina déjà. Il lui sourit tendrement et secoua la tête. Il avait le ventre noué, et n’était pas un gros mangeur, de plus son estomac subissait les pressions de ses sautes d’humeurs. Il se contenta de répondre :

« Merci, c’est très gentil, mais je n’ai pas faim. J’ai mangé avant de venir… » Il ferma un œil et releva l’autre vers le plafond, cherchant dans sa mémoire s’il avait bien mangé ou s’il était en train d’inventer, et que l’impression d’avoir mangé ne faisait partie que de ses hallucinations. Il hocha la tête comme entendu avec lui-même.  «  Oui, c’est ça… »

Il ne savait pourquoi, mais il y avait tant d’odeurs dans le bureau de la jeune femme, l’acide encore présent dans son sang, en amplifiait chaque effluve. Il sentait l’odeur des médicaments, l’odeur des gants en latex, doucement mélangé et atténué par le parfum de la chef de l’hôpital, une odeur de plantes, de fruit et une odeur de sucre.
Tom n’avait jamais vraiment été un fan de sucré, et avait toujours été un peu écœuré par le sucre lorsqu’il l’avait en bouche. A croire que cela amusait le docteur Flymel de l’obliger à boire de l’eau mélangée à du sucre, soit disant pour éviter qu’il fasse une hypoglycémie. Mais Tom avalait toujours la mixture qui lui donnait la nausée tandis que l’autre rétorquait qu’il n’avait qu’à mieux se nourrir. Chose qui n’arriverait sûrement pas, tant le tatoueur était distrait. Mais l’odeur de sucre émanant de la pièce en cet instant ne le gênait pas le moins du monde.
Il aimait le café, ( et était une énigme scientifique, car vu le nombre de litres de caféine qu’il ingurgitait, personne ne savait pourquoi il était toujours aussi lent et calme ), le thé amer, et les pamplemousses. Il n’était pas vraiment difficile, mais aimait les choses amères.

Soudain, une odeur de citron emplit la pièce, et sans savoir pourquoi il l’associa à William, piquante au premier abord et plus agréable par la suite. Il aimait beaucoup ce blond qu’il considérait comme un ami, d’ailleurs il lui avait semblé un peu déprimé et chamboulé la dernière fois qu’il était venu dormir chez lui. Il se nota mentalement, que la prochaine fois il l’obligerait à regarder un film avec lui… Ouais, 2001 l’odyssée de l’espace, un de ses films préférés… on se demande pourquoi. Enfin, il était sûr que ça, ça le ferait penser à autre chose.

Mais il interrompit vite ses réflexions sur William, car une chose interféra dans ses pensées, encore une fois la présence de la jeune rousse avait changé. Elle avait vacillé de façon plus forte lorsqu’elle s’était excusée et avait bu dans la bouteille. Tom avait secoué la tête signe qu’il ne lui en voulait aucunement, et avait haussé un sourcil inquiet. Il sentait bien que quelque chose n’allait pas, oh il ne savait pas quoi mais il sentait qu’au fur et à mesure des minutes, la présence se fatiguait et que les ondes qu’il recevait se brouillaient peu à peu. Et pour y être souvent sujet, il savait ce qu’était la fatigue psychique. Il ne savait pas quoi faire, car devant ses yeux ce feux chaleureux et maternel s’amenuisait, cette lumière se tarissait légèrement, cette bienfaitrice lumière, il bougea légèrement sur son siège et ouvrit la bouche dans l’intention de demander si tout allait bien. Mais il se stoppa dans son geste, pétrifié : pendant un instant, un court instant pourtant si réel, il avait senti l’absence.. L’absence de présence. Et ça l’avait terrifié, le regard maintenant empreint d’inquiétude il observa celle qui lui faisait face, attendant qu’elle bouge, pour se prouver qu’elle était encore bien là.
Et, d’un coup elle se remit à s’animer, Tom se rassit sur son siège et l’observa faire. Le brun ne put empêcher son visage de s’illuminer à la vue de chacune des merveilles que la rousse sortait de son bureau. Des feuilles, de la peinture, des encres colorées, tant de choses magnifiques, qui aux yeux de Tom étaient de véritables trésors.

« Nous allons faire tout ceci autrement, si cela ne vous gêne pas bien entendu. … L'Art est un excellent mouvement du corps, de l'âme et de l'esprit... Et il en dit souvent plus que n'importe quel discours… Comme le silence, par ailleurs... »

Il hocha la tête devant ces sages paroles qui sonnaient étrangement à ses oreilles, comme si la jeune femme avait voulu rajouter quelque chose, mais il parla ne pouvant s’empêcher de souffler un :

« L’art, c’est le plus court chemin de l’homme à l’homme. »

Une citation D’André Malraux que son professeur monsieur Fitzgerald lui répétait souvent. Oui l’art, était le meilleurs moyen pour exprimer ce qu’il ressentait, puisque dans l’art rien n’était mensonge, seulement une vision différente de la vérité, de la réalité.

« … Et je pense que dessiner apaise, ce dont... J'ai besoin. Et peut-être que vous aussi, qui sait... ? Ah, et buvez un peu d'eau, cela vous fera du bien. A moins que vous ne préfériez le café... »

Il releva le regard de tous ces trésors, pour rencontrer le lac limpide des yeux de la rousse, il sourit tendrement et hocha la tête, nostalgique.

«  Plus que cela, j’en ai besoin pour vivre… » Il secoua la tête « et puis, notre séance d’art passe avant tout, si vous avez besoin de vous soigner aussi. Laissez-moi vous inviter à pendre un café après cette visite médicale… » D’ailleurs… Comment savait elle pour son amour du café ?

Il espérait que sa phrase ne sonnait pas trop « vieux dragueur déluré », c’en était nullement l’intention. Mais il n’avait jamais été très à l’aise pour inviter une femme à prendre un café, même si c’était dans la pure intention de remercier, en fait, il n’était pas très à l’aise lorsqu’il s’agissait d’établir des relations humaines plus poussées, quand il était sur un terrain qu’il ne connaissait pas. Et celui des sentiments et des relations était plus abstrait qu’un Kandinsky pour lui.
Il secoua vivement la tête et sourit, mais à quoi pensait-il alors qu’on lui offrait le loisir de s’exprimer sur du papier ?

Imitant la rousse, il attrapa une feuille, des crayons, des pinceaux, de l’encre. Sa timidité un instant oubliée, on lui fournissait maintenant des armes, un terrain sur lequel il savait ce battre, contre l’amertume de ces après-midis tristes.
Son regard se fit bien plus absent, mais paradoxalement s’éclaira d’un éclat vif et perçant, affuté. Il devenait, en processus de création, un réceptacle entier à ce qui l’entourait et qui guidait son imagination si fertile.

Il laissa courir ses longs doigts fins et tatoués sur le papier, savourant son toucher sous la pulpe de ses doigts. Dans sa tête déjà s’imbriquaient les grandes lignes de son dessin. Un coup de crayon, une technique experte, un canon parfait. Puis, l’application qui faisait se gonfler les traits de graphite d’une vie qui palpitait et pulsait. L’encrage maintenant, il usa de pinceaux mais aussi de ses doigts, sa peau légèrement halée se tintant de couleurs, alors que le liquide coulait entre ses doigts. Il sorti de sa transe,… il ne savait pas combien de temps plus tard, c’était toujours comme ça quand il était happé par sa passion.

Il observa son dessin.
Une femme dans un drapé blanc, une peau de porcelaine qui semblait gonflée de vie, des yeux aqueux desquelles s’échappait un torrent de douceur. Un sourire calme et serein faisait s’étirer ses lèvres carmin et se bomber les joues elles aussi légèrement rosées, plissant les yeux en un rictus malicieux. Sur la peau porcelaine on remarquait de fines fissures, témoins de la fragilité et d’une douce part de noirceur qui dans un savant contraste sublimait cette émotion si douce qui émanait de la silhouette. C’était ainsi, le bonheur avait besoin de noirceur pour pouvoir s’exprimer, c’est ce contraste qui rendait le premier sentiment plus fort, et ceux ayant connu cette douleur étaient plus à même de chérir chaque parcelle de bonheur que leur offrait la vie. Les petites tristesses du quotidien, rendant les petits plaisirs aussi brillants que des diamants.
Mais ce qui transparaissait le plus du dessin, c’était la chevelure de cette femme. Une chevelure carmin, rouge, flamboyante, vive comme un rubis. Mais non, ce n’était pas vraiment des cheveux, si s’en étaient, non ce n’était pas… Pourtant voyez comme ils coulaient le long de ses épaules, ils avaient l’air si fluides, si impalpables, regardez les taches de rouge les drapés d’un blanc pur, admirez ce fluide sanguin se mélanger au textile du drap. Jusqu’à la jointure entre son cou et sa tête ils étaient cheveux, mais une fois passé cette limite il devenaient liquide fluide qui coulait sur son corps, ils étaient sang.
Mais loin du ressenti glauque, loin de choquer par cette allégorie, cette métaphore, la chevelure sanguine de cet ange ingénu à la fébrile part de noirceur coulait et s’imprégnait la terre. Et de la terre qui autour d’elle était craquelée, aride, jaillissait la vie. Des fleurs colorées, des fruits, de l’herbes que foulaient ses pieds nus, le sang emplissait cette terre morte de vie.

Et puis, il se réveilla enfin. Et se rendit compte de ce qu’il avait fait, il avait dessiné la belle rousse, il l’avait dessiné comme il la voyait, comme il la ressentait. Il l’avait dessinée dans sa réalité. Bien qu’apaisé par cette exercice, il ne put empêcher ses pommettes saillantes de se colorer de rouge, alors qu’un sourire timide étirait ses lèvres fines et creusait ses fossettes.

« J-…je.. » commença-t-il timidement. «  J’aurais peut-être dû avoir votre consentement… avant de… j-je ne connais même pas votre nom et.. »  il secoua la tête et lui tendit le dessin en regardant ses pieds. Il le lui offrait, il s’était exprimé et ne voulait pas le garder, il voulait le donner à la personne à qui il revenait vraiment. « Merci… » Murmura-t-il.

Il soupira calmement, il se sentait mieux, il se sentait étrange… Toujours déconnecté du monde mais… il se sentait ancré par la présence de la rousse à ses côtés. Il sourit, oui, il était tombé sur une perle rare, et même s’il n’avait pas beaucoup de relations humaines, il espérait secrètement que le docteur Flymel ne reviendrait pas pendant un bout de temps pour avoir une excuse pour revenir voir ce médecin… Il secoua la tête honteux d’avoir eu cette pensée, malgré son sadisme non dissimulé, Isaac était un très bon médecin et un très bon ami de Jefferson… Mais, il aurait bien aimé que sa relation avec la rousse soit plus amicale qu’un simple rendez-vous de contrôle, plus qu’un remplacement au pied levé. Oui, au final, il n’était qu’un client, un patient parmi tant d’autre, et il serait égoïste de penser que cette douceur communicative lui était exclusivement adressée. La jeune femme faisait son travail, et il la respectait….



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MessageSujet: Re: Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd]   Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd] EmptyDim 25 Mai - 19:36

« Nous allons faire tout ceci autrement, si cela ne vous gêne pas bien entendu. … L'Art est un excellent mouvement du corps, de l'âme et de l'esprit... Et il en dit souvent plus que n'importe quel discours. », elle se tut durant un instant, et reprit, comme pour elle-même. «  … Comme le silence, par ailleurs... »

Son hésitation n'était pas visible, et elle ne voulait pas qu'elle le soit. Ce qui fit naître un sourire qui s'illuminait petit à petit. De toutes évidences, dès qu'on souhaitait que son prochain ne remarque pas quelque chose, il le remarquait illico presto. Preuve en était lorsqu'elle s'était sentie happée, absente, lui l'avait tout de suite vu. Léger, serein, mais dont la lumière ne cessait de s'épanouir, ses lèvres retenaient toujours les mots qui menaçaient de sortir. Ce fut Tom qui intervint.

« L’art, c’est le plus court chemin de l’homme à l’homme. »

Elle perçut dans cette phrase comme une incitation à dire ce qu'elle souhaitait. Car après tout... Ce que disait cette phrase était totalement vrai. Elle hocha la tête, la pencha sur le côté en fermant ses yeux. Lumineuse. Même si elle n'était pas tout à fait d'accord avec cette citation d'André Malraux. L'art, oui, peut-être était-il le chemin le plus court de l'homme à l'homme. Mais l'Art... L'Art, lui, ne pouvait être un chemin court ou long, simple ou complexe. L'Art était une voie que chacun construisait dans son être, une voie complexe et sinueuse, simple et fleurie, en un mot... Une voie paradoxale. Voilà ce qu'était l'Art, bien qu'il soit encore plus. Indéfinissable. Elle se décida enfin à prendre la parole, continuer cette discussion sur l'Art. Être honnête, un chemin court mais si complexe...

- « L'Art, avec une majuscule, est avant tout une Voie splendide... Simple et compliquée, accessible et inaccessible, raisonnable et intuitive, l'Art est une Voie jonchée de paradoxes. Elle permet de rapprocher les êtres vivants par des chemins longs, ou de les éloigner par des chemins courts. En fait, l'Art est pour moi une Voie indéfinissable. … Je le vois plus ainsi... »

L'honnêteté... Cette discussion pourrait s'éterniser, elle le sentait. Dessiner, écrire, peindre, estomper, élaguer, écrire en dessinant et peindre en écrivant, sculpter, inventer, créer, autant de mots qui rentraient dans le domaine artistique. Parfois, elle se disait qu'elle aurait voulu être une artiste, continuer dans sa passion. Parfois, elle se dit qu'elle devrait être médecin et artiste. Car après tout... Un médecin peut être tout aussi artiste qu'un pâtissier, il suffisait d'avoir cette passion qui nous amenait à créer des chefs d’œuvre et non de simples médicaments ou gâteaux. Perdue dans ses pensées, elle se rendit compte qu'elle n'avait toujours pas révélé pourquoi elle voulait faire une petite séance artistique. Allons bon, soyons honnêtes une fois pour l'être toujours en suivant !

« … Et je pense que l'Art apaise, ce dont... J'ai besoin. Et peut-être que vous aussi, qui sait... ? Ah, et buvez un peu d'eau, cela vous fera du bien. A moins que vous ne préfériez le café... »

Sa dernière phrase fut dite avec des intentions malicieuses et complices. Elle saisit un papier et de l'encre chine bleue, et s'apprêta à calligraphier. Son geste fut suspendu, et elle remit sa plume dans la fiole. Elle ferma les yeux et imagina enfin son dessin dans son esprit, une respiration lente et calme, et saisit deux crayons B et trois crayons H, tous différents. Sentant un regard sur elle, elle releva sa tête, heureuse et lumineuse, et plongea son regard tendre et doux dans l'or des iris de Tom. Une odeur de maïs lui emplit les narines, et son sourire se fit plus léger. L'odeur de la nostalgie était si douce et si... oppressante... Lorsqu'il parla, elle ne put empêcher son visage d'irradier encore plus de lumière. … Vraiment heureuse...

«  Plus que cela, j’en ai besoin pour vivre… » , il secoua la tête et poursuivit. « Et puis, notre séance d’art passe avant tout, si vous avez besoin de vous soigner aussi. Laissez-moi vous inviter à pendre un café après cette visite médicale… »

Elle éclata d'un rire cristallin, joyeux et harmonieux, qui résonna comme une mélodie dans la pièce. Aucune intonation moqueuse ou noire dans ce rire léger, juste du bonheur.

- « Ce sera avec un grand plaisir, Tom », dit-elle sans que son rire ne s'arrête, en lui adressant un clin d’œil complice qui lui faisait comprendre qu'elle prenait cette invitation comme elle était réellement, et non comme ce qu'elle pourrait sembler être.

Juste du bonheur... Bonheur de rencontrer une personne qui était passionné par l'Art, bonheur de rencontrer une personne qui ne limitait pas à la relation médecin-patient, bonheur d'enfin voir que les personnes pleines et entières existaient encore. Son rire fut un instant alimenté par la pensée de Tom. Un vieux dragueur déluré... C'est étonnant, de voir combien une personne qui se disait être mal à l'aise avec les relations, parvenait à lui faire oublier les noires couleurs de son don. Par contre, comme lui par ailleurs, des souvenirs venaient surgir dans sa mémoire. Alors que son ami dessinait, avec un regard que notre Néphilim aimait déjà, elle plongea dans les souterrains de son passé. Tant de choses oubliées et refoulées...

Deux visages enfantins, l'un encadré d'une longue chevelure noire, et l'autre d'une courte chevelure rousse. Ses deux trésors. Respectivement, Arcaëlle et Jonhatan. Deux visages enfantins qui lui tendaient les bras, souriants, riant aux éclats avec elle. Une tâche sombre vint briser ce tableau. Un membre des Johns arriva. Le tableau prit fin, un autre se dessinant. L'âme sœur de Lola les entoura d'une puissante défense magique et fut tué la seconde d'après. Depuis ce jour, la Néphilim prenait grand soin de ses enfants et les avait passablement éloignés de la famille. Et un beau jour... Son frère aîné tua son fils. Ce fut la seule fois où la colère et le désespoir s'étaient immiscés en elle, sans arriver à lui dicter ses actes et paroles. Elle était une Johns. Une Néphilim. Une femme maudite dès la naissance... Un regard meurtrier fut renvoyé à son grand frère, et elle était partie avec sa fille. Retrouvant son aura et visage habituels, elle était entrée dans la salle du conseil familiale, et leur avait balancé ses vérités à la figure, dans une telle tendresse et douceur que cela généra un silence. Puis... Il y a eu Sygridh... Où Arcaëlle avait pris son envol, et venait lui rendre visite de temps en temps et...

Lola... Lola... Lola ! Regardes cette magnificence absolue qu'a dessiné Tom !

Oh putain, mais c'est si beau en plus ! C'est trop sensas bordel ! Lola, mates ça au lieu de te noircir dans tes plaies stupides ! HEY ! Lola, le présent t'appelle là ! Ramènes ton cul, abrutie, et admires ce chef d'oeuvre !

Notre Néphilim émergea de sa mémoire, sans que son expression n'ait changé une seule fois. Seule son aura avait plongé petit à petit dans les Ténèbres, mais venait de regagner des lumières encore plus hautes que celles qu'elle n'avait atteintes. Elle baissa son regard tendre sur le dessin, et son sourire doux et serein s'agrandit. Une peau de porcelaine remplie d'une vie lumineuse, recouverte par un drapé blanc. Des yeux d'une douceur si infinie que son propre regard aqueux prit les mêmes yeux, sans qu'elle ne s'en rende compte. Des lèvres tendres et malicieuses et... Elle se pencha légèrement en avant lorsqu'elle regarda la peau de cette femme de plus près et, sans que son expression change, elle se rassit dans son fauteuil. Tête penchée sur la gauche, retenue par son poing. Son index était tendu et se retrouvait sur sa joue, tandis que son pouce passait en-dessous de son menton. Elle releva son regard vers Tom. Il était... Incroyable... Elle observa le dessin à nouveau. Et laissa le silence s'installer. Un silence approbation, un silence acclamation, un silence compréhension, un silence qui laissait clamer toute la joie qu'elle ressentait. Comme quoi, son don maudit n'était pas le seul à savoir lire dans un être comme dans un livre ouvert aux pages noircies d'encre, de lettres, de mots, de phrases... D'une histoire.

Ces fissures dessinées sur la peau, elle les voyait non comme une faiblesse, mais comme une vraie et belle force. Car après tout, rien n'est gratuit en ce bas-monde. Certes, Lola avait beaucoup souffert, elle avait subi des douleurs incommensurables mais... Elle avait vécu des instances de joie et de gaieté dépassant de loin tout cela. Ces fissures étaient comme les éléments de son passé susceptibles de faire mal, sauf que... Ils faisaient partie d'elle. Comment avancer sans accepter ses douleurs, ses peines, ses faiblesses, ses torts ? Elle ne le savait pas. Parce qu'elle les avait acceptées, et s'en servait comme une force pour rebondir et mieux affronter le présent et l'avenir. Elle s'en servait d'une force pour ne jamais se laisser abattre et vivre pleinement sa vie, de jour comme de nuit. Et toujours rester elle-même, en toutes circonstances. Et rien que le fait d'être naturelle... Elle savait que cela allait forcément engendrer des fissures. Qu'elle acceptait. Ce qui lui permettait de toujours avancer. Ses faiblesses formaient toutes ensemble sa force. Et le voir dessiné ainsi lui fit l'effet d'un véritable baume guérisseur sur ses plaies.

Quant à cette chevelure sanguine, d'abord cheveux, puis eau sanguine... Son premier geste fut de tendre ses doigts vers cette beauté. Le sang signifiait tant de choses... La vie, la mort, la douleur, le bonheur, les plaies ouvertes, les plaies cicatrisées... Les personnes qu'elle avait tuées et celles qu'elle sauvait... Alors que Tom sortait de sa transe artistique, une larme perla, puis deux, avant qu'elles ne puissent se tarir et ruisselèrent sur son visage. Elle ne chercha pas à s'en cacher, ni à les arrêter, elle laissa ses larmes devenir un flux aqueux qui tombait sur le cuir de son pantalon. Son visage ne changeait pas, aucunement. Dans ses larmes, seul un bonheur pur se voyait. Une joie certaine et immense. Elle repensa à une pensée qui l'avait prise la matinée même. Lola sentit distinctement sa fatigue mentale, et se demanda un court instant s'il était bon qu'elle rejoigne l'hôpital dans cet état. En tant que membre de l'équipe soignante s'entend. Tom, quant à lui, était aussi apaisé qu'embarrassé, et le rouge lui monta aux joues lorsqu'il prit la parole.

« J-…je.. » commença-t-il timidement. «  J’aurais peut-être dû avoir votre consentement… avant de… j-je ne connais même pas votre nom et.. » , il secoua la tête et lui tendit le dessin en regardant ses pieds. Il le lui offrait, il s’était exprimé et ne voulait pas le garder, il voulait le donner à la personne à qui il revenait vraiment. « Merci… » Murmura-t-il.

Ses larmes ne cessèrent que lentement, leur flux se tarit, peu à peu, patiemment, sans que son expression n'ait changé. Son aura seule changea. Une étoile de lumière et de bonheur, voilà ce que son aura était devenue. Le silence qui s'installa dura trois ou quatre minutes, mais son sens était si fort que notre Néphilim ne jugea pas bon de le rompre. Lorsque ses larmes s'arrêtèrent enfin de courir sur ses joues, elle se décida à prendre la parole. Le regard de Lola plongea dans les yeux de Tom, remplis d'une douceur et une reconnaissance infinies.

- « Lola Séraphine Waynë Johns... Cher prodigieux artiste... »

Elle avait marqué un silence entre ses deux prénoms et ses deux noms, afin qu'aucune ambiguïté ne soit possible. Ce qu'elle avait dit était lourd de sens, et n'était pas qu'une simple présentation. C'était un remerciement. Le remerciement qui venait du cœur. Le remerciement honnête face à une création tout aussi honnête. Un remerciement qui en disait plus qu'un remerciement, en fait. Elle ne souhaitait pas dire autre chose, et ne dirait pas autre chose, elle l'avait décidé ainsi. Le silence en disait plus que n'importe quel son. Ce ne fut qu'après s'être levée souplement qu'elle se rendit compte qu'elle s'était levée. Elle contourna son bureau, s'arrêta devant Tom et s'accroupit. De façon à ce qu'il était impossible que le regard d'or ne rencontre pas les abysses océaniques de Lola. La douceur, la bienveillance, le bonheur, la sérénité, le calme, la tendresse, la lumière, tant de sentiments visibles sur le visage de la Néphilim et dans son aura qui brillait de plus en plus fortement. Elle leva sa main, et lui caressa sa joue du bout des doigts, tandis que sa voix douce, fluide, calme et posée se décida à briser le nouveau silence qui s'était installé.

- « Vous connaissez l'importance du silence, du silence de celui qui comprend, du silence du calme... N'oubliez pas l'importance du regard de celui qui offre une création aussi merveilleuse, Tom... »

Elle continua de le regarder, inlassablement, et lui renvoya un sourire lumineux après avoir hoché la tête. De sa main libre, elle prit le dessin et le posa sur la table, signe qu'elle l'acceptait. Elle entendait les pensées de Tom, et sa main cessa de caresser la joue de cet artiste en or. Non, elle se posa avec douceur sur cette joue qui avait accueilli des rougeurs si exquises. Notre Tendre aimait les rougeurs, car elles avaient pour elle un sens profond. Cela signifiait que ces personnes vivaient, malgré tous les obstacles sur leur route, ils Vivaient. Et cette Vie-là... Lola la chérissait de tout son être, et c'était celle-là qu'elle tentait d'insuffler à ses patients, comme aux proches de ceux-ci qui parfois perdaient espoir. L'espoir fait vivre ? L'espoir fait seulement avancer. Elle ne faisait que son travail. Dès qu'elle entendit cette pensée dans sa tête, elle la secoua lentement et doucement. Honnêteté avant tout. Il allait comprendre comment elle savait pour son amour pour le café.

- « Non, Tom... Cette douceur vous est exclusivement réservée, libre à vous de venir la trouver lorsque l'envie de la revoir vous prendra. »

Là non plus, pas d'intentions de séduction quelconque. Tom allait forcément comprendre que Lola arrivait à suivre ses pensées. Elle baissa la tête, recula et s'installa de nouveau dans son fauteuil. Son expression n'avait pas changé, mais son geste reflétait bien le fait qu'elle était gênée. Elle ne redoutait pas la réaction de Tom, mais elle ne voulait simplement pas l'effrayer. Imaginez-vous, vous comprenez qu'une personne lit dans vos pensées... Comment vous réagiriez, vous, êtres normaux ? En courant ou s'extasiant de votre découverte, ou encore en voulant en tirer profit ? Là où Lola était confiante reposait sur un point très simple... Tom était différent. Et c'était pour ça qu'elle n'avait pas peur. Qu'elle ne redoutait pas. Car le dessin de Tom avait été pour elle d'une si pure honnêteté qu'elle avait senti un pincement au cœur de taire les mots qu'elle souhaitait dire. En fait, si elle redoutait quelque chose, c'était qu'il le prenne comme une déclaration. Car ce n'était pas là son intention. En relevant sa tête pour observer enfin sa réaction physique, elle tomba nez à nez avec son dessin. Et la surprise la prit.

Du côté gauche, il s'agissait d'une clairière avec une petite chaume en briques claires et un toit de paille et de terre. Un homme musclé était adossé à la porte. Son défunt mari. Cela était en arrière-plan. Deux enfants riaient et se poursuivaient au second plan. Du côté droit, l'arrière plan se composait d'un grand manoir, semblable à un château féerique. Le lourd portail était caché par les frères et sœurs de Lola au second plan. Au premier plan... Il s'agissait de Tom, main dans une poche, regardant devant lui, avec une tasse de café dans son autre main, séparant la scène à gauche et celle de droite. Tous les contours étaient fait avec de l'encre de chine, de la couleur nécessaire. Le reste était de la peinture. Le sens du dessin apparaissait lorsqu'on remarquait le halo blanc qui entourait Tom. Cela donnait l'impression que Tom n'appartenait à aucune de ces scènes, mais qu'il était là en observateur. Comme si... il avait derrière lui... deux pages d'un livre qu'il était en train de découvrir.

La Néphilim ne fit pas attention aux nombreux détails que son dessin comportait, des détails parfois très clairs et bien exprimés. La scène de droite était très réaliste. La scène de gauche l'était moins, mais les détails surgissaient dans les estompages et les couleurs minutieusement choisies. Tom, siégeant au milieu, était un mélange des deux. Réaliste et abstrait. Tel un aventurier qui découvrait quelque chose sans le voir, d'où la présence d'une tasse de café. Fermant les yeux, la Rousse sursauta légèrement, avant qu'un sourire ne vienne étirer ses lèvres. Elle avait senti une bouteille manquer de tomber, et c'était là où attendait fièrement son breuvage acidulé et amer. Jus de citron avec un soupçon de pulpe de pamplemousse, recette de sa mère qui marchait bien souvent pour refaire le plein d'énergie. En riant, elle prit la bouteille, et la poussa dans la direction de Tom.

- « J'insiste, buvez, cela vous fera du bien et vous requinquera en une seule gorgée. », un ton joueur s'immisça dans sa voix. « Et gardez la bouteille, comme cela vous n'aurez plus besoin de subir l'eau sucrée d'Isaac... »

Une musique emplit l'air et, aussitôt, Lola ferma ses yeux. Et lui montra son art à elle. Le chant. Elle chanta d'une voix juste, de sa voix cristalline qui ici avait des intonations joueuses. Elle ne se priva pas de chanter, comme pour que Tom se mette aussi à ressentir des sentiments de joie, et que la honte ou le regret cessent de l'envahir. Les dernières paroles résonnèrent dans la pièce, avant que la musique ne s'arrête et que Lola daigne ouvrir les yeux. Joie, bonheur, et rien d'autre.

- « Clap along if you know what hapiness is to you... »

Une autre chanson prit place, faisant légèrement rire la propriétaire des lieux. Cela n'avait rien à voir avec les mélodies qui avaient troublé le silence avant, ils changeaient totalement de registre, pour le coup. Mais elle était heureuse. Elle prit le dessin que Tom avait fait, contourna son bureau, marcha devant elle pour lever sa tête sur l'arcade qui séparait son bureau, de la petite véranda, et de sa salle d'examen personnelle. Elle leva le dessin, comme pour se demander si sa place était bel et bien sur cette arcade. Une moue se dessina sur son visage, et elle baissa les bras, et retourna s'asseoir. Elle posa son dessin sur son bureau, devant elle, et un sourire satisfait trôna sur ses lèvres. Là, c'était parfait. Elle releva sa tête vers Tom, lumineuse et irradiant de bonheur.

- « Requinqué, mon cher Tom ? Cela ne vaut pas une tasse de café, je vous l'accorde... », lança-t-elle, joueuse, douce et heureuse.

H.R.P:
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Tom Floyd

Tom Floyd
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Source de l'image : trafalgar Law Zerochan
Graphiste(s) : moi ? ( Graphiste c'est un peu pompeux pour un decoupage sur paint )
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MessageSujet: Re: Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd]   Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd] EmptySam 31 Mai - 0:23

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La lecture de l'âme.



Lorsqu’il releva la tête, le cœur de Tom rata un battement. Le visage de sa belle rousse était maintenant inondé, noyé, submergé par les larmes. Il finit enfin de se réveiller totalement, sortant de sa transe et comprit alors qu’il était la cause de ce déluge divin qui coulait le long de ces falaises d’ivoire pour terminer leur vie sur le pantalon de cuir noir. Les rougeurs n’avait pas quitté ses joues et ses yeux s’ouvrirent en grand : Était-il la cause de ce déluge de larmes ? Était-il la cause de cet épanchement de sentiments ?
Était-ce une mauvaise ou une bonne chose ? Était-elle triste ou heureuse ? Mais enfin que ce passait-il ? Le pauvre brun n’en savait rien. Du moins pas avant qu’il se rende compte que ces larmes n’en étaient pas. Non, c’était du bonheur à l’état pur, du bonheur liquide cristallisé en diamants, perlant sur les joues d’ivoires de la belle rousse.
Alors était-il la cause de ce bonheur pur ? Son art en était-il la cause ?
Jamais il n’avait pensé que son art puisse toucher autant autrui. Bien sûr, il le savait capable d’exprimer toutes ses choses refoulées par son esprit malade, il le savait capable de transmettre sa vision du monde, il se savait capable d’être son seul moyen de se connecter aux autres sans souffrir à cause de sa malédiction.
Il ne savait pas si ce qu’il ressentait était une sorte de bonheur, mélangé à de la fierté et de la reconnaissance enfin atteinte.
Tom reporta une nouvelle fois son regard sur la rousse, et il fut littéralement ébloui par ce bonheur qui irradiait d’elle. Il brillait tellement fort qu’il semblait repeindre tous les murs, colorer l’ombre elle-même. Il ferma les yeux, ce bonheur lui brulant les rétines, mais rien n’atténua ce sentiment si fort.
Oh oui, fort, tellement fort qu'il le ressentait dans chaque portion de son être. Il en trembla un peu, car le sentiment était trop communicatif, trop amplifié par son extra sensibilité, il se sentait transcendé, transpercé de part en part. Et bizarrement, il aimait effacer sa présence pour celle-ci tellement plus belle. Il aimait s’effacer comme l’ombre disparait sous le feu des rayons du soleil, car après tout Tom était ombre, il était brume, effacée et discrète. Il était la chose en arrière, oui voilà : le fond, le décor : on n’y fait pas attention. Mais il aimait ça être dans l’ombre, il aimait être le contraste qui permettait aux autres de mieux briller, il aimait être une partie de la cause de leur éclat même si pour cela il devait rester invisible. Parce qu’après tout, était-il vraiment là ? Était-il vraiment ancré dans cette dimension, dans ce petit, si petit monde des Hommes ou n’était-il que le reflet, un éclat terne d’une sphère plus inaccessible et plus ouverte ? Un homme trop souvent dans la lune, peut-être enfin était-ce là sa véritable place.
Le silence était maintenant leur seul dialogue. Enfin non, ils avaient dépassé le stade du langage en cet instant, leur discussion était ressenti. Pourtant la belle voix de la jeune femme vint épouser le silence.

- « Lola Séraphine Waynë Johns... Cher prodigieux artiste... »

« Lola » répéta-t-il plus bas, pour s’imprégner de sa sonorité, de la façon dont il coulait sur sa langue quand il s’amusait à le prononcer. Un nom c’était une belle chose, Lola un nom simple et si doux, si agréable à prononcer, tellement qu’il aurait aimé l’appeler tout le temps pour le simple plaisir de dire son prénom et de voir sa chevelure rousse se retourner au gré du vent, pour que ses yeux cherchent les siens et les trouvent finalement, lui, seulement lui, l’auteur de l’appel. Il n’avait pas entendu Lola se lever, trop perdu dans ses pensées, il ne l’avait pas entendu passer autour du bureau. Il ne remarqua que les yeux océan qui dans une vague entendue submergèrent l’or de ses yeux, l’enfouirent au plus profond de leurs abysses, comme un trésor de corsaire, des pièces d’or tombant au fond des mers profondes pour que jamais on ne les retrouve. Oh oui, il avait envie dans ce coffre d’enfermer tout ce qui lui faisait peur, toute ses peines, et sa honte, son dégout de lui-même, et de toucher des doigts la mer si limpide et de les y jeter de laisser s’enfouir son mal être dans cet océan de douceur, qui semblait ne pas avoir de fond. Peut-être que oui, le bonheur infini était une chose matérielle, un infini palpable au sein de deux orbes bleu.

Puis quelque chose l’électrifia, un violent frisson s’empara de tout son être un furtif instant. Ce qui l’électrifia fut se contact, si improbable, si inhabituel, si … doux et mélangé à quelque chose qui lui était inconnu. Il se crispa légèrement en sentant qu’on apposait sa main sur sa joue, il n’était pas un habitué des contacts, des liens physiques… Non pas qu’il soit encore vierge de contact loin de là… Mais c’était plutôt du contact pur, du geste désintéressé, du contact réconfortant… Maternel, oui c’était cela maternel, c’était toujours le même sentiment inconnu.
Mais si Tom n’appréciait pas toujours les contacts c’est qu’ils étaient dangereux pour lui, à cause de sa malédiction. Apposer sa peau à celle d’un autre c’était partager, son énergie, son karma, sa présence. C’était le ressentir au risque de déclencher quelque chose chez lui.
Fort heureusement, rien ne se déclencha au contact de Lola, Mais le bonheur pur qui irradiait toutes choses, ne le transcenda que plus fort, presque à lui faire tourner la tête. Alors il ferma les yeux, se laissant apaiser par les douces caresses de la peau d’ivoire sur la sienne plus halée, et il effaça complètement sa présence, pour ne laisser que celle de Lola. Juste Lola et son bonheur, son remerciement silencieux. Juste eux, pas lui. juste pour ressentir et ne plus être. Ne plus exister.
Il sentit…Oh il sentit beaucoup de choses tellement de choses, tellement de présences qui se confondaient. Un concert de trois voix, qui s’harmonisaient et semblaient se battre. Elles étaient trois, puis elles étaient la même. Confondues et différentes en même temps.
Puis il sut pourquoi il avait ressenti en Lola la douceur d’une mère. Lola était une mère. Il ne pensa pas l’ombre d’une seconde qu’elle « avait été » une mère, car lorsque qu’on l’avait été ne serait-ce qu’une seule fois une mère, on le restait pour toujours.
C’était pour ça qu’il appelait sa mère, mère. Même si pour lui elle n’en n’avait jamais été une, même si au fond de lui il savait qu’il avait toujours été seul, elle avait eu pour son bâtard un jour, une demie minute d’amour maternel. Et parfois le junkie se surprenait à avoir peur, à avoir peur que la fièvre fut la cause de ce doux sentiment, que pour une fois ses hallucinations voulurent l’apaiser, que son esprit eut créé cette chose qu’il recherchait tant. De toute façon, elle se fichait toujours de tout : de lui en tout point.
Mais déjà, Lola avait plus pour lui l’image de la mère que la sienne, effectivement elle lui avait porté plus d’attention que n’importe quelle femme en 27 ans d’existence.  

« Vous connaissez l'importance du silence, du silence de celui qui comprend, du silence du calme... N'oubliez pas l'importance du regard de celui qui offre une création aussi merveilleuse, Tom... »

Lança ensuite la belle, tout en se relevant. Pourtant jamais sa main ne quitta son visage. Tom apprécia ce geste encore un peu, car au fil des minutes se rapprochait l’instant où le contact, ce si apaisant contact se romprait et laisserai sur sa joue creuse le souvenir d’une peau d’ivoire, le fantôme d’une douce chaleur.
Il remua encore ces sombres pensées, à propos de Lola et de l’hôpital. Oui après tout elle était médecin, il ne voulait pas croire que toutes ces bonnes intentions lui étaient adressées, de peur de souffrir de désillusion.

« Non, Tom... Cette douceur vous est exclusivement réservée, libre à vous de venir la trouver lorsque l'envie de la revoir vous prendra. »

Tom se stoppa d’un coup. Elle venait exactement de répondre à son interrogation silencieuse. Avait-il encore une fois parlé tout haut ? Avait-il confondu sa voix et ses pensées comme il le faisait souvent ?
Non. Il savait qu’il avait pensé.
Pendant qu’elle se réinstallait, il médita un instant. Alors Lola était vraiment un ange, puisqu’elle savait répondre à ses interrogations silencieuses. Quelle don étrange que celui de lire l’esprit des gens, quelles choses devait-on y découvrir. Cela n’effraya pas le junkie, il avait déjà senti quelque chose de spécial en la jeune Femme, mais il s’en fichait éperdument, il était au-dessus de la peur des choses surnaturelles. Ce qui était la non-réalité pour les autres humains, faisait partie de son monde.
Il sourit, oh aujourd’hui il avait rencontré le plus beau des anges. Il observa furtivement le dessin sur la table, en face Lola. Il était dessiné dessus, mais ne s’attarda pas sur sa propre image, il se concentra sur les autres.
Il devait être proche, très proche car dans leurs traits l’artiste qu’il était ne voyait que l’amour. Un amour puissant porté à ces personnes. Mais aussi la douleur de l’amour, celle de l’amour perdu. Il chercha un instant et se demanda si l’homme n’était pas son amour, et peut être… les deux enfants les leurs.. ou leurs frères…. Des gens proches en tout cas. Mais il ne s’autorisa pas une intrusion plus poussée dans le dessin de la belle rousse, car après tout il ne voulait pas entrer dans l’intimité de son cœur. Ce n’était pas chose à faire, et il le savait très bien.

Lola poussa une bouteille devant lui. Un délicieux parfum d’agrumes s’en dégageait, le brun d’ailleurs adorait les agrumes.

« J'insiste, buvez, cela vous fera du bien et vous requinquera en une seule gorgée. Et gardez la bouteille, comme cela vous n'aurez plus besoin de subir l'eau sucrée d'Isaac... »

Il rit de bon cœur en entendant la plaisanterie, ah elle avait dû l’entendre se plaindre de son tortionnaire de médecin. La remerciant, il se saisit de la bouteille en but quelques gorgés.
Il adorait cette sensation brulante et amère dans sa gorge, cette sensation qui faisait frémir ses papilles. Mais par dessus tout, il aimait la brulure des acides sur ses lèvres gercées et fendues, il aimait sentir cette douleur lente et très légèrement sucrée transpercer ses lèvres fines.
Soudain une musique se mit à retentir dans le silence, et la voix de Lola l’instant d’après l’accompagnait. Oh une douce et belle voix, une voix comme on en n'entend pas tous les jours.
Il se laissa porter par elle, et pour une fois il se laissa porter par ce genre de musique qu’il ne connaissait pas.
Une fois la chanson finie, il ne se gêna pas pour l’applaudir doucement, faisant s’entre choquer ses grandes mains tatouées.

«  Wah… Une voix superbe… une voix d’ange… » Il ne trouvait pas vraiment les mots. Alors peut-être qu’il n’y en avait pas.

Une autre chansons retentit alors. Tom ne connaissait pas, une sorte de funk déluré remis au goût du jour avec des sonorités électroniques. Pas quelque chose de mauvais en soi, puisque le petit riff de guitare, la batterie et la basse so funk lui rappelait un peu certains de ses vinyles.


- « Requinqué, mon cher Tom ? Cela ne vaut pas une tasse de café, je vous l'accorde... »

Il lui rendit son sourire.  «  Je me demande si ce n’est pas mieux … »

Il se gratta la nuque un instant avant de reprendre.  «  C’est… différent aujourd’hui. Très diffèrent. Mais c’est bien. Ça change. Changer c’est bien. Ça change les idées. »

Il ne savait pas quoi dire, les mots sortaient avec difficulté de sa bouche. En fait, il se sentait planer. Le bonheur qui irradiait de Lola lui montait à la tête et l’empêchait un peu de parler. Pourtant il secoua la tête et se força à parler, il fallait de toutes les façons qu’il trouve quelque chose à dire. Quelque chose à faire pour ne pas paraître timoré.

 «  J’suis arrivé ce matin pour une consultation. Banale. Hebdomadaire. Et… en fin de compte je suis sûrement reparti avec beaucoup plus. Grâce à vous. Comment vous remercier … Je sais pas. Oh mais quel idiot j’fais. J’vous ai fait pleurer… quel genre d’homme fait pleurer les femmes ? »

Il se sentait idiot et un peu confus. Ne sachant que dire devant cette femme si… si angélique.
Après tout elle lui avait confié que cette douceur lui était destiné, alors pourquoi avait-il encore peur ? Sûrement parce qu’il avait peur de décevoir. Ça avait toujours été comme ça chez lui.
Il se renfonça dans sa chaise. En fait il savait ce qui l’angoissait, c’était l’hôpital. Il avait envie de finir ses tests au plus vite, dont un en particulier : la prise de sang.
Il était obligé, pour les études du docteur Flymel de les faire, mais toujours il avait détesté se piquer, encore plus devant les gens après… après ce qui s’était passé. Mais c’était un passage obligé.

 «  J…J’imagine qu’il faudra faire ces prises de sang, c’est pour le doc’. Il y tient pour ses études sur moi… Et j’ai pas envie qu’il m’en fasse une double la prochaine fois ahaha… » lâcha-t-il dans un petit rire.

Il observa toutes les choses autour de lui, mais son regard se porta à chaque fois sur les cheveux de Lola, ils l’hypnotisaient complètement avec leur rouge si sanglant. Il avait toujours aimé les cheveux roux, c’était un fait. Comment avait-il fait pour ne jamais voir une si belle chevelure en venant à l’hôpital ? Pourquoi était-ce juste le première rencontre ?

 «  Je… suis arrivé il n’y a pas très longtemps, et j’connais pas trop le coin. Mais l’hosto est l’endroit où je vais le plus souvent… Comment j’ai fait pour jamais vous croiser ? Vos cheveux … ils sont si beau » Dit-il en tendant la main. Main qu’il stoppa tout de suite dans son geste. On ne touche pas, c’est défendu de toucher comme cela. Comme un gamin ayant fait une bêtise, il regarde ses pieds en souriant, gêné. Le brun croisa ses longues jambes et placa ses mains entre, les vilaines ne bougeront plus d’ici.
 « Vous êtes là depuis longtemps ? J’veux dire à Sygridh…c’est spécial comme endroit on… y sent beaucoup de choses. »

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Lola S. Johns

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MessageSujet: Re: Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd]   Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd] EmptySam 31 Mai - 17:48

- « Non, Tom... Cette douceur vous est exclusivement réservée, libre à vous de venir la trouver lorsque l'envie de la revoir vous prendra. »

Aucune intention de séduction dans ses paroles ou sa voix, seulement de la clarté. Au sens de vouloir rester honnête envers la personne qui se trouvait en face d'elle. Elle savait que Tom était différent, elle savait qu'il n'allait pas partir en courant, par peur panique, peur, ou surprise. Elle savait qu'il n'allait pas non s'extasier sur place, car il paraissait plutôt d'une nature calme. Elle savait qu'il n'allait pas chercher à tirer profit de cette malédiction. Le savait-elle vraiment ? Au fond, elle ne faisait qu'espérer. Car, comme elle se l'était toujours dit, l'espoir fait avancer. Elle ne chercha pas à suivre les pensées de Tom, ni à sentir ses émotions, humeurs ou sentiments... Non, rien de tout cela. Pourtant, son ouïe très fine ne put ignorer les sons du cœur de Tom. Qui rata un battement, mais se stabilisa, doucement et calmement. Ce qui lui donnait une réponse suffisante. Définitivement... Tom était différent. Et elle n'en était qu'encore plus heureuse. Cela faisait tellement longtemps que le bonheur ne venait plus s'emparer de son être qu'elle se sentit flotter.

Malgré toute sa bonne intention, une voix plus forte résonna dans sa tête. Qui ne cessait de répéter que Tom était l'ombre à laquelle on ne prêtait attention, mais qui servait à révéler la lumière des autres. Cette phrase tourna en boucle dans sa tête jusqu'à lui donner le tournis. Elle avait le tournis, et des vertiges également. Trop heureuse comme elle était, même cette phrase ne sut chasser un tant peu soit-il son bonheur. Ancré profondément en elle. La voix, toujours là, répétait ces pensées en boucle, comme si elle cherchait à la rendre folle. Cela ne marchera pas ; notre Néphilim était bien trop habituée à ces voix pour se laisser ne serait-ce qu'un peu emporter par l'une d'elles. Son regard doux se remplit d'une humanité à faire pâlir la compassion en personne. Son bonheur irradiait comme un brasier ardent pur et immaculé. Elle ferma ses paupières, son sourire calme et serein aux lèvres, et baissa la tête. Cherchant à contenir cette aura aveuglante, ce à quoi elle ne parvint pas. Elle rouvrit les yeux, et tomba nez à nez à son dessin. Et n'était visiblement pas la seule à l'observer.  Durant cette observation, un cri résonna dans son crâne.

Zuma ! Dépêches-toi!

Un tintement la ramena dans la réalité de son bureau, et la fit sourire. Un tintement qu'elle connaissait très bien. Le tintement d'une bouteille de verre qui était à ses pieds et que, manifestement, son pied avait légèrement déplacé. Elle se baissa pour la ramener, et la soupesa souplement dans son bras gauche. Jus de citron, accompagné de pulpe de pamplemousse. Un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres. La prochaine fois qu'il viendra à l'hôpital, elle prendra le soin de faire l'inverse, un jus de pamplemousse accompagné de pulpe de citron. Le cri qui l'avait tantôt assailli revint, encore plus déchirant. Lola ne put éviter à sa main de venir soutenir son front. Sans que son aura aveuglante ne cesse d'irradier son bonheur et sa bonne humeur. Elle baissa les yeux sur la bouteille, et la posa sur la table. Et bien, si Tom ne souhaitait pas manger, et qu'il ne voulait pas non plus boire de l'eau... Elle allait devoir le contraindre à boire une boisson énergisante et un tant peu soit-il consistante. Pour éviter de l'eau sucrée, chose qu'elle savait que le caféinoman n'appréciait pas. Elle poussa donc la bouteille dans la direction du junkie.

- « J'insiste, buvez, cela vous fera du bien et vous requinquera en une seule gorgée. Et gardez la bouteille, comme cela vous n'aurez plus besoin de subir l'eau sucrée d'Isaac... »

Son ton malicieux et sa référence firent rire Tom, ce déclencha un rire tendre qui s'échappa des lèvres de notre Néphilim. Il faut croire qu'Isaac lui parlait souvent de son patient dénommé Tom et que, selon toute vraisemblance, il aimait torturer avec de l'eau sucré. Au fond, Lola avait toujours pensé qu'il le faisait pour que son apport en sucre reste un minimum normal et vienne contrarier le degré assez impressionnant de caféine que son sang devait contenir. Malicieuse et joueuse, sa voix cristalline ne se priva pas de parler alors que Tom buvait quelques gorgées.

- « Il faut croire qu'Isaac souhaite contrarier votre taux de caféine... Peut-être pense-t-il que le sucre vous rendra moins calme, qui sait ? »

Lorsqu'une musique qu'elle connaissait si bien emplit l'air de la pièce, la Néphilim ferma ses paupières. Et dès que les paroles commencèrent, sa voix douce commença à chanter. Étonnamment, sa voix normalement cristalline se confondait parfaitement avec la voix du chanteur, qui n'était pourtant pas la sienne. Elle dodelinait de la tête et bougeait imperceptiblement les épaules de droite à gauche tout en chantant, bien qu'elle ne remarqua pas. Ah, le chant avait toujours été son élément. Son Art, le meilleur moyen qu'elle avait de s'exprimer. Tous les types de chansons, de musique, étaient passés sous son violon, son piano, ou sa voix. Tiens, en parlant de violon... Elle n'eut pas le temps de finir ses pensées. La chanson déjà finie, elle laissa sa voix tinter l'air, pour se taire et entamer un silence. Vite interrompu. Tom l'applaudissait, et un sourire lumineux naquit sur son visage alors qu'il commença à parler.

- «  Wah… Une voix superbe… une voix d’ange… »

Elle se gratta la nuque, seul geste qu'elle s'autorisait lorsqu'elle se sentait embarrassée ou gênée. Puis elle secoua doucement sa tête de droite à gauche. Non qu'elle refusait ce compliment, elle l'acceptait pleinement, mais c'était plus pour lui dire qu'il n'avait pas à justifier son ressenti. L'odeur boisée, tintée de muguet et de lilas parlait beaucoup plus à la Néphilim que les paroles qu'il avait dites. Bien que... Elle était heureuse qu'il ait dit cela. Décidément, il aimait la comparer avec un ange... Une autre chanson vibra dans l'air, et Lola se mit à rire. Encore une fois, elle riait. Et bien... Quel changement. Entre la musique celtique, et la musique qu'ils entendaient, il y avait une sacré différence... Elle s'empara du dessin de Tom, et une fois près de l'arcade, elle leva ses bras. Petit à petit, une moue boudeuse se dessina sur son visage. C'était plutôt un bel endroit pour un dessin aussi magnifique mais... Quelque chose n'allait pas. Car lors des consultations, seule elle le verrait. Ce n'était pas plus mal mais... L'égoïsme était étranger à la Rousse. Elle revint s'asseoir, posa le dessin devant elle avec une mine satisfaite. Là, c'était parfait. Reboisant son regard aqueux dans le regard doré de Tom, elle lança de sa voix cristalline et lumineuse un :

- « Requinqué, mon cher Tom ? Cela ne vaut pas une tasse de café, je vous l'accorde... »

La réponse du concerné fusa, bien plus rapide encore que la lumière que Lola propageait dans la pièce et dans l'hôpital tout entier, vu l'éclat étoilé de son aura. Il lui rendit son sourire avec de dire :

- « Je me demande si ce n’est pas mieux … » , il se gratta la nuque un instant avant de reprendre. « C’est… différent aujourd’hui. Très diffèrent. Mais c’est bien. Ça change. Changer c’est bien. Ça change les idées. »

Son regard tendre enveloppa Tom. Lui alors... Incroyablement philosophique, lorsqu'il le voulait. Ses pensées retentirent dans sa tête, en boucle, et elle comprit que son aura trop heureuse le rendait mal à l'aise. Fermant ses yeux un instant, elle murmura.

- « Le changement est une des clefs de la liberté et, par la même occasion, de l'Harmonie pure et naturelle... »

Puis, elle fit quelque chose qu'elle savait risqué pour elle, mais qui mettrait Tom un peu plus dans son bain. Sa décision fut ponctuée par une conversation avec Nana et Koizu, qui l'acceptèrent de vive pensée simultanée. Ce qui ne fit qu'aggraver le sourire de notre belle rousse. Elle posa ses coudes sur la table, entrelaça ses doigts puis posa sa tête sur ceux-ci. Petit à petit, son aura se retrancha dans ses méridiens, sans sortir de son corps. Ce qui atténua l'éclat pur de son bonheur que communiquait son aura irradiante. Comme quoi, les Arts Martiaux ne servaient pas qu'à attaquer ou à défendre... Elle savait toutefois que sa joie lumineuse n'avait pas disparu de l'air de la pièce, pas totalement. Elle n'était pas une magicienne, et ce qu'elle faisait lui demandait plus de concentration, puisqu'elle avait un filtrage à tenir également. Mais elle était... Heureuse...

 «  J’suis arrivé ce matin pour une consultation. Banale. Hebdomadaire. Et… en fin de compte je suis sûrement reparti avec beaucoup plus. Grâce à vous. Comment vous remercier … Je sais pas. Oh mais quel idiot j'fais. J'vous ai fait pleurer… Quel genre d’homme fait pleurer les femmes ? »

Le sourire de Lola était le genre de sourire très sibyllin qu'elle prenait lorsqu'un pardon de sa part était sous-entendu. Ce sourire signifiait qu'elle ne pardonnerait pas, sans pour autant dire qu'elle n'avait pas pardonné. Dans le cas présent, impossible de savoir ce qu'il voulait dire. Trop réservée comme elle était pour donner une réponse claire et explicite. Encore une fois, son corps agit sans qu'elle ne le contrôle, et elle soupçonna Koizu d'avoir donné l'ordre à son cerveau de faire un pareil geste. Prenant appui sur ses pieds, elle fit un saut périlleux d'une détente aussi agile que souple, et se retrouva ainsi derrière le fauteuil de celui qui devait être son patient, dans le dos de Tom. Elle se pencha vers l'oreille pour souffler les mots qu'elle avait voulu dire avant de faire sa gymnaste.

- « Très peu d'hommes savent faire pleurer les femmes de bonheur ou de joie Tom... Votre peur de décevoir n'a ici aucune raison d'être... »

Tom se renfonça dans sa chaise, et Lola sut à ce moment qu'elle s'était en grande partie trompée. Le tatoué n'aimait simplement pas l'hôpital, et plus particulièrement les prises de sang. Elle prit son poignet d'une main douce, et l'entraîna dans une pièce adjacente. Il pouvait très bien hésiter, ne pas vouloir, et allait sans aucun doute lui faire parvenir ses démons. Elle hésita un instant à faire briller son aura pour dissiper ses peurs, mais secoua la tête pour elle-même. Inutile qu'il subisse une gêne en plus d'une peur qui semblait bien ancrée en lui et le résultat d'un passé douloureux. Et brusquement... Les paroles qu'elle avait dites l'assaillirent. Oui, très peu d'hommes faisaient pleurer les femmes d'un bonheur joyeux luminescent. … Mais surtout, très peu d'entre eux restaient en vie... Ses pensées furent vite chassées par son bonheur et les paroles de Major Tom.

 «  J… J’imagine qu’il faudra faire ces prises de sang, c’est pour le doc’. Il y tient pour ses études sur moi… Et j’ai pas envie qu’il m’en fasse une double la prochaine fois ahaha… », lâcha-t-il dans un petit rire.

Ah, les prises de sang... Combien de patients appréhendaient les prises de sang ? Elle se le demandait... Voilà un peu plus de dix ans qu'elle travaillait ici, et pourtant cette hantise de la prise de sang, des seringues et des piqûres atteignait un niveau sacrément élevé. Lola sourit, aussi amusée  que compatissante. Il faut croire qu'elle n'aimait pas l'idée de retirer le sang, une partie de la vie, d'une personne. Pourquoi ? Parce qu'elle n'aimerait sans doute pas que l'on fasse la même chose sur elle et, par conséquent, n'aimait pas le faire sur les autres. Et peut-être que c'était l'inverse, que vu qu'elle n'aimait pas le faire sur les autres, elle ne voulait pas subir la même chose. Elle ne le saura jamais, elle n'avait jamais eu à subir une prise de sang. Ou en tous cas, sa mémoire défaillait pile au bon moment et lui faisait croire qu'elle n'en avait jamais vécues.  Elle était tellement perdue dans ses pensées qu'elle entrevit un geste amorcé vers sa chevelure. Amorcé et arrêté. Ce fut l'arrêt qui l'interpella et lui fit pencher la tête de côté, et lui fit comprendre qu'il avait parlé.

 «  Je… Suis arrivé il n’y a pas très longtemps, et j’connais pas trop le coin. Mais l’hosto est l’endroit où je vais le plus souvent… Comment j’ai fait pour jamais vous croiser ? Vos cheveux … ils sont si beaux. », dit-il en tendant la main.

Alors qu'ils allaient passer dans sa salle d'examen, plutôt grande et truffée de placards et de tiroirs en tous genres, elle s'arrêta. Elle aussi. Et sourit, en prenant la main de Tom et en l'amenant vers sa chevelure sanguine. Le fait qu'il regarde ses pieds allait bien le surprendre, car le geste de la Néphilim ne signifiait qu'une chose ; ce n'était pas défendu de toucher ses cheveux roux. Et puis, vu comment il les avait dessiné tantôt, elle pouvait bien comprendre qu'il avait besoin d'un contact avec sa sanguine chevelure. Contact qu'elle lui permettait de faire, car cela ne la dérangeait pas le moins du monde. Cela devait bien faire deux ou trois minutes que Lola avait à nouveau cessé de parler, comme si le silence en disait plus. Et puis, il suffisait de la fréquenter pendant cinq minutes pour comprendre qu'elle ne parlait que si elle avait quelque chose qu'elle jugeait intéressant à dire. Elle invita Tom à s'asseoir sur son siège qu'elle nommait « consultation chair », ce que ce dernier fit en croisant de suite après ses jambes. Visiblement toujours embarrassé. Elle secoua sa tête, enleva la main de Tom de sa chevelure pour aller farfouiller dans les tiroirs le matériel nécessaire.

 « Vous êtes là depuis longtemps ? J’veux dire à Sygridh… C’est spécial comme endroit on… y sent beaucoup de choses. »

Hahahaha... Haha.. Question embarrassante. Elle se gratta la nuque, farfouillant toujours dans les tiroirs de l'autre. Depuis combien de temps était-elle à Sygridh... ? Depuis qu'elle était veuve, lui semblait-il... Une dizaine d'années, voire même une quinzaine d'années sans doutes. Oui, une quinzaine d'années, c'était sûr. Vu que cela faisait une dizaine d'années qu'elle dirigeait cet hôpital. Onze ou douze ans, sa mémoire décida bon de flancher. Elle posa le matériel sur une petite table à côté de la « consultation chair » où était installé Tom, et ouvrit un placard à l'opposé de l'endroit où elle avait fouillé les tiroirs. Elle chercha longuement parmi toutes ces petites fioles qu'un habitué reconnaîtrait du premier coup d'oeil. Des huiles essentielles qui remplissait tout un placard carré. Elle se gratta sommairement et rapidement le sommet du crâne, avant qu'un sourire illumine son visage, et elle ne put empêcher sa voix cristalline et, ici, enfantine de retenir une exclamation.

- « Aaah ! Taadaaaaa ! Je l'ai trouvé, enfin... ! Il faut dire que je devrais organiser ce placard, aussi... Moi alors. Un vrai désastre ambulant question rangement. »

Il était plutôt difficile de ne pas la contredire, vu l'alignement parfait de chacune des fioles. Elle n'avait toujours pas répondu à Tom, non qu'elle ne le souhaitait, juste qu'elle n'estimait pas le temps venu de parler d'elle. Oui... Dans ces moments-là, on remarquait très vite que l'irradiante et douce Lola était très réservée, et détestaient parler d'elle pour parler d'elle seulement. Elle revint alors vers Tom, et se campa à sa droite. Avec des gestes précis et souples, témoignant de son expérience, elle vérifia la propreté de ce qu'elle avait apporté avec minutie. La lumière de son visage s'atténua alors considérablement. De la nostalgie... ? Du tout. Car même si elle n'illuminait plus physiquement autant, elle semblait irradier encore plus. Elle avait dû mal à contenir son aura qui menaçait de jaillir en une explosion de lumière et de joie abondantes et aveuglantes, ce qu'elle ne souhaitait pas. Prenant une petite respiration profonde et posée, durant laquelle elle claquemura son aura solidement dans et uniquement dans ses méridiens, elle reprit alors la parole.

- « Et bien, peut-être que vous m'aviez déjà croisée, mais que vous m'aviez regardée sans me voir... »

Lola se gratta la nuque. Elle répondait à sa première interrogation et se défilait sur la deuxième. Pourtant... Elle sentait que c'était le moment de le dire, alors qu'elle apposait en experte le garrot. Elle prit avec douceur le bras de Tom, une seringue propre et nettoyée de son autre main. D'un signe de tête, elle désigna une petite fiole de verre marron. Qui contenait de l'huile essentielle d'orange douce, ce qu'elle donnait à ses patients lorsqu'elle faisait quelque chose qu'ils n'appréciaient pas... Dont les prises de sang. D'une voix douce, elle souffla de simples mots. Sa voix n'étant plus voix, mais une brise légère qui se voulait être un chemin jusqu'au cerveau et à l'âme de Tom.

- « Tournez la tête de l'autre côté, tout en sentant ceci... Et ne retournez la tête que lorsque je vous le dirais, Tom. », elle marqua une pause dans ses mots puis elle sourit.  « Inutile que vous vous torturiez à voir ce que vous craignez, et cette odeur d'orange douce saura vous égayer, c'est une promesse. »

Elle attendit patiemment que Tom ne regarde pas le bras qu'elle tenait, la fiole aux narines, avant de recommencer à bouger. Saisissant la seringue, elle entama la prise de sang d'un geste aussi vif que doux et léger, et elle laissa son aura lumineuse émaner d'elle sans s'en rendre compte. Une fois le sang relever, elle fit les gestes qu'elle faisait tout le temps et, le petit pansement apposé – un de ses pêchers mignons, les pansements transparents –, elle embrassa furtivement la petite blessure minime qu'elle avait crée. Et releva la tête en souriant comme une enfant heureuse. Et oui... Il suffisait qu'elle soit à l'aise pour se comporter en vraie gamine, et Tom en avait eu la parfaite confirmation à plusieurs reprises. Et, comme toujours, sa réserve lui avait interdit de lui répondre. Parce qu'elle savait que si elle disait un seul mot à l'égard des créatures surnaturelles, le Conseil des Sages, des Créatures Divines nobles, comme Lucifer en personne allaient lui tomber sur la face. Quel merdier de... Sa pensée fut avortée par son bonheur, et elle renferma son aura dans ses méridiens.

Exécutant un pas de danse, elle rangea le matériel comme il le fallait après avoir pris ses précautions pour le sang, et remit l'huile essentielle à sa place d'un geste rapide et précis. Puis, un hurlement envahit son être et elle se surprit à sourire d'un malice joyeux.

Lola teme ! Baka ! Stupid girl ! I-DIO-TA !!

Bah bravo. Tu étales ta science linguistique maintenant, Koizu ? Félicitations..

Ah, ne joues pas ta maligne en finesse, enflure ! Lola... Tu ne vois que tu es fada in love ? Enfin, cela crève les yeux !

Parce que tu mets à jouer les entremetteuses à présent... Et bien, quelle nouvelle.

Lola, tu sais très bien ce que Koizu essaie de dire avec tant... d'élégance... de raffinement sophistiqué... de poésie... Erhm. Tu disais toi-même que sans honnêteté, vous ne sortirez jamais de cette pièce, non ? Alors sois honnête.

Et tu peux tomber amoureuse de lui, Lola ! Après tout, il n'est pas un humain totalement humain, alors moi ça me va parfaitement !

Koizu, toi alors... Incorrigible.

Une mine amusée et exaspérée s'était peinte sur son visage, mais bientôt sa sérénité et son calme se retrouvèrent sur son visage. Comme si son exaspération malicieuse et amusée n'avait jamais existée. Et à ce moment-là, une autre musique emplit l'air. Ah la la, Koizu et Nana venaient toujours trancher et la pousser à être moins réservée. Décidément... C'était un vrai paradoxe d'avoir confiance en soi et, pourtant, d'être aussi réservée et discrète sur sa propre personne comme Lola l'était. Elle se gratta furtivement la nuque et se tourna vers Tom. Un sourire tendre aux lèvres, qui se voulait dissimuler sa gêne. De toute façon, son geste juste avant l'avait grillée en beauté s'il en avait compris la signification.

- « Sygridh est un endroit où les différences irréelles se côtoient, ce qui fait que nos sensations captent beaucoup plus de choses, comme vous dites, qu'à la normale... Selon moi, je ne prétends pas que ce ne soit la seule raison. »

Aïe. Elle avait failli en dévoiler un peu sur les créatures surnaturelles et elle s'était encore défilée. Elle entendait Koizu et Nana lui gueuler dessus en la traitant d'incorrigible. Que voulez-vous, on ne se refaisait pas... Elle ferma le placard, et s'avança vers Tom pour enfin mettre sa réserve de côté, mais elle trébucha on-ne-sait comment et se retrouva assise au sol. En riant. Voyez où conduit la bêtise... Son visage retrouva sa pleine quiétude et son calme, et son sourire d'une grande douceur emplit la pièce avec la musique qui était toujours là, légère. Elle ne sentait pas même pas la moindre once de douleur, et ne sentait pas non plus l'odeur du sang, signe qu'elle ne saignait pas. Une bonne chose. Elle se releva, riant toujours comme une gamine qui riait de sa propre bêtise. Comme un gazouillement, son rire se tarit, et elle dit enfin ce qu'elle n'arrivait pas à dire.

- « Ma mémoire me fait défaut pour vous dire la date exacte, mais je vis à Sygridh depuis une quinzaine d'années... Seize ans, il me semble. Et vous-même... ? »

H.R.P:
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Tom Floyd

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MessageSujet: Re: Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd]   Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd] EmptyDim 8 Juin - 14:57

Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd] Head_211
confessions.



- « Il faut croire qu'Isaac souhaite contrarier votre taux de caféine... Peut-être pense-t-il que le sucre vous rendra moins calme, qui sait ? »

Le junkie ne put  empêcher ses lèvres de s’étirer en un sourire contre le goulot de la bouteille, alors que le liquide acide lui décapait la gorge et brulait la chaire rosée de ses lèvres gercées. C’était une douce douleur que celle-ci, oui il aimait bien avoir un peu mal, ressentir ce genre de petites douleurs. Non pas qu’il soit masochiste ou une autre bizarrerie dans le genre, c’est juste que ces petits instant de douleur fugace pouvait rappeler a tout moment qu’il existait bien, qu’il pouvait sentir, qu’il était bien vivant .
La réflexion sur la caféine l’amusa encore. Il est vrai que cette substance été considérée comme un énergisant ou quelque chose d’excitant, mais il semblait que malgré les quantité que Tom ingurgitait, il soit toujours aussi calme. Chose qui énervait grandement son sadique de médecin, enfin y avait-il quelque chose sur cette terre qui ne l’énervait pas ?

Une musique alors se mit a retentir, accompagné d’un chant divin. Une voix qui n’avait pas la prétention de ceux qui ont la technique, qui n’avait pas l’orgueil de certaines voix d’opéra, ni leur puissance. Une voix qui dans le silence ou accompagnée de musique ce suffisait a elle-même. Et, c’est pour dire que même si la chanson chantée n’était pas trop son genre, il ne pouvait s’empêcher d’apprécier le son de cette voix, et de sourire tendrement devant les petites mimiques de la rousse, ses petits hochement de têtes ou mouvements d’épaules.

- «  Wah… Une voix superbe… une voix d’ange… »

Ce fut tout ce qu’il trouva à dire, puisqu’il n’arrivait pas à exprimer pleinement le fond de sa pensée, mais le haussement d’épaules de la jeune femme le conforta dans l’idée qu’elle avait compris ce qu’il ressentait. Il l’observa prendre son dessin et décider de la juste place où elle voulait l’accrocher, après moult hésitations elle s’accorda a le poser sur son bureau, à la vue de tous. Cela flatta Tom, il n’était pas orgueilleux mais cela lui fit plaisir.

« Requinqué, mon cher Tom ? Cela ne vaut pas une tasse de café, je vous l'accorde... »

Il répondit du tac au tac, un sourire absent aux lèvres.
-  « Je me demande si ce n’est pas mieux … » , il se gratta la nuque un instant avant de reprendre.  « C’est… différent aujourd’hui. Très diffèrent. Mais c’est bien. Ça change. Changer c’est bien. Ça change les idées. »

Tom avait l’habitude de s’exprimer étrangement, et il avait aussi l’habitude qu’on ne le comprennent pas ou qu’on le regarde étrangement, il fut pourtant étonné du regard tendre que Lola lui lança, non il n’était pas habitué à ce genre de réactions… c’est vraiment cela, des changements aujourd’hui.

- « Le changement est une des clefs de la liberté et, par la même occasion, de l'Harmonie pure et naturelle... »


Il médita un instant ses paroles, et hocha la tête d’un air entendu. Elle parlait justement, et il appréciait cela grandement. Il vit ensuite la jeune rousse prendre une tout autre position, les mains croisée et sa tête adorablement posée dessus, puis comme un poids qu’on lui enlevait du cœur, comme un étau que l’on desserrait de sa trachée, l’oppressent présence de Lola se fit moins forte, moins écrasante pour lui. Elle n’avait pour autant pas disparu mais sa forte consistance, son omniprésence c’été atténuée, elle avait fait cela pour qu’il se sente mieux, elle avait modulé sa présence et il l’en remercia silencieusement.
Le brun, soudain redevenu mal à l’aise bredouilla un

«  J’suis arrivé ce matin pour une consultation. Banale. Hebdomadaire. Et… en fin de compte je suis sûrement reparti avec beaucoup plus. Grâce à vous. Comment vous remercier … Je sais pas. Oh mais quel idiot j'fais. J'vous ai fait pleurer… Quel genre d’homme fait pleurer les femmes ? »
Effectivement, il se sentait un peu misérable d’avoir provoqué un tel sentiment chez la jeune femme, mais en même temps il souhait la remercier. En fait il était grandement chamboulé et avait du mal a exprimer le fond de sa  pensée.
La rousse lui offrit en retour un sourire étrange… un sourire des doubles sens… un sourire sibyllin.
Sibyllin, ce mot lui arracha un sourire des plus amers, mais qui fut pourtant furtif. Ce mot lui rappelait sa condition, ça lui rappelait sa mère et ce qu’il était. Mais pour ne pas replonger dans ses pensée il se concentra sur Lola.
Enfin.. euh… là il fixait un fauteuil vide…Quoi ? Il ne l’avait perdu des yeux qu’une demie seconde après avoir parlé et elle avait disparu. En fait tout c’étéait passé un peu trop vite pour lui, alors il restait là, un sourcil haussé à fixer le fauteuil vide. Et ce jusqu’à ce qu’une voix vienne lui susurrer a l’oreille :

- « Très peu d'hommes savent faire pleurer les femmes de bonheur ou de joie Tom... Votre peur de décevoir n'a ici aucune raison d'être... »

Il sursauta vivement et se retourna, tombant nez à nez avec Lola. Pendant une minute son regard dériva entre la chaise maintenant vide et la rousse, essayant de comprendre le pourquoi du comment, puis il abandonna bien vite.

«  … C’est ce qu’on apprend en fac de médecine ça ? » lança-t-il en plaisantant, plus pour se détendre lui-même que pour faire rire son interlocutrice.

Puis, sans savoir pourquoi ses angoisses revirent aussitôt, celles qui le faisaient cauchemarder à chaque fois qu’il venait à l’hôpital. Lola avait dû les sentir puisqu’elle lui pris doucement la main pour l’entrainer dans la pièce à côté de son bureau, son cabinet surement. Ah oui, c’était le moment donc. Le junkie sentie son cœur se serrer et ses yeux le piquer. Allons bon, il était un grand garçon… et pourtant…

«  J… J’imagine qu’il faudra faire ces prises de sang, c’est pour le doc’. Il y tient pour ses études sur moi… Et j’ai pas envie qu’il m’en fasse une double la prochaine fois ahaha… » , lâcha-t-il dans un petit rire.

Un rire nerveux somme toute, car il n’était pas du tout à l’aise, et cela devait se voir.
En soit il n’avait pas peur des prises de sang, il avait plutôt peur des souvenirs qu’elles lui rappelaient comme à chaque fois qu’il regardait le creux de ses bras.
Pour faire disparaitre la sensation de nausée qui lui brulait la gorge, il préféra se concentrer sur autre chose.. ; sur oh oui sur ce rouge hypnotique.

«  Je… Suis arrivé il n’y a pas très longtemps, et j’connais pas trop le coin. Mais l’hosto est l’endroit où je vais le plus souvent… Comment j’ai fait pour jamais vous croiser ? Vos cheveux … ils sont si beaux. »
Tellement hypnotiques, que ces paroles étaient sortie sans encombre de sa bouche, mais il s’arrêta bien vite, suspendit ses gestes. Il ne fallait peut être pas être si… si … lui, de peur de vexer ou de commettre l’irréparable.  C’était comme être fasciné par le feu, mais si on mettait sa main dans le brasier dans l’espoir d’en caresser les flammes, c’était à nos risques et périls.
Et pourtant, il sentit une main attraper la sienne et la glisser dans cette chevelure d’une infinie douceur.  Ce contact l’électrisa et il fixa, fasciné la peau mate de ses mains caresser cette chevelure de sang qui coulait entre ses phalanges aussi fines que des pates d’araignée . Cela dura encore quelques minutes, ce besoin si avide de contact avec cette chose fantasmée que la chevelure de la divine Lola. Quelques minutes d’un silence entendu pour laisser libre court à sa fascination pure. Puis cela se rompit, comme un dur retour  à la réalité , comme un mur qu’on se prend dans la figure, quand elle l’invita à s’assoir sur une chaise. Alors voilà il ne pouvait plus reculer, la panique recommençait à venir.

« Vous êtes là depuis longtemps ? J’veux dire à Sygridh… C’est spécial comme endroit on… y sent beaucoup de choses. »

Il tenta de dire quelque chose, pour retarder l’échéance, pour changer de sujet, pour penser à autre chose. Mais sa phrase ne fut accueillie que part du silence. Et là le silence ne lui plaisait plus trop, car il le laissait seul avec sa panique. Il se senti un peu égoïste tout d’un coup, car sur le moment il n’avait pas pensé que sa question puisse gêner son interlocutrice, après tout c’était une question personnelle, et la réponse du silence le conforta dans l’idée que la belle n’aimait pas parler d’elle, chose qu’il comprenait parfaitement.

« Aaah ! Taadaaaaa ! Je l'ai trouvé, enfin... ! Il faut dire que je devrais organiser ce placard, aussi... Moi alors. Un vrai désastre ambulant question rangement. »


Lola revint vers lui et le brun remarqua que sur son visage quelque chose avait changé. De la nostalgie y était maintenant inscrite. était-ce de la nostalgie ?  Il ne savait pas mais la lumière soudain c’était éteinte. Il se détesta, se haïs, se maudit plus qu’il ne l’était déjà car il savait que ce visage avait été souillé par un sentiment de tristesse par son unique faute. Son égoïsme aveugle pour sa minable détresse. Dans un sens c’était lui qui lui avait fait mal en posant cette question si indiscrète, oh et ce sentiment de culpabilité profonde qui s’empara de lui ne fit qu’ajouter à son malaise. Et même cette joie irradiante qui revint au galop ne suffit pas pour laver son cœur de ce vil pêché.

« Et bien, peut-être que vous m'aviez déjà croisée, mais que vous m'aviez regardée sans me voir... »

Mais Tom n’écoutait plus, déjà son cœur battait a la chamade, déjà la nausée reprenait ses droit sur son estomac et son corps s’agita d’imperceptibles tremblements. Le garrot sur son bras, la seringue étincelante, sa panique grandissante. Même les doux gestes de Lola, même sa présence rassurante, rien n’arrivait à endiguer sa détresse. C’était le même cirque, toutes les semaines et à chaque fois ça le fichait mal. A force avec Isaac il arrivait tout juste à s’habituer. Mais la avec Lola, il fallait tout recommencer, il fallait encore une fois sentir cette sensation, il fallait une nouvelle fois dévoiler sa honte a quelqu’un. Oh oui, plus que la honte de tout a l’heure, futile, dérisoire qu’elle était, cette honte la était inscrite dans son être, dans son corps sous la forme de ses bras mutilés par les piqures. Car voilà ce qu’étaient ces bras, deux repoussant et dégoutant no man’ land, deux séquelles, deux cicatrices qu’on ne peut oublier. Il se fichait un peu du regard des autres sur sa personne, mais s’il y avait une chose qu’il ne supportait pas, c’était ce que les gens avaient dans leur regard après avoir aperçu ces marques. Et il ne voulait pas voir le même dans les deux abysses de Lola, il ne voulait pas qu’elle le voit ainsi : paniquant, démuni, fébrile comme un gosse mort de trouille. Il avait peur de la souiller, elle si belle, si bonne. Il avait peur de la souiller avec sa présence de mort vivant, son passé de crasse et de débauche. Il avait honte de toute sa personne. Il avait peur de se replonger dans ses souvenir à l’image de cette aiguille qui d’un moment à l’autre allait plonger dans sa chaire.

« Tournez la tête de l'autre côté, tout en sentant ceci... Et ne retournez la tête que lorsque je vous le dirais, Tom. », elle marqua une pause dans ses mots puis elle sourit.  « Inutile que vous vous torturiez à voir ce que vous craignez, et cette odeur d'orange douce saura vous égayer, c'est une promesse. »

La voix était douce, si douce. Comme un souffle qui courait le long de ses tympans pour parler directement à sa cervelle. Mais celle si était devenue une pente raide où le souffle s’epuisait, tant elle était pétrie par l’angoisse. Il en saisit le sens mais se raccrocha a cette promesse qu’elle lui faisait.
Il tourna vivement la tête, et attrapa d’une main tremblante la fiole qu’on lui tendait. L’odeur le calma un peu, et pourtant son corps resta tout de même extrêmement tendu, son bras piqué crispé au possible, les jointures blanches et les doigts enfoncé dans la mains en s’en faire saigner la paume.
Il s’autorisa à retourner la tête lorsqu’il senti la morsure de la piqure se retirer. Son regard tomba immédiatement sur son bras ou perlait quelques gouttes de sang.
répugnant  
Voilà ce qu’il était, répugnant. Lui, son esprit, son corps. Tout ce qu’il était pouvait se résumer ce mot. C’était ce qu’il pensait en fixant ses cicatrices, ces trous ,car certaines marques en avait l’envergure, il ne savait même plus comment il les avait fait, il ne se souvenait juste qu’ils avaient été terriblement infectés, qu’ils avaient été des portes béantes sur sa chaire saignant continuellement. Lorsqu’on n’est pas lucide, il est dur de se piquer proprement, il faut s’y reprendre plusieurs fois… L’odeur du sang qui stagne pendant plusieurs jour lui remonta au nez, faisant se soulever son estomac.
Puis, chose invraisemblable, la rousse apposa un pansement sur cette micro-plaie et … et… et l’embrasse furtivement.
Comment ? comment faisait elle pour ne pas être dégoutée alors que lui n’avait qu’une envie, courir et aller vider son estomac dans les premières toilettes venues. Pourquoi ne le dégoutait elle pas ?
Il se souvenait bien, dans les premiers temps qui suivirent son réveil à l’hôpital. Il se souvenait de ces quelques infirmières qui venait changer les pansements de ses bras, désinfecter ses plaies. Il se souvenait de leurs grimaces, de leurs visage profondément dégoutté. Une fois même l’une d’entre elle n’avait pu supporter cette vision plus longtemps et était partie vider son petit déjeuné dans les toilettes. Il ne lui en avait pas voulu.
Pourtant cette fois cela l’étonna, le laissa perplexe alors qu’il la suivait des yeux entrain de ranger ses diverses babioles. Peut-être la rousse avait-elle vu bien pire … ou peut-être.. peut être.
Non, il ne savait définitivement pas. Et pourtant quel contraste que celui de son mal être et la bonne humeur enfantine qui animait maintenant Lola qui dansait et chantonnait, allait et venait dans la pièce. Il avait pali pendant l’opération, mais s’efforçait de reprendre contenance, soufflant doucement par le nez.

« Sygridh est un endroit où les différences irréelles se côtoient, ce qui fait que nos sensations captent beaucoup plus de choses, comme vous dites, qu'à la normale... Selon moi, je ne prétends pas que ce ne soit la seule raison. »


Il releva la tête, intrigué. Alors maintenant la belle acceptait de se confier  à lui ? Un honneur surement puisqu’elle semblait si discrète sur sa propre personne. Il se contenta de hocher la tête.

«  Il y a des choses qu’on explique pas ici. Mais ça change pas, j’l’ai toujours sentie… C’est juste agréable qu’il y ai d’autres gens à s’en rendre compte. Je cherche pas à comprendre ou à savoir ce que c’est. J’suis juste content que, pour une fois, ça ne soit pas quelque chose dans ma tête ahahaha. » lâcha-t-il dans un petit rire.

Lola ferma le placard et s’avança vers lui. Puis sans que personne ne sache comment, peut être un croche-patte du destin, la belle s’étala de tout son long sur le plancher. Aussitôt, Tom voulu se lever pour l’aider à se relever. Mais ses jambes ne le portaient plus, encore sous le coup de la pression et de l’angoisse, peut être aussi un petit coup de faiblesse comme il avait souvent. Alors lui aussi se retrouva sur les fesses, à côté d’elle. Si la belle se mit à rire, un rire que disait-il ? un gazouillement de pinson, un doux sont, joyeux un tintement de milles grelots d’argents. La situation était cocasse, alors il se mit à rire avec elle.
Tous deux se relevèrent, et c’est les jambes tremblantes qu’il vint se rassoir sur la chaise mise à sa disposition.

« Ma mémoire me fait défaut pour vous dire la date exacte, mais je vis à Sygridh depuis une quinzaine d'années... Seize ans, il me semble. Et vous-même... ? »

Cela faisait donc une quinzaine d’années que cette ville avait un ange gardien ? Quelle chance alors avaient-ils, les petits habitants de cette contré que d’avoir leurs vie entre ces deux belles mains à la peau d’ivoire.  Il sourit et répondit, de manière sincère, sans semis vérité. Elle lui faisait une confidence sur sa vie, alors il l’honorerait de la même chose et avec des intérêts.

« oh, pas très longtemps. Quelques mois peut être. J’suis nouveau par ici, j’ai ouvert mon salon mais pour l’instant ça marche pas fort. » Il regarda par la fenêtre la vue que cette barrière de verre lui offrait  «  J’suis originaire de New-York, alors ici ça m’change. J’suis un gamin d’la ville, j’ai grandi avec du béton sous mes pieds et des bruits de sirène pour m’endormir la nuit. Autant dire qu’ici, c’est vert… voir très vert beaucoup plus naturel. Parfois ça me manque un peu les bruits de la ville, mais Jeff’ a dit que le vert me ferait du bien… » Il se gratta la nuque, il devait passer pour le citadin de première-là. Et pourtant c’était bien vrai, il avait déjà bien du mal à faire la différence entre une marguerite et une pâquerette, la faune et la flore n’étant pas son rayon. Bien sûr il avait le savoir de celui qui apprend dans les livres, et, très intéressé par la symboliques des fleurs il s’était documenté, métier de tatoueur oblige. Mais pour ce qui était de la pratique… fallait pas trop lui en demander. «  c’est bizarre mais… c’est comme si ce coin c’était une seconde chance. Comme si tous les gens pouvaient se reconstruire et se réinventer ici. » Son regard c’était fait plus absent, voir totalement éteins comme lorsque souvent il en venait à se parler a lui-même s’enfermer dans son esprit incontrôlable. Pris dans sa confidence il ne savait plus trop pour qui est ce qu’il parlait.
« J’me dis… J’me dis que j’ai foiré ma vie de A à Z, j’ai plus rien, alors j’essaie de recommencer ici. C’est sympa, personne te connais, tout le monde est différent, tout le monde vient de partout et tout le monde veux être tranquille, personne ne sait où il va et pourtant… on est tous dans la même galère. » Prenant conscience qu’il s’enfonçait un peu trop dans son esprit, il essaya de se relever. Le brun avait croisé ses bras autour de lui et se balançait lentement d’avant en arrière. Il reporta son regard encore teinté de songe sur la rousse et lui sourit. «  Et je suis content de faire de nouvelles rencontre comme … Toi »  

Le tutoiement était sorti tout seul, comme une clef, comme une confidence, comme la démonstration d’un attachement grandissant. Ce n’était pas de l’amour non, pas de sentiment si confus, juste quelque chose qui ressemblait a de l’amitié, de la confiance un étrange mélange pour l’instant informe, mais qui ne demandait qu’à être modelé par les deux protagonistes de cette scénette.
Tout sourire, Tom s’autorisa quelques réflexions.
« J’aimerai te montrer ma boutique un de ces jours, mes peintures peut être aussi. Personnes n’en a vu, j’ai pas peur des critiques, je ne trouve juste personne s’y connaissant un minimum pour bien critiquer, toi en revanche … oh ! et j’aimerai te faire écouter quelques vinyles ahaha, la musique que tu écoutes est trop… récente pour moi » ajouta-t-il en riant. Il appréciait aussi certains groupes actuel, mais on lui avait souvent fait la réflexion de n’écouter que du vieux..



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Lola S. Johns

Lola S. Johns
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Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd] Empty
MessageSujet: Re: Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd]   Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd] EmptyDim 15 Juin - 13:14

L'étonnement. Une odeur que Lola avait oublié, une odeur douce, mais aussi forte. Un peu comme du miel de châtaigner, une texture dure, une douceur au niveau de l'odeur, mais une force certaine pour le goût et... Un ravissement pour les papilles. Cela fit sourire notre belle, d'autant que Tom n'arrêtait pas de regarder la chaise vide et Lola. Pendant une longue minute. Pendant une courte minute. Lola sentait une appréhension monter dans les pensées de son patient, toutefois court-circuitées par son étonnement. Et elle sut qu'elle avait fait une fausse interprétation ; qui aimait les piqûres ? Qui aimait les prises de sang ? Certainement pas lui, apparemment. Notre Rousse se pencha légèrement en avant, tandis que lui se démenait pour essayer de comprendre. Comment avait-elle fait pour disparaître de son fauteuil en une demi-seconde ? Il suffit de naître dans la mauvaise famille. Vous savez... Une famille de fous furieux sectaires à mort. Lorsqu'on s'entraînait en risquant sa vie, croyez-moi, votre rapidité, votre force, votre souplesse, votre rapidité de prise de décision et d'analyse... Tout cela vous devient naturel. Balayant ses pensées, son patient se mit à parler. Tiens donc... Abandonnait-il ? Elle sourit. Il n'aimait pas se casser les méninges, ce qui était une bonne chose.

- «  … C'est ce qu'on apprend en fac de médecine ça ? » lança-t-il en plaisantant, plus pour se détendre lui-même que pour faire rire son interlocutrice.

Pourtant, cette dernière se mit à rire. Du cristal. Un tintement de cloches d'argent qui apaisaient l'âme en un seul round. Léger et irréel. Fermant ses yeux, son rire se calmant peu, elle se campa à la droite de Tom, lui laissant une vue de profil sur son visage. Et un sourire malicieux trônait sur ses lèvres. Et bien, puisqu'il en parlait, elle n'allait pas se priver... Après tout, les légendes urbaines sur les universités de médecine étaient vraies. Étaient. Avant. Maintenant, les étudiants ne se lançaient plus des œufs en cours, pas des masses en tous cas. Et pas là où il lui arrivait de passer. Ah l'université... Toute une histoire, cela. Très longue, très enrichissante et très... lourde. Son sourire malicieux s'accentua.

- « Croyez-moi, quand les cours magistraux sont des guerres civiles, votre corps développe des réflexes insoupçonnés pour éviter les mélanges eau-farine ou œuf cru et coquilles d'escargot. Voire les deux mélanges en même temps, parfois d'autres encore plus gluants. », répondit-elle.  «  Ah, toutes ces pensées noires que j'entendais dans ma tê... Shimata. » se coupa-t-elle en se rendant compte de ce qu'elle venait de dire.

Ah mon dieu ce qu'elle était idiote. Le rouge lui monta aux joues et, elle chercha une raison pour ne pas le regarder dans le blanc des yeux. Elle se tut. Mais quelle idiote. Là, elle allait avoir de sérieux ennuis. D'autant qu'elle avait carrément confirmé les doutes qu'il avait eu un instant plus tôt lorsqu'elle s'était montrée honnête en répondant directement à une réflexion mentale de son patient. Ce n'était même plus de l'idiotie au stade de notre Néphilim, cela était de la pure inconscience. Elle sentit Koizu l'incendier mentalement, et elle prit le parti de l'ignorer au risque de relâcher la double concentration qu'elle maintenait. Et là, une peur qu'elle avait tantôt sentie refit surface, plus forte. La peur des prises de sang. Sa propre peur disparue avant d'avoir vu le jour, son bonheur irradiant toujours, certes moins, elle prit doucement la main de Tom. Qui vit ses angoisses se décupler. Lola le vit comme si ses nerfs s'entrechoquaient petit à petit, s'écorchant à vif mais doucement pour l'instant. Comme si ils allaient exploser d'un instant à l'autre. Et elle en eut la confirmation après qu'il se mette à parler.

- «  J… J'imagine qu’il faudra faire ces prises de sang, c'est pour le doc'. Il y tient pour ses études sur moi… Et j'ai pas envie qu'il m'en fasse une double la prochaine fois ahaha… » , lâcha-t-il dans un petit rire renfermant un énorme nœud de nerfs apeurés.

Elle n'osait plus parler, pas après ce que sa spontanéité lui avait fait dire. Pourtant, elle comprenait très bien ce que son vis-à-vis pouvait ressentir. Car elle allait retirer un peu de vie qui ruisselait dans les vaisseaux sanguins du buveur de café. Et puis, les mauvais souvenirs n'aidaient pas du tout à supporter la pression d'une angoisse. Et pour le coup, Lola n'aidait pas le junkie, vu qu'il n'était pas habitué à ce que ce soit elle qui lui prélève de son sang. Mais bon... Elle devait le faire et elle le ferait. Sa bonne humeur n'allait pas partir si facilement. Elle avait décidé de vivre à fond cette instance de bonheur qui la prenait. Chassant définitivement toute noirceur, elle se mit à sourire profondément. Ce rouge hypnotique. Un sourire lumineux se dessina au coin de ses lèvres. Il était plus qu'apeuré... Mais elle n'allait pas pouvoir trop l'aider, si ce n'est en imposant quelques conditions qui allaient lui... leur faciliter la tâche. Ce n'est qu'après avoir vu un geste amorcé se stopper qu'elle se tourna d'un quart vers celui qu'elle guidait tendrement par la main. Et qu'elle s'arrêta net.

- «  Je… Suis arrivé il n’y a pas très longtemps, et j'connais pas trop le coin. Mais l'hosto est l'endroit où je vais le plus souvent… Comment j'ai fait pour jamais vous croiser ? Vos cheveux … ils sont si beaux. »

Elle sentit la peur de la vexer s'immiscer lentement en lui. De part ses paroles qu'il avait vraisemblablement prononcé sans réfléchir, tellement la chevelure de Lola semblait accaparer toute son attention. Elle se souvenait encore parfaitement du dessin qu'il lui avait fait, donné, et elle comprenait entièrement ce geste. Après tout, au vu de la chevelure de notre Rousse sur le chef d’œuvre du Brun, il était normal qu'il veuille en savoir plus, par son sens tactile, sur ses cheveux sanguins. C'est pourquoi elle prit la main de Tom et la déposa dans sa chevelure. Et elle contempla, fascinée, la face de celui qui semblait être en transe, perdu dans ce contact qui lui avait semblé interdit. La fascination de Tom semblait monter de plus en plus, mais Lola voyait un pan de son cabinet, et elle savait qu'elle ne pourrait pas retarder plus longtemps l'échéance. Elle rompit ce contact quelques minutes après l'avoir déclenché et, aussitôt, la panique du petit bonhomme apeuré refit surface. Sans que son bonheur ne soit entaché. Elle allait simplement faire vite. Et faire bien, avec le moins de douleur possible. Tiens, heureusement qu'elle n'avait pas dit qu'elle voyait les douleurs tantôt, au moins cela resterait à jamais secret.

« Vous êtes là depuis longtemps ? J'veux dire à Sygridh… C’est spécial comme endroit on… y sent beaucoup de choses. »

Ha.Ha.Ha... Question.Suprêmement.Embarrassante... Après avoir sorti et vérifié tout le matériel nécessaire, elle se dirigea vers un placard cubique et l'ouvrit. Il contenait un nombre incroyable de petites fioles de verre brun. Des huiles essentielles. Rangées si méthodiquement, en ligne, par ordre alphabétique qu'il paraissait improbable qu'elle ne trouvât pas ce qu'elle souhaitait. En réalité, l'angoisse de Tom la préoccupait tant qu'elle ne cherchait pas correctement. Et la question de Tom l'avait également embarrassée, ce qui la conforta dans son idée de se taire au risque d'en dire trop. De se taire parce que notre petite fille était très réservée. Preuve en est qu'elle se gratta furtivement le sommet de son crâne avant qu'un sourire lumineux étire ses lèvres. Sa voix n'était plus voix, mais brise douce et légère, cristalline et enfantine. Malgré son exclamation joyeuse.

- « Aaah ! Taadaaaaa ! Je l'ai trouvé, enfin... ! Il faut dire que je devrais organiser ce placard, aussi... Moi alors. Un vrai désastre ambulant question rangement. »

Il serait peut-être encore temps qu'elle visite un vrai endroit sans dessus-dessous, et elle revisiterait sans aucun doute son opinion. La peur se transforma en un petit flambeau de haine, prêt à s'embraser. Tom remarquait si facilement ses changements d'humeur malgré son expression  aimante, compatissante, douce, calme et sereine inchangée. Sauf qu'il faisait fausse route, en rien la tristesse ne se reflétait sur son cœur. Sa concentration et son humanité étaient si fortes que cela la fatiguait et consumait son énergie mentale comme un brasier. Et le problème, c'est qu'elle n'avait pas le bois suffisant pour laisser son feu brûler à une telle intensité, une telle ampleur. Et sa joie revint ainsi, lui apportant de quoi tenir bon jusqu'à ce qu'elle doive dormir et récupérer. La culpabilité du junkie devint telle qu'elle décida de s'ouvrir à lui, comme pour tenter de l'apaiser un tant peu soit-il.

- « Et bien, peut-être m'aviez-vous déjà croisée, mais que... Vous m'aviez regardée sans me voir... »

… Échec cuisant. Son angoisse, couplée à ce sentiment qu'il avait perturbé la joie de la Rousse, ne firent que renforcer sa panique. Lola le regarda attentivement et vérifia une fois de plus son matériel. Apposant en experte le garrot, une seringue propre et nettoyée en main, elle désigna d'un signe de tête imperceptible la fiole d'huile essentielle d'orange douce. Cette odeur avait un étrange effet d'apaisement et de flottement. Une drogue très puissante mais qui ne comportait aucun effet nocif. Et au vu de la peur grandissante de Tom, de sa honte croissante et de... Attendez... Sa honte. Arquant un sourcil, son aura laissa émaner légèrement son bonheur, ce qu'elle laissa faire. Tom... Pourquoi diable avait-il honte ? Lui avoir dit une fois ne lui a pas suffi... ? Elle se gratta l'arrière du crâne, et lui désigna la fiole d'un mouvement de tête doux mais marqué cette fois-ci. Et sa voix fut le murmure du vent qui cheminait jusqu'à l'âme de celui qui était maintenant démuni, apeuré, angoissé, stressé... Qu'une accumulation de mauvais sentiments.

- « Tournez la tête de l'autre côté, tout en sentant ceci... Et ne retournez la tête que lorsque je vous le dirais, Tom. », elle marqua une pause dans ses mots puis elle sourit.  « Inutile que vous vous torturiez à voir ce que vous craignez, et cette odeur d'orange douce saura vous égayer, c'est une promesse. »

La vivacité de son mouvement lorsqu'il tourna la tête, les tremblements de son bras et de sa main... Elle prit avec douceur le bras où elle avait apposé le garrot, et préleva le sang avec une une précision calme traduisant une humanité incalculable. Le bras était tendu à bloc, recouvert de toutes sortes de cicatrices qui ne laissaient absolument aucun doute quant à leur origine, mais Lola passa outre. Et ignora ces marques de l'enfer. L'angoisse de Tom étant toujours présente, elle ferma les yeux. Non. Elle ne pouvait décemment pas laisser un patient dans cet état d'angoisse suprême. Et encore moins ce patient qui s'appelait Tom. Elle tritura ses méninges pour trouver une solution tout en retirant l'aiguille et en rangeant son matériel correctement, nettoyant ce qu'il fallait, préservant ce qu'il fallait, mettant tout à une place précise. Lorsqu'elle revint, et s'apprêtait à ranger l'huile essentielle, une pensée d'une force certaine la fit piler net. Voilà ce qu'il était, répugnant. Elle plissa les yeux, sereine et calme, et s'assit sur les genoux de celui qui ne cessait de casser ses nerfs par tant de noirceur. Aucune gêne dans son geste, aucune tentative de séduction, seulement une amitié qui ne pouvait ne pas agir face à une détresse semblable.

Armée d'un pansement transparent, son pêcher mignon, elle le déposa sur la blessure minime et  microscopique. Mais elle y tenait, elle tenait dur comme fer à ce geste. Et elle embrassa la plaie minuscule. Elle sentait la question qui agitait Tom. Comment ne pas être dégoûtée d'un tel spectacle ? … Elle lui répondrait vraiment plus tard. Pour l'heure, la minute, plutôt la seconde d'ailleurs, elle enfouit sa tête dans la naissance de la gorge de celui sur qui elle était assise. Gestes très simple, non ? Et pourtant, ils signifiaient beaucoup. Amitié, indifférence à ces blessures, amitié, bonheur, amitié, aura lumineuse... Aura lumineuse ? Elle retrancha son aura dans son corps, ne voulant pas le gêner davantage vu qu'il devait voir rouge à l'heure actuelle. Elle sentit – oui, au sens littéral du terme, l'odeur en somme – la perplexité de son ami devant ce comportement d'acceptation pure et simple. Elle entendit que cela ne lui était jamais arrivé de la part d'un médecin, au du moins pas de cette façon. Mais Lola restait inexplicablement bloquée dans son silence. Un silence qui avait paru tantôt lourd et encore plus angoissant pour le brun, mais qui était encore plus rempli d'humanité et de compassion désormais.

Qu'importe. Qu'importe ce qu'il avait été – encore que... –, qu'importe toutes les atrocités qu'il avait pu vivre, elle les acceptait toutes. De toutes évidences, personne ne naissait, ne vivait, sans un minimum de souffrance. C'était comme ça. Souffrir était une preuve de vie. Bon, sans tomber dans l'extrême masochiste pour autant, n'est-ce pas... Lola ne l'était pas. Ou du moins, pas suffisamment pour être taxée de masochisme. Et Tom non plus ne semblait pas l'être. Après bien cinq minutes à être restée ainsi, une main sur l'épaule de Tom, l'autre dans le vide, tête contre la naissance de sa gorge, assise sur les genoux de son patient, elle tourna la tête et la fiole de verre marron rentra dans son champ de vision. Souriant, elle prit cette dernière et se leva, faisant ainsi dos à celui qui était dans un certain tourment, et plongé dans l'incompréhension. Elle défit le fin ruban blanc de son corsage, non pour se déshabiller, mais pour lui montrer pourquoi il ne la dégoûtait pas. Posant soigneusement la fiole à sa place au nanomètre près, elle écarta les zébrures de soie blanche jusqu'à ce qu'elles disparaissent et que soit visible son dos entièrement dénudé. En fait... Pas si dénudé que cela.

- « Sygridh est un endroit où les différences irréelles se côtoient, ce qui fait que nos sensations captent beaucoup plus de choses, comme vous dites, qu'à la normale... Selon moi, je ne prétends pas que ce ne soit la seule raison. »

Sur son dos était visible un tatouage immense. Une lance magnifique qui traversait son dos de son omoplate gauche jusqu'au côté droit de son bassin. L'arme possédait un long manche métallique d'une étrange couleur orange, et les lames semblaient faites en or. Cette même lance était entouré par une tige de feu, où une rose de feu en corolle cachait la naissance de la lame de l'arme. L'autre diagonale était représenté par un os, vraisemblablement un long tibia, qui était entouré d'un serpent argenté aux yeux de saphir aqueux. Yeux qui rappelaient ceux de Lola. Un tatouage qui aurait pu être magnifique si le symbole familial sectairement sectaire n'était pas présent. La Néphilim le voyait ainsi ; elle faisait partie d'une secte à laquelle elle n'avait jamais voulu faire partie. Le tatouage symbolisant la lignée des Waynë-Johns trônait à l'intersection de ces deux diagonales. En dessous de tout ce tatouage ( les deux diagonales ) trônait une phrase, en italique, dont les majuscules étaient des lettres gothiques. Cette phrase disait « Night and Fire are two kingdoms in an eternal expansion because they are Lola ~ ». L'identité complète, soit ses deux noms et prénoms, de notre Néphilim se trouvait, au contraire, au-dessus des deux diagonales. Une réponse silencieuse à la question de Tom. Pourquoi n'était-elle pas dégoûtée ? Parce que personne ne pourrait la dégoûter, pas même elle-même. Pas même malgré tout ce qu'elle avait subi, et tout ce qui aurait pu la dégoûter. Et c'était sa façon de lui montrer qu'elle avait confiance, et pas au minimum. Tom se contenta de hocher la tête alors que Lola resserrait le fin ruban de soie immaculée d'un mouvement fluide et souple.

- «  Il y a des choses qu'on explique pas ici. Mais ça change pas, j'l'ai toujours senti… C'est juste agréable qu'il y ait d’autres gens à s'en rendre compte. Je cherche pas à comprendre ou à savoir ce que c’est. J'suis juste content que, pour une fois, ça ne soit pas quelque chose dans ma tête ahahaha. » lâcha-t-il dans un petit rire.

Son vêtement était désormais exactement identique qu'au moment où elle avait rencontré le junkie. Elle referma le placard et tourna sa tête vers lui dans un pivot qui ressemblait plus à un mouvement gracieux de danse. Penchant sa tête sur le côté. Retranchant son aura éblouissante dans ses méridiens, elle s'avança vers lui avec une intention ferme d'être honnête mais, comme pour montrer leur désaccord, les dieux décidèrent qu'elle trébucherait et retomberait les fesses au sol. Bon, ces divins seigneurs n'avaient pas prévu qu'elle éclate d'un rire cristallin, tel le tintement de cloches d'or agitées par un mugissement doux mais avec une force implicite. Voulant l'aider à se relever, Tom tomba également sur son postérieur à côté d'elle et se joignit à son rire qui semblait contagieux. Visiblement pas encore remis de son malaise, les jambes tremblotantes et il se leva, il se rassit sur la chaise. De son côté, le rire de notre rousse se tarit dans un gazouillement cristallin d'enfant, et elle se releva en suivant en se grattant la nuque, gênée. Bien, elle savait ce qu'elle avait à faire... Enfin répondre directement à la question de Tom au lieu d'essayer de jouer à l'anguille insaisissable.

- « Ma mémoire me fait défaut pour vous dire la date exacte, mais je vis à Sygridh depuis une quinzaine d'années... Seize ans, il me semble. Et vous-même... ? »

Elle venait juste de remarquer que la musique de fond avait changé, mais ne se focalisa pas dessus. Le sourire sincère qu'il lui offrit appela le sien, naturellement. Comment aurait-il pu en être autrement... ? Elle venait d'en dévoiler tellement sur elle, par ses gestes, son silence, l'absence de gestes ou ses paroles que Tom décida de se confier également. Et selon ce qu'elle entendait et sentait, il n'allait ni faire les choses à moitié, ni se défiler cent sept ans comme elle l'avait fait. Ah mon dieu... La gentillesse de son ami la toucha tellement qu'elle alla de nouveau se blottir dans ses bras, assise sur ses genoux. Là, elle était encore mieux. Heureuse. Joyeuse. Lumineuse. Aux anges. Instance de bonheur éclatante.

- « Oh, pas très longtemps. Quelques mois peut être. J'suis nouveau par ici, j’ai ouvert mon salon mais pour l’instant ça marche pas fort. »

Elle ne fit pas attention à son geste, elle ne fit qu'entendre un bruissement très léger qui lui fit comprendre qu'il avait bougé. Sa tête, vraisemblablement. Lola en fit de même, décalant la sienne sur le cœur de Tom, fermant les yeux, bercée par le son doux de son cœur qu'elle entendait comme si un haut-parleur y avait été apposé. Ah, la super-ouïe-méga-fine n'était pas un si grand avantage. Mais au moins, cela agissait comme une berceuse. Elle garda ses yeux fermés, alors que Koizu et Nana commençaient à l'incendier pour s'incendier mutuellement, comme elles l'avaient tantôt fait. Mais qu'elles se la ferment, ces deux-là... Elle tut ses pensées, préférant de loin l'écouter et seulement l'écouter, sans remarques derrière. Orales ou mentales.

- «  J'suis originaire de New-York, alors ici ça m'change. J'suis un gamin d’la ville, j’ai grandi avec du béton sous mes pieds et des bruits de sirène pour m'endormir la nuit. Autant dire qu'ici, c’est vert… voir très vert beaucoup plus naturel. Parfois ça me manque un peu les bruits de la ville, mais Jeff' a dit que le vert me ferait du bien… »

Entendant le bruit léger d'un grattement, elle s'y raccrocha pour ensuite faire de même avec le rythme cardiaque du junkie et ainsi ignorer royalement ses deux autres personnalités. Sereine à souhait, elle semblait tellement bien là où elle était qu'elle aurait pu s'endormir. Elle aurait pu, elle n'allait pas faire quelque chose d'aussi gênant alors qu'il se confiait à elle, tout de même, elle n'était pas si horrible. Elle suivit ses pensées sur les fleurs et leur symbolique et afficha un grand sourire lumineux tout en ouvrant des yeux plein de joie qui se plongèrent dans l'or de celui qui parlait. Elle ne voulait pas le couper, mais résista à la tentation. Elle devenait comme une enfant qui voulait dire quelque chose, mais qui s'en abstint aussitôt. Sa sérénité humaine reprit le dessus, et elle enfouit sa tête de façon à entendre encore mieux le son du cœur de Tom.

- « C'est bizarre mais… c'est comme si ce coin c'était une seconde chance. Comme si tous les gens pouvaient se reconstruire et se réinventer ici. »

Elle sentait dans la voix du brun qu'il était absent, qu'il se parlait plus à lui-même... La question était : est-ce qu'il ne parlait qu'à lui-même ? Elle continua de se taire, se laissant bercer par le rythme de son cœur. Plus doux, régulier, mais qui avait quelque chose ressemblant à du... fantomatique ? Non, d'une absence irréelle de la conscience. Étrange comme son, et plus étrange encore à entendre... Pourtant, ce son berçait même son esprit épuisé de concentration, qui continuait, malgré tout, à se concentrer intensément sur la canalisation de l'aura de Lola et sur le filtrage. Elle était mentalement épuisée, mais absolument rien ne le montrait, pas même un petit geste, rien du tout. Parce qu'elle était heureuse. Et que cela boostait tout le reste naturellement. Elle ferma de nouveau ses yeux, une oreille contre le cœur de celui qu'elle écoutait.

- « J'me dis… J'me dis que j'ai foiré ma vie de A à Z, j'ai plus rien, alors j'essaie de recommencer ici. C’est sympa, personne te connaît, tout le monde est différent, tout le monde vient de partout et tout le monde veut être tranquille, personne ne sait où il va et pourtant… on est tous dans la même galère. »

Un balancement, tel une berceuse de plus. A croire que le brun tenait à ce qu'elle s'endorme, ce qu'elle n'était pas décidée à faire de toutes évidences. Elle écouterait, voilà ce qu'elle ferait désormais, elle se l'était promise et elle ne renoncerait pas à cause d'une petite fatigue passagère. Nana et Koizu lui gueulèrent dessus quant au terme de « petite ». Sans doutes avec l'intention de s'entourer soi-même, Tom entoura Lola de ses bras également. Dieu ce qu'elle était bien, comme ça, en ne pensant à rien d'autre qu'à un apaisement pur et simple. Sa Malédiction était toujours présente, mais elle avait l'impression que c'était au-delà du filtrage que son don marchait. Qu'elle en était en partie libérée. Et ce, pour une raison très simple. Elle était si apaisée que c'était comme si ce n'était plus elle qui ressentait, qui filtrait le tout dans sa cervelle. Bon, le soucis c'est que cela ne l'épuisait qu'encore plus car cela demandait davantage de concentration mais... Apaisée et fatiguée, deux synonymes d'aller faire dodo... Mais non, elle luttait. Pour chercher à comprendre, bercée par les sons réguliers du cœur de Tom. Berceuse...

- «  Et je suis content de faire de nouvelles rencontre comme … Toi »  

Elle ne releva pas le tutoiement, qui lui avait semblé si naturel que cela ne lui avait pas tiqué l'oreille. Elle n'avait même pas remarqué qu'il la regardait. D'un autre côté, lorsque vous avez Lola sur les genoux, difficile de ne pas la regarder. Surtout si, comme le caféinoman, vous étiez littéralement subjugué par sa chevelure rousse qui chatouillait votre buste, votre gorge et votre menton. Et, quand vous savez de quoi elle est capable, vous vous étonnez de son poids particulièrement léger. Mais peut-être la regardait-il car il était perdu dans ses pensées, ou bien pour ponctuer sa phrase, ou bien... Ah, ça y est, notre Néphilim sentit qu'elle se refilerait elle-même une migraine atroce si elle continuait. A cet instant, comme depuis qu'elle écoutait le cœur de Tom, elle ressemblait à une enfant de pas plus de quatre ans, calme, prête à s'endormir, comme épuisée après une dure matinée. Ou après avoir vidé son sac et être heureuse comme pas permis. C'était plus la deuxième option pour Lola, bien qu'elle soit loin d'avoir vidé son sac.

« J'aimerais te montrer ma boutique un de ces jours, mes peintures peut-être aussi. Personne n'en a vu, j’ai pas peur des critiques, je ne trouve juste personne s’y connaissant un minimum pour bien critiquer, toi en revanche … Oh ! Et j’aimerais te faire écouter quelques vinyles ahaha, la musique que tu écoutes est trop… récente pour moi. » ajouta-t-il en riant.

Elle se joignit à son rire, et elle ressemblait maintenant à une gamine ayant rechargé ses batteries, prête à carburer. Oui, il suffisait de la connaître pour comprendre que Lola avait tout d'une parfaite gamine. La preuve est le sourire puérilement espiègle qui trônait désormais sur ses lèvres alors qu'une idée lui avait traversé l'esprit et qu'elle se leva en l'entraînant dans son geste également. Avec la douceur et la tendresse qui lui étaient propres, et qui rappelaient qu'elle n'avait d'enfant que le caractère, et dans un contexte donné. Elle quitta le cabinet, préférant son bureau, et invita Tom à s'installer sur le fauteuil où il avait tantôt été. Le sourire espiègle revint sur ses lèvres, et son regard d'une grande humanité offrait un intéressant contraste. Et dès lors, elle se mit à parler. Décidément, ce jeune brun lui inspirait confiance, pour qu'elle en dise autant sur elle-même. Ou peut-être... Peut-être ressentait-elle simplement qu'il était temps se confier et que lui pourrait l'entendre sans jugements ? Peut-être en effet.

- « J'écoute de la musique trop récente...? », relança-t-elle, un ton plus que joueur dans sa voix cristalline et douce.  « Il ne fallait pas tenter le diable, mais tant pis. Bientôt vous allez me dire que je joue de la musique trop ancienne... C'est cela ? », interrogea-t-elle, avec autant de jeu que de joie, de tendresse que de douceur dans le cristal du son qui s'échappa de ses lèvres.

Elle sortit alors un instrument qui en disait beaucoup sur sa personnalité. Après tout, ne disait-on pas que les violonistes étaient mélancoliques ou nostalgiques ? Et bien, c'était tout Lola. Même si notre Néphilim avait quelques nuances de taille à ce vieil adage, elle était bel et bien d'une certaine mélancolie, et la nostalgie caractérisait bien la jeune femme. Un magnifique violon dans du bois d'orme, dont l'odeur du bois se dispersait comme une brume bienfaitrice. Elle sortit son archet, le regarda un bref instant avant d'apporter les soins nécessaires. Un sourire aux lèvres, yeux clos, elle vérifia que les notes voulues produisent le son voulu, et opéra quelques micro-réglages en conséquence. Lorsqu'elle ouvrit ses yeux aqueux, ce fut pour regarder Tom avec un sourire lumineux.

- « C'est avec joie que j'écouterai des vinyles, cela faisait longtemps que l'un d'entre eux n'a atteint mes oreilles, gentleman. Hm... C'est une mélodie de Camille Saint-Saëns. Vous pouvez l'appeler ma mélodie fétiche. » murmura-t-elle, douce.

Lorsqu'elle commença les premières notes, ce fut en regardant Tom, heureuse. Sans aucun doute qu'il avait ressenti beaucoup de choses et de chamboulements en la rencontrant elle et non Isaac, mais une chose resterait, de l'amitié. Belle, et naissante. Au vu de son silence face à la confession de Tom et de la manière étrange ( Lola n'était pas espiègle, de base ) dont elle avait réagi aux dernières paroles du junkie, il était évident qu'il y avait anguille sous roches. Avec la Directrice de l'Hôpital, il fallait savoir décoder affreusement bien ses gestes et ses intentions, tout avait un but, et encore plus lorsqu'elle déployait grande force de concentration pour que son but soit réalisé. C'est exactement après dix-neuf secondes de jeu qu'elle ferma les yeux et se laissa emporter par la musique qui s'échappait de ses doigts fins et des mouvements qu'elle imposait à son archet. Camille Saint-Saëns, opus 40 nommé Danse Macabre, fin du XIXème siècle... Elle avait eu l'occasion d'elle-même voir la première performance de cette composition en 1875. Une vraie beauté à l'état pur. Un joyau.

Il était certain que cette mélodie pleine de rebondissements, nostalgique, et cela, Lola le traduisait bien dans les notes qu'elle émettait de son instrument. En revanche, son corps était en total désaccord avec ladite mélodie. Les mouvements gracieux, lents ou rapides, ne traduisaient qu'une joie certaine. Une joie passagère à laquelle elle se raccrochait de toute son âme. Une joie... oubliée ? Plus les notes dévalaient, plus c'était ce qu'elle montrait. Ses yeux étaient toujours aussi fermés et elle n'hésita pas une seconde à mettre des mots sur ce qu'elle faisait. Vraisemblablement, Tom et elle-même étaient rentrés dans une phase de confession. Si, si, je vous assure, ils se confiaient l'un à l'autre des tourments, écoutant dans le silence, réagissant par des phrases ou par l'absence de sons... En jouant du violon, elle montrait toute son histoire. Bon, d'accord, il fallait la connaître pour savoir à quelle mesure elle associait quel événement marquant de sa vie, hein, mais à défaut de savoir... Cela montrait les rebondissements de sa vie. Et il pourrait même deviner la longévité de Lola s'il s'attardait sur la longueur du morceau et avec quelques calculs mathématiques aurait pu déterminer... Mais à quoi pensait-elle ? Son sourire lumineux s'agrandit, yeux clos, alors qu'elle jouait toujours. Trop de joie à extérioriser... Décidément.

En totale transe avec la musique qu'elle produisait. Là, c'était clair. Plus elle jouait, plus son aura lumineuse bouillonnait à l'intérieur d'elle-même, plus elle peinait à la contenir mais la contint tout de même. Laisser sortir son aura, c'était signer l'arrêt cardiaque de Tom. Car elle était devenue beaucoup trop lumineuse pour ne pas aveugler de plein fouet, elle allait devoir se canaliser et se montrer à quel point elle était patiente. Elle sentit pourtant son dos la picoter, montrant ainsi qu'elle traversait une telle instance de bonheur qu'elle pouvait prendre sa forme de Néphilim à tout instant. Se retenir... Si des ailes commençait à pousser dans son dos et que la minute d'après Lola devenait un pégase doré à la crinière rousse, ça n'allait pas vraiment le faire. Lors des deux dernières notes de cette mélodie, Lola ouvrit enfin des yeux illuminés de passion. Oui, le violon représentait beaucoup pour elle, plus qu'une vie, plus qu'une passion. Dodelinant la tête de droite gauche lentement, non comme une personne cramée, plutôt comme une personne sortant d'une transe de tous les diables qui l'avait emmenée bien loin. C'est en voyant sa machine à café qu'elle atterrit définitivement sur terre, dans son hôpital, dans son bureau, avec Tom. En souriant, elle se dirigea vers sa machine à café. N'avait-il pas pensé quelque chose à cet égard ? Hm... Ah oui. D'ailleurs, comment savait-elle pour son amour pour le café ?

C'est en préparant une tasse et en regardant le liquide brun foncé s'écoulait que ce qui devait arriver arriva. Les pensées de l'hôpital l'assaillirent toutes en même temps. De la ville. Des continents. Toutes les pensées. Tout un tas d'odeurs lui montèrent à la tête. Son aura emmurée dans son corps, sa joie, son bonheur, rien ne flancha. L'invisible resta invisible. Après avoir passé un instant avec Tom... Elle ne doutait pas du fait qu'il verrait l'invisible. Migraine redoutable l'assaillit, mais elle resta droite, campée sur ses deux pieds. Malgré ses vertiges. Malgré... Ah, les ultrasons de ses oreilles. Et ce mélange de trop d'odeurs qui lui donnaient envie de se décapiter. Mais non. Elle resta plantée au sol. Elle venait de revenir de son petit séjour sur la planète Pluton avec son violon et sa mélodie fétiche, après tout. Elle savait que si elle bougeait d'un poil, elle allait s'effondrer par terre. De fatigue s'entend. Si tout venait l'assaillir ainsi, mais que son aura restait claquemurée dans ses méridiens, cela signifiait qu'elle se concentrait sur trop de choses pour pouvoir le supporter. Son endurance psychique et mentale allait devoir s'améliorer...

Nana s'il te plaît. Tu m'aides à remettre un filtrage ?

Oui, sans problèmes. La meilleure solution serait de te transformer, tu t'épuises à la tâche. Enfin... Comme tu voudras.

Je suis grave d'accord, pour le coup. Aller quoi, c'est qu'un humain Lola, merde. C'est bon, ça va. C'pas comme si tous les humains te regarderaient hein, peace.

La ferme. C'est hors de question, vous avez oublié les règles ou quoi ? J'en ai déjà transgressé pas mal, si j’enfreins celle-là, j'suis plus que dans le pétrin. Vu que je m'en suis attirée pas mal déjà. Koizu, toi aussi tu m'aides. Et tu te tais en passant. … … Merci, girls.

Elle posa une main sur le rebord de la table, et une autre se posa sur son visage. Dieux du ciel, merci, Lola était dos à Tom. Sinon cela ne l'aurait pas fait du tout. Pourquoi fallait-il qu'elle soit migraineuse, elle aussi... Respiration profonde, calme, posée. Joie irradiante, mais loin de la lumière aveugle de l'aura cachée. C'est avec trois forces mentales qu'elle posa son filtrage psychique. Et c'est en s'aidant de Koizu et Nana que le filtrage se maintint en place alors qu'elle se concentrait sur son aura qui ne devait pas s'échapper. Beaucoup trop de choses à penser... Elle se gratta le sommet du crâne, et alla déposer la tasse de café devant Tom, sur l'extrémité de son bureau, en ponctuant le tout d'un clin d'œil complice. Et non, Lola n'oubliait jamais ce qu'on lui disait et encore moins ce qu'elle disait.

- « En attendant d'en prendre un hors de ces quatre murs blancs... J'espère que cela vous ira, je me souviens que vous en vouliez un tantôt. »

Elle alla se servir une tasse, de nouveau heureuse à s'en briser le crâne. C'était par ailleurs ce qui s'était produit... Son violon et son archet dans une main, elle se prépara sa tasse. Sa migraine partait petit à petit, pour se stabiliser au rang de maux de tête de peu d'intensité. Pour l'instant du moins... Elle s'adossa au rebord blanc et une idée lui traversa l'esprit. Vu que son aura menaçait d'exploser... Tom était tatoueur, non ? Elle se gratta sommairement la nuque et elle revit ses dernières pensées. Et si... Si il lui tatouait sa forme divine en haut de son avant-bras gauche ? Elle parla pour la première fois en laissant qu'un silence de trente secondes.

- « Peut-être qu'un jour... Je vous demanderai si vous voudrez me faire un tatouage sur le haut de mon avant-bras. Mais... un jour seulement... »
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Tom Floyd

Tom Floyd
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MessageSujet: Re: Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd]   Une fortuite rencontre [PV : Tom Floyd] EmptyVen 27 Juin - 14:13

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5 sens.



Il était troublé. Mais paradoxalement, il se trouvait troublé dans le plus grand état d’apaisement dans lequel il pouvait se plonger. Ça devait être la présence de Lola, qui irradiait juste ce qu’il fallait, mais juste assez pour que son extra-sensibilité le chamboule en tout et pour tout, le plongeant dans un état de coma vivant. Assis sur le fauteuil ou elle venait de l’emmener, il prit son temps pour repenser a cet étrange état de proximité dans lequel ils s’étaient trouvés. D’habitude cela l’aurait énormément troublé, mais plongé dans son effacement, cela lui avait semblé presque naturel cette étreinte. Sentir la douceur des cheveux de Lola sur sa peau, lui parler tendit qu’elle , semblable à une enfant fatiguée, écoutait les battements lents de son cœur.  Il n’y avait pas d’ambiguïté, quelque chose de caché sous cette étreinte non, c’était une façon , un geste tendre, d’apporter du réconfort, une façon que la rousse avait trouvé pour lui montrer qu’il ne la dégoutait pas et … qu’elle lui faisait confiance ?
Mais plus que l’étreinte, l’acte qui confirma ces deux idées fut lorsque la belle releva le haut de son habit dévoilant sont dos au junkie. Ce dos, il sut tout de suite qu’il était une œuvre vierge, qui n’avait point été souillée par le regard d’autrui. Pourtant, il ne détourna pas le regard et admira. Il admira le tatouage qui recouvrait le dos de Lola.
Tom pouvait se targuer de s’y connaitre en tatouages, puisqu’ils étaient sa passion. Il en avait tellement vu, avait étudié chaque symboles, chaque courant de chaque de styles. Et là il savait ce à quoi il avait affaire. Un tatouage de clan ou du moins quelque chose qui rattachait la rousse a une famille, il n’osa pas dire secte puisqu’il fallait se baser sur son passé, mais le pensa fortement. Il observa, s’imprégna de cette image, décortiqua chaque symboles : de la phrase au plus petit détail de la lance. Il compris bien vite que ce tatouage n’était que la représentation picturale de Lola ainsi qu’une preuve de son attachement à un quelconque groupe, une quelconque famille. Il savait que de toutes les révélations que La belle pouvait lui faire, celle-ci était la plus conséquente.
Alors il ne dit rien, parce qu’il n’y avait rien à dire. Parce que le silence de l’acceptation, le même silence dont elle avait usé tout à l’heure, était la seule réponse plausible.
Il s’était contenté de l’observer se rhabillant, et de lui sourire, un sourire simple concis, qui disait tout ce qu’il avait à dire.  C’est étrange, mais plus il la regardait, plus il avait l’impression qu’en plus de lire en lui, elle ressentait ou entrevoyait ses sentiments, comme si elle était une sorte d’éponge aspirant les sentiments de tous. Peut-être était-ce pour cela qu’elle semblait parfois si fatiguée et, que par endroit il arrivait à sentir sa joie se ternir.
Il fit la moue et secoua la tête, il commençait à croire à cette idée, mais après tout il avait une imagination fertile, et souvent on le traitait de fou. Alors peut être que cette hypothèse n’était en réalité qu’une autre fourberie de son esprit.
Il fut tiré de ses pensées par la voix de Lola.

« J'écoute de la musique trop récente...?  Il ne fallait pas tenter le diable, mais tant pis. Bientôt vous allez me dire que je joue de la musique trop ancienne... C'est cela ? »

Sa voix était légèrement moqueuse, mutine. Effectivement elle répondait à la petite pique qu’il lui avait lancé tout à l’heure, en sortant quelque chose. Un instrument.
Et pas n’importe lequel, un violon. Un très joli violon aux couleurs boisées douces, sublimées par le vernis brillant qui le recouvrait. Un travail de luthier, un travail orfèvre. Il sentait le bois et le cuivre des cordes, une odeur douce et légèrement poivrée qui emplissait la pièce.
Le brun observa Lola s’affairer, triturant les clefs, testant les notes, vérifiant avec une expression très professionnelle, et pourtant les yeux fermés comme si elle connaissait son instrument par cœur. Ce qui devait être le cas. Elle rouvrit ses paupières pour qu’une fois de plus la mer vienne engloutir l’or de ses yeux, de sa voix espiègle et enfantine, pourtant contenue dans un murmure de douceur elle ajouta :

« C'est avec joie que j'écouterai des vinyles, cela faisait longtemps que l'un d'entre eux n'a atteint mes oreilles, gentleman. Hm... C'est une mélodie de Camille Saint-Saëns. Vous pouvez l'appeler ma mélodie fétiche. »

Il sourit, de toutes ses dents, et en parfait gentlemen il se redressa sur sa chaise, se tint droit comme un noble allant assister à un concert des plus huppé, une démonstration privé du premier violon d’une grande cour. Quel Honneur.
Puis, ayant l’extrême privilège d’être le centre d’attention de ce musicien virtuose qui le regardait de ses yeux saphir, la mélodie commença. Dès les premières notes il fut happé, parce qu’il voyait bel et bien que la musique était comme une définition de ce que Lola était.
Et c’est quand au bout de quelques secondes Lola ferma les yeux pour se laisser emporter par son art qu’il comprit. Il comprit que c’était une autre confession sans paroles. Il réalisa bien vite que Lola se confiait a lui par sens. Elle s’était tout d’abord confiée par l’odeur, l’odeur de son bureau qui lui en avait appris plus sur elle et qui l’avait rassuré. Elle s’était ensuite confiée tactilement en lui permettant de toucher sa chevelure rouge qui l’attirait tant et en venant l’étreindre a un moment où il avait besoin d’un ancrage dans la réalité. Puis ce fut au tour de ses yeux de recevoir une confession a l’image de ce tatouage qu’elle lui avait montré quelques minutes auparavant. Et enfin cette dernière confession musicale qui venait emplir ses oreilles.
C’est fou, il ne connaissait pas ce morceau, mais c’était comme si la rousse avait assisté à son écriture, a sa première représentation où pour la première fois les notes s’étaient présentées aux oreilles des spectateurs, timides et peu assurées.
La mélodie en elle-même alternait plusieurs phases, plusieurs sentiments et semblait être telle une dance désarticulée, pourtant les mouvement lents et joyeux de Lola ne rendait que mieux grâce à ce contraste. Il savait qu’il y avait dans ce morceaux tellement de choses à décoder, à savoir sur Lola, c’est la plus claire, la plus limpide des confessions.
Mais lui, il ne voulait pas savoir, il se laissait porter par ce morceau qui lui racontait tant de choses qu’il ne saurait peut être jamais. Mais c’était mieux ainsi, il n’avait pas besoin de tout savoir, il appréciait simplement pouvoir effleurer ce savoir inaccessible, pour apprécier ce qu’était son amie sans avoir besoin de connaitre chaque détails de sa vie. Tom aimait être ignorant.
Lola semblait tellement heureuse en jouant, tellement en transe que sa joie irradiait à nouveau plus forte qu’elle ne l’avait jamais été. Le junkie ne put s’empêcher de sourire, heureux pour elle, mais son sourire était crispé par quelques rictus douloureux. La pression de cette joie lui était presque insoutenable. Mais il restait droit comme un I, le Gentleman n’allait pas défaillir. Il sera les point et attendit que la joie se calme, que ce feu de joie cesse de l’éblouir.
Mais quand il rencontra le regard de son amis, il vit que le feu ne s’était point, tari. Il vit qu’il avait juste pris place derrière deux barrière de saphir qui tamisaient et sublimaient son éclat. Lola d’ailleurs sembla redescendre sur terre. Il n’osa pas parler de peur de casser cet état fragile du réveil, comme on n’ose pas parler a un somnambule en transe. Puis, soudainement, il sentit que quelque chose n’allait pas, il ressentit clairement un petit picotement dans la tête, signe que L’aura de Lola venait de changer. La douceur, la joie, le bonheur : ils étaient toujours là. Mais  cette fois, la douleur, l’écrasement venaient chambouler son ressentit général.
Mais il resta coït, encore. Il se disait que Lola avait besoin, de calme, de concentration pour se sortir de là. Et il sut qu’il avait raison lorsqu’il entendit sa respiration se forcer à être calme. Et tout redevint clair, la petite poupée rousse se remit à bouger et vint déposer un café devant le brun.

« En attendant d'en prendre un hors de ces quatre murs blancs... J'espère que cela vous ira, je me souviens que vous en vouliez un tantôt. »

Il pencha la tête, observa la tasse et lui offrit un sourire «  Merci… »
Il prit la tasse chaude entre ses mains et regarda la rousse se servir à son tour, pour finir par se poser contre le mur, blanc, l’observant. Il soutint son regard en souriant. Attendant patiemment qu’elle veuille parler.

« Peut-être qu'un jour... Je vous demanderai si vous voudrez me faire un tatouage sur le haut de mon avant-bras. Mais... un jour seulement... »

Et, le regard passionné accompagné du sourire euphorique qu’il lui offrit surpassa tout ceux qu’il avait pu faire. Elle venait d’exprimer la plus belle des promesses, celle de le laisser faire d’elle une de ses œuvres, de le laisser palper sa peau pour y opposer sa marque, pour y apposer un symbole, un tatouage. Rien au monde ne pourrait le rendre plus heureux que la perspective de tatouer une amie. Bien sûr l’idée n’était encore qu’une hypothèse, ce «  un jour » signifiant que le tout était à prendre au conditionnel. Mais Tom ne se faisait pas de soucis, il attendrait. Et maintenant c’était lui qui irradiait de joie, à sa manière bien sûr,  de façon discrète et fantomatique, mais il semblait pour l’instant exorcisé de ses angoisses.
«  Milady, un gentleman sait attendre. Alors j’attendrais, jusqu’à ma mort s’il le faut. »

Un toctoc discret se fit entendre, une jeune fille attendait à l’entrée du cabinet, surement la prochaine consultation de Lola. Tom lança un regard à l’horloge, effectivement sa consultation avait durée beaucoup plus longtemps que prévu, et ce n’était pas pour lui déplaire. Il attrapa sa tasse, et bu son contenu d’une traite, ne s’embarrassant pas de la chaleur et du gout amer du liquide, il avait l’habitude de boire ça brulant.
Il se releva, étira soin long corps et s’approcha de la porte de sortie en souriant toujours.

«  J’suis pas le plus rapide des types, mais y’a des choses que je n’oublie pas. Aussi, j’te jure qu’à la fin de ton service ce soir, tu vas retrouver un certain Tom à la sortie de l’hôpital pour un café bien mérité ! »

Mais à peine eut il posé sa main sur la poigné de la porte qu’il se stoppa. Non. Il manquait quelque chose. Quelque chose de capital.
Il fit retourna vers Lola, et furtivement il vint apposer un baiser sur la joue de la belle rousse. Rapide, doux, simple. Un air espiègle au visage  -celui de Lola avait dû le contaminer- Il retourna prêt de la porte et lui fit un clin d’œil en passant sa langue sur ses lèvres.
Il manquait la dernière des confession, celle qu’il n’avait pas pu avoir. Une confession qui se goute, et ce simple bisou suffisait à le satisfaire.
Il avait le gout sucré de la peau de Lola sur le bout dans la langue alors qu’il quittait l’hôpital, les mains ans les poches et le nez en l’air, exorcisé de ses angoisses pour aujourd’hui. Oui, il savait qu’elles reviendraient bien vite, mais pour l’instant il savourait le fait de se sentir léger comme une plume, parce qu’aujourd’hui, juste cette fois, Tom avait appris à apprécier le sucre.

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